17 - LA FÊTE FORAINE

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 J'avais emprunté une ligne de bus différente de celle que je prenais habituellement pour me rendre en ville, car j'avais invité Marie et Mathieu à venir avec nous à la fête foraine et je devais les retrouver chez elle. Une fois sur les lieux, Allison et Ethan nous attendaient déjà au point de rendez-vous, sauf que Samuel n'était toujours pas arrivé. Je pensais qu'ils seraient venus tous les trois ensemble. Mais comme Samuel ne les avait pas rejoints, Ethan en avait déduit qu'il ferait le trajet avec moi.

Seulement, au bout d'une demi-heure d'attente, Samuel n'avait toujours pas pointé le bout de son nez. Je l'appelais plusieurs fois sur son portable, mais il ne répondait pas. Mathieu proposa de commencer à faire un tour dans les allées de la fête foraine pour choisir les manèges que nous ferions plus tard, en supposant que Samuel nous biperait sur nos portables pour nous rejoindre dès qu'il arriverait.

Mais une heure plus tard, il n'était toujours pas là. Ethan semblait nerveux, et comme moi, commençait à s'inquiéter. Il murmura quelque chose à l'oreille d'Allison, puis l'embrassa, et s'éclipsa discrètement.

Aussitôt, j'accourus chercher des informations auprès d'Allison, mais elle semblait pas comprendre, elle non plus, ce qui se passait.

Cependant, nous passâmes malgré tout un bon après-midi tous les quatre, à nous amuser sans eux.

De retour à la villa, je ne pus m'empêcher de rappeler Samuel sur son portable. Mais cette fois-ci, il était coupé.

Durant toute la soirée, je m'inquiétai de ne pas avoir eu de nouvelles de lui. Épuisée, je décidai d'aller me coucher tôt.

À peine la porte de ma chambre fermée, sans avoir le temps d'actionner l'interrupteur, je sentis sa présence. Il était là, se tenant près de la baie vitrée, en retrait dans l'ombre. La lune était dans son dernier quartier. Sa lueur blanche éclairait Samuel derrière, dessinant sa silhouette immobile.

Nous restâmes ainsi un long moment, les yeux dans les yeux. J'avançai de quelques pas vers lui pour le prendre dans mes bras, mais il recula.

— Attends ! me susurra-t-il.

Sa voix était chaude et ferme à la fois.

Il se dirigea près de la table de nuit où brillait ma veilleuse. Il commença à déboutonner sa chemise, de haut en bas. Était-ce une façon pour lui de vouloir se faire pardonner son absence de l'après-midi ? Pour moi, il l'était déjà. La beauté de sa peau, que j'avais toujours rêvé de caresser, apparaissait. Comment pouvait-on aimer une personne autant que je l'aimais en cet instant ? J'aurais voulu pouvoir le serrer dans mes bras. Il se dirigea vers moi, d'un pas lent. À mesure qu'il avançait, je sentais son odeur, le parfum de sa peau. Ma main effleura son torse. Une étrange sensation me parcourut le corps. Ses lèvres trouvèrent doucement les miennes dans un léger frémissement. Je sentis la chaleur de son corps contre moi, ses mains au creux de mes hanches. Il tressaillit.

— Pas tout de suite, me dit-il à l'oreille en frémissant.

Me sentant dépitée, je lui demandai pourquoi, mais il ne répondit pas.

Il posa son index sur mes lèvres, et il m'embrassa à nouveau, ma tête entre ses paumes. Il resserra son étreinte, puis m'embrassa beaucoup plus fougueusement. Pourtant, je sentis malgré tout en lui cette certaine retenue, comme à chaque fois.

Sa main gauche descendit le long de ma colonne vertébrale, puis au creux de mes reins et souleva mon débardeur. Son autre main passa en dessous et remonta sur mon soutien-gorge. Je me consumai entièrement. Pourquoi avait-il mis autant de temps pour me montrer l'attirance charnelle qu'il avait pour moi ? Pourtant, les occasions n'avaient pas manqué, jusqu'à présent. Il lui fallut beaucoup de temps pour se l'autoriser.

AU-DELÀ DE LA LUNE - 1 : Songes (l'intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant