25 - LES PENSÉES

44 1 1
                                    

 À peine la porte de la villa franchie, une avalanche de questions s'effondra sur moi.

— Mais, qu'est-il arrivé à ton chemisier ? Il y a du sang ! Et c'est quoi ce bandage au bras ? s'inquiéta ma mère.

— Ce n'est rien, maman ! Je me suis égratignée en escaladant des palettes en bois pour prendre un raccourci. Une des lattes a cédé et je suis tombée, récitai-je.

Heureusement que mes cheveux longs cachaient le pansement dans mon cou.

— J'ai eu de la chance que Roland soit dans les parages, en sortant du cinéma, continuai-je. Il a pu me faire un bandage.

— Et Chris, où est-il ? m'interrogea-t-elle.

— Je lui ai dit qu'il n'avait pas besoin de me raccompagner puisque Roland était là. Bon, maintenant, excuse-moi, maman, mais je voudrais me changer.

— Oui, bien sûr ! Vas-y, ma chérie !

— Cédric, tu peux venir m'aider, s'il te plaît ? lui demandai-je.

Roland alla rejoindre Hélène dans le salon avec ma mère, et Cédric me suivit.

Je pris un tee-shirt dans le dressing et ôtai mon chemisier une fois dans la salle de bain.

Puis, on frappa à la baie vitrée.

— Qui est-ce ? demandai-je à Cédric, depuis la salle de bain.

— C'est Samuel, Ethan et Allison, me répondit-il en se dirigeant vers la porte pour leur ouvrir.

J'enfilai rapidement mon tee-shirt et sortis de la salle de bain.

— Ça va ? Tu n'as rien ? me demanda Samuel en déboulant dans la chambre.

Il courut vers moi et je m'attendais à ce qu'il me serre dans ses bras, mais il s'arrêta à quelques pas de moi.

— Oh ! Tu empestes son odeur, grogna-t-il.

Il recula d'un pas, lèvres crispées.

— Qu'est-ce que tu faisais avec lui ? répliqua-t-il sur le même ton. Je t'avais dit de t'en méfier.

— Arrête, Sam ! intervint Allison. Elle ne pouvait pas deviner.

Samuel semblait se détendre.

— Si, elle le savait, murmura Ethan.

— Quoi ? s'étonna Samuel. Tu savais que c'était un vampire, et tu l'as tout de même côtoyé ?

— Oui, je le savais. J'ai fait très vite le rapprochement lorsque j'ai senti sa peau étrangement froide et que je l'ai vu faire un saut inhumain par-dessus des rochers. Mes doutes se sont confirmés lorsque j'ai glissé sur le bord d'une falaise. J'aurais pu mourir en me fracassant sur des rochers pointus plusieurs mètres plus bas. Mais sans savoir comment, il m'a rattrapée. Il m'a sauvé la vie !

— Oui ! Il t'a sauvé pour mieux boire ton sang. Morte, tu ne lui aurais été d'aucune utilité, rétorqua Samuel.

— Il ne boit pas le sang humain. Enfin..., d'ordinaire, rectifiai-je.

— À d'autres, ce sont tous les mêmes.

— Non ! C'est là que tu te trompes, Samuel. Figure-toi qu'il m'a raconté sa façon de vivre, et je peux te dire qu'il ne se nourrit pas de sang humain, mais de celui des animaux. Selon Chris, ils ne sont pas très nombreux à se nourrir de cette façon. Et comme ils ont moins de force en se nourrissant ainsi, ils ont recours à une pierre qui a l'effet de compenser leur manque par rapport à un vampire qui boit du sang humain.

AU-DELÀ DE LA LUNE - 1 : Songes (l'intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant