chapitre 67

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solène.

cette vue m'arrache le cœur. ils sont tellement mignons, étalés par terre, bras et jambes enchevêtrés et ça me pique de devoir les quitter pour retourner là bas. je risque de me faire engueuler mais ça vaut le coup. sincèrement. j'ai passé une des meilleurs soirées de ma vie. mon copain était heureux, il souriait à n'importe qui, pas de fumette, quand même pas mal d'alcool pour qu'il se retrouve à vomir ce qu'il avait bu par dessus le balcon. mais j'étais là et j'étais bien contente que ça soit le cas.

je l'embrasse une dernière fois alors qu'il remue un peu pour rejoindre kylie qui m'attend à l'extérieur. je referme la porte doucement sans la claquer et on descend les escaliers rapidement.

mon téléphone sonne et en voyant le nom de mon père, je change d'avis qui était de vouloir rejoindre l'insep au plus tôt.

- ky' je vais prendre le métro pour passer voir mon père.

- tu veux que je te dépose ? j'ai le temps tu sais.

je hoche la tête en montant côté passager alors qu'elle démarre. le trajet se passe en silence et je crois que ma meilleure amie à très bien compris ce qu'il allait se produire.

- tu veux en parler ? elle demande en arrêtant la voiture.

- pour l'instant y'a rien à dire, je soupire. merci de m'avoir déposée, à cet aprem.

je l'embrasse sur la joue mais alors que je m'apprêtais à sortir de la voiture, elle m'attrape le bras et me le tire pour que j'atterrisse dans les siens.

- je suis là solène.

je hoche la tête en reniflant.

- je ne compte pas me battre, je répond.

- c'est peut être mieux, affirme kylie. préserve toi pour lui en mettre plein la gueule pour les jo ma belle.

je lui souris pitoyablement avant de sortir pour de bon et monter les marches du perron pour rentrer dans la maison. nelly et finn sont déjà à l'école, du moins à la garderie à l'heure qu'il est, maman est sûrement partie bosser et je suis presque pas surprise de voir mon père dans son fauteuil, un verre à la main alors que l'église va sûrement sonner le 8h30 dans quelques minutes.

- solène.

- bonjour papa.

je ne tiens pas à m'asseoir étant donné que je compte repartir au plus vite. ma valise pour le pôle est prête, en haut dans ma chambre. mon sac avec mes cours aussi. je fais profil bas devant lui et je me taille la bas.

- tu m'expliques pourquoi tu n'as pas dormi au pôle cette nuit ? anne m'a appelé.

je ne lui en veux pas, c'est son boulot.

- c'était l'anniversaire de ken hier, une fête était organisée.

il soupire en me regardant répondre calmement.

- je croyais que tu ne devais plus les voir et leur parler.

- je ne peux pas couper les ponts comme ça. je te l'ai déjà dis, je ne serais rien sans eux, j'aurais pris des mois en plus à me relever papa ! tu ne peux pas me demander de ne plus leur parler pour me concentrer sur la gym alors que c'est en leur parlant que j'ai repris mon sport !

- c'est pourtant ce que je te demande ! écoute, suit ton frère, fait comme lui.

je ne lui dirais pas que mon frère était avec moi.

- je ne suis pas jayden. je suis solène papa.

il avale le reste de son verre.

- le reste de la soirée te fait dire des bêtises solène. t'as toujours tout donné pour la gymnastique et la tu voudrais tout arrêter.

- je te signale que j'ai avalé que du jus de fruit. et je n'arrête pas tout !

mon père laisse se placer un silence avant de se lever et de s'approcher.

- écoute moi, je veux que ma fille réussisse, qu'elle soit fière d'elle et je veux pouvoir être fier qu'elle soit fière. alors tu m'écoutes bien, arrête de les voir, ils vont être occupés, ils auront d'autres choses à faire que de penser à toi et tu auras bien d'autres choses à faire aussi. ils t'ont aidé bien, j'accepte. mais si tu ne veux pas que la distance et la gloire ne détruise pas tout, laisse les.

et j'ai bien peur qu'il finisse par me faire dire une connerie. parce que pour l'instant, tout ce que je tire de ces relations c'est la tristesse une fois le bonheur passé.

- est ce que tu comprends solène ? me demande mon père en posant sa main sur mon épaule.

je ne donne pas un léger coup pour qu'elle retombe, non je la laisse. j'ai l'impression d'être retournée des années en arrières. à l'époque sombre de jayden. ou je me faisais que demander à mes parents pourquoi il était horrible avec moi. pourquoi il ne me parlait plus. ça me tue de me dire que je suis entrain de rendre malheureuse ma mère a contester les conseils de mes parents qui ne veulent que le bien pour leur fille.
et je fais la chose la plus impensable que j'aurais pu faire de toute ma vie, je hoche la tête. parce que oui je comprend ce qu'il me dit. je ne suis pas d'accord mais je comprend. j'ai tellement peur de ne pas réussir à atteindre les jo, qui plus est le podium. de ne pas pouvoir les remercier. je m'en voudrais tellement de ne pas avoir réussi. j'essuie mes joues en vain.
mon père me serre dans ses bras et je ne ressens pas la moindre petite émotion que ce câlin pourrait me procurer.

je finis par rejoindre ma chambre pour récupérer mes affaires et quitter la maison pour prendre le métro.

maintenant je n'avais qu'une seule chose à penser. ma carrière.

 c a r e e r s  II. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant