Je redescends à la suite de Bastian. Il m'en veut énormément de le forcer à ça mais je n'ai pas le choix, je ne suis pas son esclave à la fin ! Nous rejoignons Alfonso dans le salon. Il a déjà récupéré les papiers d'identité des agents que nous avons tués. Ils sont à présent ranger précieusement dans un sachet en plastique. J'aide Bastian à descendre le tapis du salon dans la cave, juste à cotée de mon bureau. Puis nous remontons et je m'occupe de passer la serpillère sur le sol carrelé pour nettoyer les taches de sang coagulé. Ces images me donne la nausée, j'ai du mal à me dire que ce sang... J'en suis entièrement responsable. Je n'ai jamais tué personne avant eux, c'est un choc.
Après avoir passé la serpillière, je descends la pochette contenant les identités de nos victimes. Je regarde rapidement le nom, puis le prénom d'un des défunts. Bordel de merde ! Je le connais... C'est... enfin plutôt, c'était l'un des meilleurs amis de mon père. Mon rythme cardiaque accélère alors que je sens la panique me gagner. Je regarde tremblante la carte d'identité, refusant de croire à ce que je vois. Ma vision se trouble, une de mes mains vient agripper par réflexe le rebord du bureau.
- Alfonso ! Je m'écris d'une voix tremblante trahissant ma peur.
- Quoi ? m'interroge Bastian en descendant.
- Tu t'appelles Alfonso maintenant ? Ne puis-je m'empêcher de railler.
- Qu'y a-t-il ? Me redemande Bastian tout en ignorant ma question précédente.
- Un truc que tu ne peux pas comprendre bordel ! M'ecrié-je en perdant mon sang froid.
- Qu'est-ce que t'en sais ? Poursuit-il sèchement.
- Pour ça il faut être « Humain », tu connais ? M'enervé-je en me retenant de lui foutre une droite.
- Euh... un peu que je connais... j'suis quand même humain...
- Alors, excuse-moi mais quelqu'un qui fait du prosélytismes en te menaçant d'un flingue, qui contrôle des trafics de putes et de drogues, qui descend tout le monde sans même réfléchir, chez moi ce n'est pas un humain ! Je m'écris, lâchant toute la haine que je retenais contre lui depuis le début.
- Qu'est-ce que...
- T'es qu'un putain de mafieux Bastian ! T'es aussi innocent que Sergueï Bolchoï ! N'essaie pas de me faire croire n'importe quoi, c'est marqué sur ton front que tu t'en mets pleins les poches grâce à des innocents !
- Arrête de me parler comme ça putain ! S'écrit-il en avançant vers moi.
Je recule jusqu'à toucher le mur. Il n'est qu'à quelques centimètres de moi, son arme contre ma cuisse. Je retiens ma respiration, je n'ose plus rien dire.
- T'as raison, j'suis qu'un putain de mafieux, mais dans ce cas fais gaffe, des fois que tu sois la prochaine sur la liste de mes victimes !
- Dois-je te rappeler que je bosse pour toi ou tu confonds définitivement employée et esclave ? Demandé-je sans l'ombre d'une faiblesse.
- Je fais ce que je veux de toi Melina ! Alors fait gaffe !
- Je viens de butter le meilleur ami de mon père, donc fais ce que tu veux, ça ne peut pas être pire que ce putain de cauchemar, lâché-je en l'écartant de moi, et moi, c'est Marina ! C'est trop dur à retenir pour quelqu'un d'aussi con que toi !
- Pour qui travaille ton père ! S'écrit-il alerté.
- Mon père il a un cancer, il ne travaille pas vraiment pour qui que ce soit ! Je répond en refoulant une profonde envie de lui coller une giffle.

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Engagée
Romance| Bastian est le stéréotype masculin par excellence. Grand, musclé, brun ténébreux au passé aussi sombre que son regard. Mafieux depuis ses dix ans. Bercé aux chants des balles qui sifflaient à ses oreilles si infantiles. Il m'a engagée en tant qu'...