9 - LA RENTRÉE

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 Le reste des vacances se résumait à la même chose : piscine et bronzage ; nuits à la belle étoile quand celles-ci étaient suffisamment chaudes ; et parfois, je passais certaines soirées au bar du Moïka, pour voir Cédric jouer du piano.

Ces petites virées n'étaient pas faciles à gérer, car je n'avais pas le permis de conduire et ma mère ne pouvait pas toujours m'emmener partout. Alors, il était grand temps de songer à passer ce permis. Après en avoir touché deux mots à ma mère, elle me donna son accord, mais elle me demanda juste de patienter encore quelques mois.

La veille de la rentrée approchait à grands pas et je dormis mal, cette nuit-là, anxieuse de mettre les pieds dans un nouveau lycée et de voir de nouvelles têtes me toiser.

Au petit matin, un magnifique soleil miroitait à ma fenêtre. Malgré tout, une sensation d'angoisse monta sournoisement en moi et me rappela quel jour nous étions.

Je pris mon petit-déjeuner avec difficulté. J'attendis quelques minutes que l'appétit me vienne, mais sans succès. Je dus me forcer un minimum. Je ne tenais pas à arriver en retard le premier jour. J'enfilai ma veste et pris mon sac de cours. Ma mère me souhaita bonne chance avant que la porte ne se referme derrière moi. Je traversai l'allée bordée d'arbres et passai la barrière. Je descendis la rue sur environ cent cinquante mètres et me postai devant l'arrêt de bus. Deux garçons de mon âge attendaient eux aussi sous l'abribus. L'un était brun aux cheveux mi-longs, et l'autre était châtain très clair, aux cheveux plus courts, coiffés en bataille. Ils semblaient bien se connaître. Ils se placèrent dans le bus, trois rangs devant moi. Au bout du cinquième arrêt, une fille les rejoignit : une petite brune aux cheveux très longs. Ils descendirent au même arrêt que moi. Je remontai les rues du centre-ville et franchis la cour de mon nouveau lycée. J'aperçus le premier bâtiment où le mot « ACCUEIL » figurait sur une pancarte. Je respirai un bon coup avant d'entrer.

Un petit bureau lumineux, éclairé par les rayons du soleil, m'apparut. Une jeune femme blonde portant des lunettes se tenait derrière.

— Puis-je vous être utile ?

— Je l'espère. Je m'appelle Anya Lefranc, je suis nouvelle, l'informai-je. Je voudrais savoir où je dois me rendre.

— Alors..., ça, c'est le plan du lycée, me dit-elle en saisissant un dépliant sur le comptoir. En sortant du bureau, tu prendras sur ta gauche en direction du hall, et tu y trouveras la liste des différentes classes accrochée sur des panneaux d'affichage. Quand tu verras ton nom sur l'une d'elles, regarde sur le dessus de la liste, tu y découvriras le nom de ton professeur principal et le numéro de la salle où tu devras te rendre. Puis, repère-toi avec le plan.

— D'accord. Merci.

— Bonne journée, me souhaita-t-elle.

Je trouvai le hall sans problème et fis ce qu'on m'avait recommandé. Ma professeur principale s'appelait madame Lepoitevin et je devais me rendre dans le bâtiment A. À en croire le plan, le bâtiment était juste devant moi. Je traversai la cour et y entrai. Le sol brillait sous le soleil. Le couloir où fourmillaient les élèves était lumineux malgré les murs d'un rouge écarlate. Je passai à côté d'eux sans qu'ils m'accordent un seul regard, ce qui était une bonne chose et me permettait de me fondre dans la masse. Une fois que j'eus trouvé le numéro de la salle, je m'adossai sur le mur d'en face afin d'observer mes futurs camarades de classe.

La sonnerie retentit et la porte s'ouvrit. Une femme d'une trentaine d'années se tenait dans l'entrebâillement, arborant un joli sourire de bienvenue. Les élèves entrèrent à tour de rôle dans la classe et j'en reconnus trois d'entre eux : les deux garçons et la fille qui avaient pris le bus avec moi. Bizarrement, je me sentis plus rassurée en les voyant. Puisque deux d'entre eux attendaient le bus au même arrêt que moi, j'en concluais qu'ils ne devaient pas habiter trop loin de chez moi. Je les suivis du regard, mais celui aux cheveux mi-longs quitta le trio pour s'installer à une table, seul. N'ayant toujours pas trouvé une chaise libre, je décidai de m'asseoir près de lui.

AU-DELÀ DE LA LUNE - 1 : Songes (l'intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant