14 - LES PRÉPARATIFS

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 Les jours suivants, j'arpentai les boutiques avec ma mère afin d'acheter les vêtements adéquats pour notre petite virée dans les montagnes. Patrick nous avait fait une liste des produits à acheter et ma mère s'y tenait à la lettre.

En rentrant des magasins, Gribouille était tapie devant la fenêtre, les oreilles couchées, prête à bondir. Essayant de chercher des yeux ce qui l'intriguait, je compris aussitôt qu'il y avait un gros corbeau posé sur une branche. C'était sans doute le même que j'avais aperçu deux jours auparavant.

Durant le week-end, Samuel passa prendre des nouvelles et s'assura que nous ne manquions de rien pour notre escapade en montagne.

— Tu es sûr que ça ne dérange pas ton père que nous apportions le chat ?

— Bien sûr que non ! Vous n'alliez tout de même pas le laisser ici.

— Évidemment que non ! Mais nous nous serions arrangés pour trouver quelqu'un qui voudrait le garder.

— D'ailleurs, où est Gribouille ?

— Je crois qu'elle est à l'étage. Elle semble s'être très vite familiarisée à la maison, constatai-je. Va la voir, si tu veux. Je dois aller mettre le lave-vaisselle en route. Je te rejoins après.

Samuel se dirigea à l'étage, pendant que je filai dans la cuisine.

En arrivant en haut de l'escalier, j'entendis Samuel parler à haute voix et poser des questions auxquelles il ne semblait pas y avoir de réponses. Je supposai qu'il était au téléphone. Je m'approchai doucement en suivant le son qui me menait dans ma chambre.

— Moi aussi, je suis comme toi. Au début, c'est étrange, puis on s'y fait. (Il y eut une pause.) Promets-moi de bien veiller sur elle, d'accord ? Je ne veux pas qu'il lui arrive du mal.

Je le vis de dos, accroupi par terre. Puis, il y eut un faible miaulement.

— Je vois ! reprit-il d'une voix à peine audible.

Puis, il se releva d'un bond et fit face à la porte près de laquelle je me trouvais.

Je m'avançai vers Samuel et découvris que Gribouille se cachait derrière lui, serpentant entre ses jambes.

— Je vois que votre relation s'améliore, constatai-je en souriant.

— Oui. Ça y est. Nous sommes amis, à présent, me dit-il en prenant Gribouille dans ses bras.

— Ai-je du souci à me faire ? Dois-je être jalouse ?

— Elle est un peu trop jeune pour moi. Et puis, c'est un chat, ajouta-t-il avec empressement. Ce serait une panthère..., me nargua-t-il.

Je ne pus me retenir de rire.

Samuel posa le chaton à terre et le fixa un instant avant que le chat ne s'en aille en courant vers la porte. Ensuite, il me serra très fort dans ses bras et m'allongea sur le lit.

— J'ai hâte d'être à la montagne, pas toi ? murmura-t-il dans mon oreille.

— Oui, moi aussi. Tu crois que nous aurons la même chambre ?

— C'est ce qui est prévu.

— La nuit de Noël était comme une sorte de test, si je comprends bien.

Samuel étouffa un rire.

— Mon père s'en fiche un peu. C'est plus ta mère qui a eu un peu de mal à l'accepter.

— Pourtant, ma mère me fait confiance. Nous savons toutes les deux que je suis suffisamment raisonnable.

— Je ne crois pas que le problème vienne de là. C'est plus à cause de moi. Elle ne me connaît pas tant que ça et elle se méfie, ce qui est compréhensible, expliqua-t-il. Et puis, il ne faut rien précipiter, me murmura-t-il à l'oreille. Sinon, nous n'éprouverons pas autant de plaisir à le faire, continua-t-il en m'embrassant.

AU-DELÀ DE LA LUNE - 1 : Songes (l'intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant