Je passe une main dans mes cheveux bruns en regardant le feu rouge inlassablement. Les secondes me semblent des heures, je suis tellement pressée d'arriver à l'hôpital ! Je vais enfin pouvoir y retrouver mon père ! Après de longs mois en soins intensifs et durant lesquels les visites étaient interdites, je peux à nouveau le voir. Il a un cancer des poumons à un stade déjà bien avancé... Je ne sais pas encore s'il a une chance de s'en sortir mais je ne compte pas le laisser tomber. C'est un ancien militaire, il combattu longtemps pour l'Italie. Je l'adore, c'est un homme fort et courageux, et malgré la chimiothérapie il reste souriant et très présent dans ma vie. Je lui envoie un SMS pour l'informer de mon arrivée imminente. Je patiente sagement quand un homme d'une vingtaine d'années, aux cheveux aussi sombres que son regard s'approche de moi au pas de course. Une capuche noire cache en partie sa tête et une veste en cuir recouvre son sweat. C'est vraiment le seul mec qui s'habille comme ça au mois de septembre... Il atteint ma voiture et me somme d'ouvrir la porte en me lançant des regards mauvais, supérieurs. Son arme est braquée sur moi mais il ne me fait pas peur, elle n'est même pas chargée. Je baisse en soufflant la vitre de ma voiture. Il n'y a qu'une raison qui me fait obtempérer : il semble poursuivi...
– Laisse moi monter ! Et grouille-toi ! Rage-t-il entre ses dents.
Il est essoufflé, ça se ressent dans ses paroles prononcées à un rythme saccadé.
– Comme si je n'avais que ça à faire, je réponds avec insolence.
Comment peut-il arriver vers moi avec une arme en main et me demander de le laisser monter ? Je suis gentille certes, mais pas conne, et je ne suis pas du genre à me laisser écraser. Mon petit côté rebelle, bien que moyennement accepté, pourrait très bien refaire surface s'il ne s'en va pas tout de suite.
– Ok, t'arrêtes tout de suite de me parler comme ça ! J'suis pas ton pote, alors obéis et laisse moi monter !
– Pourquoi ferais-je ça pour toi ? Je continue, de plus en plus agacée.
– Écoute moi bien, si tu ne me laisses pas monter, on va crever tous les deux d'ici trois secondes !
Je déverrouille à grand regret ma voiture et le laisse monter en soufflant :
– Grouille, le feu est au vert.
Il s'exécute rapidement et je démarre en vitesse. Il me guide jusqu'à un prochain feu rouge. Là, il me fait descendre et prend la place conducteur. Je m'assois à la place passager sans rien dire, haussant seulement un sourcils.
– Ne pose pas de questions et ferme les yeux ! Me menace-t-il en braquant une nouvelle fois son arme vers moi.
– Elle n'est pas chargée, répondé-je en parlant de son desert eagle.
Il charge son arme sans broncher, alors que j'accroche ma ceinture de sécurité et que je ferme les yeux. Un soupire agacé s'échappe de mes lèvres. Quelques minutes passe avant que je ne le sente quitter la voiture. Il ouvre ma portière et m'attrape violemment par le bras.
– Et mais tu fais quoi ! Je m'écris en essayant de le repousser, lâche moi abruti !
– Tais toi et suis moi ! Je n'ai pas l'intention de te tuer si ça peut te rassurer.
– Je ne veux pas rentrer dans la maison ! Continué-je sans me calmer.
– Tu fais chier ! Souffle-t-il en me jetant sur son épaule comme un vulgaire sac.
Il me dépose sur un sol carrelé en me sommant d'ouvrir les yeux. Je m'exécute avec un petit soupir las, mes yeux rencontrent pour la seconde fois les siens. Une forte tension est visible entre nous quand je demande hargneuse :

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Engagée
Romance| Bastian est le stéréotype masculin par excellence. Grand, musclé, brun ténébreux au passé aussi sombre que son regard. Mafieux depuis ses dix ans. Bercé aux chants des balles qui sifflaient à ses oreilles si infantiles. Il m'a engagée en tant qu'...