13 - LE CADEAU MYSTÉRIEUX

40 3 0
                                    

 — Bien, nous allons pouvoir ouvrir les cadeaux ! s'exclama ma mère dès que l'horloge de la salle à manger sonna les douze coups de minuit.

Les invités prirent place dans le second salon, près de la cheminée. Ma mère resta debout près du sapin pour jouer le père Noël et distribuer les cadeaux. Il ne manquait plus que tante Emma. Mais ma mère commença sans elle.

Très vite, ce fut à mon tour d'ouvrir un de mes cadeaux. Ma mère fit signe à ma tante d'entrer dans la salle à manger. Elle tenait une grosse boîte arrondie dans ses mains et la passa à ma mère qui la posa délicatement sur mes genoux.

— Vas-y, ouvre ! s'impatienta-t-elle, réjouie.

La boîte vibrait sur mes genoux. Quelque chose semblait bouger à l'intérieur. De petits trous d'air avaient été faits sur le couvercle.

J'ouvris avec une certaine appréhension, ne sachant pas ce qu'elle contenait. Je poussai doucement le couvercle et vis une petite tache sombre au fond. La boîte était remplie de foin et une petite boule de poils se trouvait au centre. Puis, une minuscule petite tête se redressa, avec des yeux mi-clos et deux petites oreilles bien droites.

La petite boule de poils en question était un chaton à peine sevré. Il se redressa et s'étira dans sa boîte. Je l'avais réveillé, visiblement. Je pris cette petite boule grise dans mes mains.

— Oh, qu'il est mignon ! s'extasia Judith, assise auprès de moi.

— Alors, il te plaît ? demanda ma mère.

— Oui, il me plaît vraiment. Merci, maman. C'est un mâle ou une femelle ?

— Une femelle, répondit ma mère. Elle a environ un mois et demi.

Ce qui était extraordinaire, c'était que ma mère avait tapé dans le mille. J'avais toujours rêvé d'avoir un chat gris tigré. Je caressai la petite boule de poils. Elle était si douce. Cette toute petite créature tenait à elle seule dans la paume de ma main. Elle émettait des petits cris aigus et cherchait à téter mon doigt. Elle était si petite.

— Comment vas-tu l'appeler ? me demanda Samuel.

— Je me suis toujours dit que le jour où j'aurais un chat comme celui-ci, je l'appellerais Gribouille.

— C'est une miraculée, tu sais ! reprit ma mère. C'est monsieur Leclerc qui l'a trouvée presque mourante dans son jardin. Sa mère avait certainement dû l'abandonner. Il l'a soignée et nourrie pour la sauver, mais il ne savait pas quoi en faire. Et lorsqu'il m'en a parlé, j'ai aussitôt pensé à toi.

— Tu as bien fait. Nous aurons de la compagnie dans cette grande maison.

Je tendis le chaton à Samuel.

La queue de Gribouille s'ébouriffa et un feulement à peine audible s'en échappa. Le chaton finit par sauter à toute vitesse des mains de Samuel et par retomber sur mes genoux avant de s'enfuir sous le sapin.

— Je crois que je me suis fait une nouvelle amie ! s'écria-t-il ironiquement.

— Alors, pour te faire passer ton chagrin, voici un cadeau pour toi, adressa ma mère à Samuel. C'est de la part d'Anya.

Il tâta le petit paquet souple afin de deviner ce que c'était et l'ouvrit. Il en sortit une grande écharpe kaki et la mit aussitôt autour de son cou.

Il en respira son odeur.

— Ça sent ton parfum ! me dit-il, étonné.

— Oui, comme tu m'as donné la tienne, je t'en ai acheté une nouvelle et je l'ai portée quelques heures pour que tu aies mon odeur dessus.

AU-DELÀ DE LA LUNE - 1 : Songes (l'intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant