7 - L'INTRIGUE

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 Une demi-heure après, nous prîmes la route pour Cherbourg. Assise devant, je sentis sur moi le regard de Cédric à l'arrière de la voiture. Une certaine tension s'était installée entre nous. Je l'avais tant redoutée. Mais j'allais faire tout mon possible pour détendre l'atmosphère et essayer d'oublier nos différends.

Quand nous arrivâmes à la villa, le visage de Cédric s'émerveilla.

— Je n'en reviens pas, elle est trop classe !

— Tu vois, je t'avais dit que c'était une maison de rêve, lui rappelai-je.

— Oh non, et là-bas, la piscine ! jubila-t-il, pire qu'un enfant.

Je sortis mon sac de voyage de la voiture et le posai au bas des marches de l'escalier extérieur. Mon séduisant déménageur était là aussi. Il souleva un carton à bout de bras, sans effort apparent. Il se retourna et me jeta un petit coup d'œil avant de s'engouffrer par la porte d'entrée. Pour la deuxième fois, son regard me surprit. Était-ce une coïncidence ou bien avait-il remarqué que je le dévisageais ? Au même moment, un autre déménageur sortit de la maison et se dirigea vers nous. Lui aussi semblait très jeune. Il avait les cheveux courts d'un blond vénitien. Ses lunettes de soleil cachaient ses yeux. Il était vêtu d'un treillis et d'un polo noirs, avec une bande blanche sur les épaules. Un large bracelet également noir soulignait ses bras musclés. La tête me tourna, tant j'étais entourée d'hommes, tous aussi beaux les uns que les autres.

— Ah, Jérémy ! l'interpella ma mère en direction du nouveau venu.

Je fus surprise qu'elle connaisse son nom.

— Alors, vous avez commencé ce que je vous ai demandé ? lui fit-elle le plus discrètement possible.

— Tout est prêt ! lui signala Jérémy.

— Déjà ! Mais vous avez fait extrêmement vite, dit-elle, étonnée.

— Ce n'était pas bien compliqué à monter, rétorqua-t-il.

— Dans ce cas, c'est parfait. Merci.

— Je vous en prie.

— Anya, peux-tu faire visiter le jardin à Cédric pendant que je vérifie quelque chose à l'intérieur ?

— Oui, bien sûr.

— Je reviens, je n'en ai pas pour longtemps.

— D'accord.

Elle emprunta le deuxième escalier extérieur menant à la terrasse de l'étage.

— Alors ? Qu'est-ce que tu en dis ? demandai-je à Cédric en désignant la villa.

— Elle est vraiment géniale, votre nouvelle maison. Du moins, de ce que j'en vois. Tu vas vivre une vie de rêve, ici ! J'ai hâte de découvrir l'intérieur, maintenant.

— Allons visiter le terrain de plus près, avant.

Un carrelage noir traçait un chemin jusqu'à la piscine. Au bout, nous aperçûmes un petit escalier comportant cinq marches qui desservait un jardinet bordé d'un long parterre de fleurs, sur le pignon de la villa.

— Anya ! Cédric ! Vous pouvez venir ?

Ma mère nous attendait près de la voiture.

— Que se passe-t-il ?

— Ma chérie, tu vas pouvoir découvrir ta nouvelle chambre !

— Vraiment ? relevai-je avec bonne humeur.

— Allez, suivez-moi !

Nous foulâmes le carrelage noir qui menait au pied de l'escalier principal extérieur. Je pris mon sac de voyage au passage. Ces grandes baies vitrées qui m'avaient tant subjuguée la dernière fois me fascinaient toujours autant.

AU-DELÀ DE LA LUNE - 1 : Songes (l'intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant