chapitre 17

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solène.

- bien venu chez oim, lance antoine en se vautrant directement sur son canapé prenant, juste après, le temps d'enlever ses chaussures. désolé pour le bordel.

- t'inquiète j'en ai marre des pubs ikea.

je m'assois à côté de lui, en fixant son téléphone sur lequel il rédige un sms à sneazz. il relève sa tête au moment où je détourne la mienne pour scruter la déco qui est loin d'être fastidieuse.

- tu veux manger ?

- pourquoi pas.

il se relève difficilement et je fais de même avec plus de facilité. il se traîne jusqu'à la cuisine, attrape une boîte de médicaments posée sur la table pour en prendre deux et la ranger plus loin.
je fronce mes sourcils alors qu'il se retourne ne pour me faire face.

- j'suis hyperactif, explique t-il en s'asseyant sur une chaise en bois, qui émet un vieux grincement.

je m'assois aussi tout en gardant mon regard dans le sien.

- j'arrête pas de me dire que t'as du morfler petit et que tu morfles encore.

- tout le monde morfle non ? t'en a pris ta part aussi crois moi.

je soupire.

- est ce qu'une soirée netflix pourrait arranger ton humeur ? je souris doucement en le voyant se masser les tempes.

- allez, que je goutte à ta richesse avant de le devenir.

- tu en rigoles mais quand tu perceras, j'aurais de la concurrence.

- je te laisserai la place sur quelques magasines people, il sourit doucement en se levant.

il attrape sa boîte, la fourre dans sa poche du sweat noir qu'il avait enfilé juste avant, pendu il y a encore quelques secondes à la poignée du frigo et on ressort de chez lui pour regagner la bouche de métro la plus proche.

je me décale pour laisser passer une dame et fini par m'accrocher à la barre à côté de moi pour ne pas tomber. antoine fredonne une chanson et j'essaye tant bien que mal de comprendre les paroles.

je reconnais l'air d'une de ses chansons sur la clé qu'il m'avait fait écouter au studio et je souris un peu plus.

- on se commande des pizzas ? je demande.

- ca me va totalement.

le métro s'arrête, encore plus de personne rentre et je sens antoine paniquer.

je viens me poser sur son genou qui tressaute et l'incite à continuer son chantonnement.

- c'est vraiment sympa comme chanson tu sais.

- ah ouais ?

- tu vas aller loin, je le sens.

- moi je sens cette magnifique odeur de transpiration, il répond en chuchotant.

je relève la tête et aperçois une personne qui trône dans les quarante ans si ce n'est plus, emmitouflé dans son gros blouson, le front luisant de sueur.

je frappe l'autre genou d'antoine et il le met à bouger juste après ça.

- je dois pas sentir meilleur.

il hausse ses épaules.

- ton shampoing me pique les narines.

je souris brièvement en fixant les pieds d'une personne plus loin.

- on peut finir à pied ? il demande. enfaite je m'en fous de ton avis.

il attrape mon bras, je trébuche avec le bord du chemin de fer et manque de m'étaler comme une merde par terre.

- il puaiiiit, commente antoine alors que je retrouve ma respiration. ça va pas ?

- la prochaine fois t'hésiteras pas à sortir en plein trajet surtout.

- oh, t'es vivante ! allez j'ai faim.

je lève les yeux en l'air et on remonte à la surface pour reprendre notre trajet à pied.

je pousse la porte de mon immeuble les mains gelées, les pieds sûrement décédés. je soupire en sentant la chaleur du couloir et j'entends antoine râler.

- qu'est ce qu'il se passe ?

- j'ai faim bordel.

- t'as pas mangé depuis quand ? je ris en ouvrant la porte.

- on s'est bouffé un kebab y'a a peine trois heures avec élite.

je laisse mes chaussures dans le placard pour me tourner vers antoine.

- je vais prendre un douche, commande ce que tu veux et fais toi plaisir surtout.

- compte sur oim ! il répond en dégainant son téléphone.

je monte les deux petites marches et avance rapidement jusqu'à ma chambre, j'attrape ma serviette de toilette et allume directement l'eau en me déshabillant le temps qu'elle chauffe à ma convenance.

je me lave plutôt rapidement, saute le démêlage de cheveux et je le regrette juste après au moment de sortir la brosse.

j'essuie la buée sur le miroir de ma main et me contorsionne pour réussir à voir ce que je fais dans le petit trou où je vois à peu près bien.

j'enfile ma combinaison pilou-pilou et rejoins antoine dans le salon mes chaussons koala au pied.

- d'une beauté

- je sais je sais.

- tu surpasse pas cette magnifique pepperoni, fromage tomate olive, sourit il en me tendant une part. je m'installe, croque dans ma part et allume ma télé à l'aide de ma télécommande.

- paranormal activity ! il déclame avant même que je lui demande ce qu'il aimerait regarder.

je sors les deux plaids sur ma droite en me penchant sur le bord de mon canapé alors qu'antoine pousse mes pieds pour me faire tomber. je lui jette à la face les deux couvertures et il les déplie pour s'installer convenablement, la boîte en carton sur ses jambes. je me colle à lui pour garder un bout de plaid.

- j'ai toujours rêvé de le voir mais j'ai jamais eu le temps, il sourit alors que le titre s'affiche.

- je réalise un de tes rêves.

 c a r e e r s  II. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant