INSIDE

#34

- Je voudrais que tu fasses quelque chose pour moi maman.
- Vas-y je t’écoute.

- Tu appelles cette personne et tu lui donnes exactement les informations que j’ai notées ici, s’il te plait.

Ma mère regarde le papier que je lui tends. Elle semble inquiète.

- Ne t’inquiète pas maman, je veux juste faire quelque chose pour Billie.

Elle lève les yeux vers moi, souriante. C’est fou ce que le prénom Billie fait comme effet à ma mère.

- Ok je le ferais.

Je l’embrasse et la remercie. Je la regarde s’éloigner et je me languis de ne plus voir cette image des femmes de ma vie me laisser le regard triste dans cette pièce qui me répugne au plus haut point.

Je sais que Billie ne voudra plus venir et ça me fait mal mais je l’ai voulu, c’est même moi qui lui ai demandé. Mais tous les jours le trou s’agrandit dans mon cœur et je sais que c’est l’amour que je lui porte qui me fait payer les méchancetés que j’ai pu lui dire ou lui faire subir.

Au fond de moi je sais que ça serait mieux pour elle mais je l’aime tellement que je ne me résigne pas à la laisser partir. Aujourd’hui, il est trop tard. J’ai réussi à la dégouter et à la faire sortir de ma vie.

Je me lève et le gardien vient me libérer de mes chaines.

- Allez Goelher, on retourne tranquillement dans ta cellule.

Quand on dit qu’on devient un animal en prison. Le mec, on dirait qu’il parle à son chien. Sachant qu’il est l’heure de la promenade, je lui demande de me laisser le temps qu’il reste dans la cour. Il accepte. Je regarde autour de moi, pour voir si je trouve mon frère. Il est en grande discussion avec un type pas très net. Mais ici des types pas très nets, il y en a à la pelle.

Je m’approche de lui et quand il me voit, il donne congé au mec et me rejoint.
Il m’enlace. Je le serre fort dans mes bras.

- Qui c’est ce type ?
- Oh lui rien, on parlait boxe.

Je regarde en sa direction, suspicieux.

- J’aime pas que tu traînes avec des mecs pareils.
- Riley dit-il en levant les yeux au ciel.
- Ça va je te le dis c’est tout, ici tu ne dois faire confiance en personne tu  m’entends ?
- Oui je sais tu me le répètes cent fois par jour ! on dirait que j’ai cinq ans.

Et nous restons là, tous les deux assis contre un mur. Rien que le fait de passer quelques minutes ensemble nous suffit et moi je suis soulagé de savoir mon petit frère en bonne santé.

- Je m’excuse pour tout ce que je t’ai fait.

Stan me regarde abasourdi. Il est vrai que je m’excuse rarement. Disons jamais. Mais je veux qu’il sache que je suis désolé.

- Tu quoi ?
- Putain Stan ! tu peux pas te contenter d’accepter mes excuses ?

Il rit.

- J’adore te faire chier en fait.
- Oui  merci j’avais remarqué !

Et notre temps de promenade se termine comme ça. Pas besoin de grandes phrases, de grands mots pour lui dire combien il compte pour moi. De toutes façons, j’en serais incapable.
Il me serre encore fort contre lui et nous nous donnons rendez-vous pour la promenade de l’après-midi.