chapitre 43

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solène.

je pousse un soupir en terminant l'écrit demandé par la prof de droit. je me tourne vers brice, arrivé il y'a déjà trente minutes par les balcons, allongé sur mon lit, le téléphone entre les mains, il relève la tête.

- on sort ?

- en boite ?

- non, dehors ?

- tu veux faire quoi ?

- marcher ?

il jette un coup d'œil à la porte.

- ouais, allez vient.

il se recoiffe vite fait dans la petite glace alors que j'enfile un sweat et mes nike.
j'ouvre la porte doucement pour vérifier que personne ne soit près. je la referme alors que brice ouvre la fenêtre. il s'accroche au barreau du balcon, se laisse pendre et tomber en dessous. je suis le mouvement et je pense qu'on peut affirmer que nous ressemblons à des singes. on redescend de la même façon de l'autre balcon et j'entends brice siffler doucement. je fais attention à l'atterrissage et on rejoint rapidement les devants de la bâtisse pour retrouver la rue et un abris de bus.

- on trouve une supérette d'abord.

- pourquoi ?

- achetez une corde pour remonter peut être.

je le regarde étonnée.

- ca fait un moment qu'on est en internat avec val, tu penses sincèrement qu'on n'a pas déjà essayé de remonter par les escaliers en misant sur notre chance ?

je ris.

- une corde quoi.

- fous toi de moi.

j'éclate de rire sincèrement et ça me fait le plus grand bien.

le bus s'arrête et l'on monte par l'arrière. brice passe sa carte et moi aussi.

- tu veux marcher où ?

- 17 ieme ?

- va pour le 17ieme.

on change de ligne plusieurs fois et une fois arrivé. j'ai l'impression d'avoir mis les pieds ici il y a quarante trois siècles.

- tu connais cet arrondissement ?

- ouais on vient souvent avec ken.

- y'a pas grand chose pourtant.

- la seine est pas loin. et le studio aussi.

- ils habitent dans le coin ?

je hoche la tête et on entreprend de trouver la petite épicerie, ouverte la nuit. je tourne machinalement et j'ai presque l'impression d'avoir la sensation de retrouver ken.

j'entends la respiration de brice et ça vient briser l'impression. c'est pas plus mal.

 c a r e e r s  II. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant