Chapitre 9 : Alexander Fischer

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Le vendredi 11 août

Le vendredi arrive un peu trop vite à mon goût. Il y a quelques semaines de cela, j'avais encore mon emploi du temps bien en main. Et désormais, j'ai l'impression que tout part dans tous les sens. Je ne sais plus vraiment où donner de la tête.

— Tim ?

Ma voix trahit ma panique : j'ai pommé mon dossier pour le club enfants. A un moment donné, je l'ai posé pour aller chercher les gâteaux dans le four et le problème c'est que je ne me rappelle pas où est-ce que je l'ai mis.

— Tim ! répété-je en montant le ton.

— Quoi ? soupire mon ami en m'imitant.

— T'as pas vu mes affaires ?

Mon coloc baisse ses lunettes et me fixe en affichant une tête de déluré. Puis après dix bonnes secondes, il reporte son attention sur son ordinateur.

Je sais ce que cela veut dire : il est occupé, il n'a pas envie d'être dérangé et il me fait remarquer que si j'étais maniaque comme lui, je ne perdrais pas mes affaires. Blablabla ! Je m'en fous de sa morale à deux balles moi, je veux juste mon dossier.

— Formidable l'entraide dans cette baraque.

Je passe à côté du canapé de Timmy et c'est l'instant que choisit la feuille qu'il avait sur le ventre pour glisser. Résultat, mon pied dérape sur le papier et je manque de tomber.

— Putain Becca !

Que j'ai failli me rompre les cervicales (bon, j'exagère un peu) n'est pas très important. D'après la réaction de mon ami, c'est plutôt le fait que j'ai froissé sa stupide feuille.

— T'as bousillé une partie de mon contrat ! Fait chier ! En plus, c'était l'original.

Oui, Tim est du genre à faire trois exemplaires de chaque contrat qu'il a. Il dit toujours que c'est la base, pour ne pas se retrouver dans la merde jusqu'au cou du jour au lendemain.

— T'auras qu'à prendre une copie et puis voilà, soupiré-je.

— Sauf que je les ai pas encore faites.

Je tourne la tête vers lui, surprise.

Il a reçu son fichu blender bruyant ce matin, l'a récupéré ce soir, et n'a toujours pas fait le triple du contrat d'assurance ? Il y a définitivement quelque chose qui cloche.

— Tu veux en parler ? proposé-je en m'asseyant.

Mon coloc hausse un sourcil.

— Parce que tu te prends pour un psy maintenant ?

— Non, juste pour ton amie.

Il soupire puis referme d'un geste brusque son ordinateur.

— C'est mon ex enquiquineuse qui a encore sévi hier. Si elle continue à se pointer sur mon lieu de travail, j'ai bien peur que je finisse par me faire virer. Elle a fait une scène pas possible. On aurait pu croire qu'elle était une patiente du service. Quoique, à bien y réfléchir, je pense qu'elle aurait sa place. Bref, j'ai même dû dire à la sécurité de surveiller ses arrivées et de l'empêcher de monter à l'étage. Tu te rends compte ? Putain, si j'avais su qu'elle serait collante comme ça, j'aurais pas dîné avec elle.

Je suis surprise et amusée par sa dernière phrase car je ne pense pas que le dîner soit vraiment le problème.

— A ta place, je me dirais plutôt que je n'aurais pas dû foutre mon pénis dans son vagin ! rétorque Etta.

Comme bien souvent, elle arrive quand on ne s'y attend pas. Je suppose qu'elle a fini d'insulter sa patronne (c'est ce qu'elle fait chaque soir désormais).

Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant