Engagée

ENGAGÉE - CHAPITRE 13

- J'ai super faim moi ! Tu as préparé quelque chose pour ce midi ? Demandé-je pour changer de sujet.

- Non... Des pâtes ça te dit ? 

- On mange tout le temps des pâtes ! Soufflé-je en croisant mes bras contre ma poitrine. 

- Bah démerde toi ! Je suis pas là pour te faire la cuisine ! 

- Je te rappelle que moi non plus ! Je suis là pour t'aider à tuer Sergueï, pas pour faire à bouffer !

- On va vraiment s'engueuler pour de la bouffe ? Me demande-t-il désespéré.

- Non, mais j'en ai marre de manger des pâtes tous les jours ! 

- C'est parce que tu vas grossir c'est ça ?

 - Je m'en fous de grossir, je ne cherche à plaire à personne ! Tu es juste en train de me dégoûter des pâtes. Je veux manger autre chose moi ! 

- Ouais bah tu te démerdes, il n'y a rien dans les placards.  A moins que tu veuilles te faire un repas avec de la Mort Aux Rats, ironise-t-il avec un regard beaucoup trop sérieux.   

- Tu veux que je crève c'est ca ? Mais t'as vraiment de la Mort Aux Rats dans tes placards ?

- Bah oui, on est à la campagne ici ! 

- Bon, ok, je vais voir ce que je peux faire... soupiré-je en me relevant.  

- Rapporte moi une assiette ! A-t-il le temps de crier avant que je ne referme la porte de sa chambre.  

Non mais il se prend pour qui lui ? Je ne vais certainement pas lui faire à manger, et puis quoi encore, la lessive ? 

Je descends les marches jusqu'à la cuisine. J'ouvre les placards et trouve trois légumes qui se courent après. J'ouvre le placard à côté, il y a des pâtes et du riz. 

J'ai une idée ! Je met de l'eau à chauffer, une fois qu'elle boit je rajoute le riz,  j'épluche trois courgettes, deux tomates qui avaient un côté pourrit, des poivrons, deux aubergines et un oignon. Ce dernier rougit mes yeux jusqu'à me faire pleurer, je renifle, j'ai le nez qui coule.

- Eh ? Ça va ? Me demande Alfonso, inquiet. 

- Bah oui, et toi, Jackson,  je réponds en appuyant sur son prénom légèrement agacée.

- Arrête de m'appeler comme ça ! S'énerve-t-il d'une voix glaciale dans mon dos. 

- Ah bah je ne sais pas moi... C'est tout de même ton prénom légalement... insinué-je en mettant les légumes dans une cocotte. 

- Il n'y a pas de "légalement" qui tienne ! Ici, rien n'est légal ! Oui j'ai changé de nom et alors ? Qu'est-ce que ça peut bien te foutre ! Crache-t-il en se rapprochant dangereusement de moi les poings serrés. 

- Sérieusement ? Ce que ça peut me faire ? Tu m'as mentis alors que je commençais à avoir confiance en toi ! 

- Tu ne me connais pas, et personne ne se fait confiance ici, tu n'es rien pour moi, crache-t-il, vite interrompu par un Bastian entrant, les yeux noircis par la haine. 

Je recule d'un pas, jusqu'à butter contre le plan de travail. Cette histoire va mal finir, je le sens... 

Tout ça pour un prénom putain !

J'en ai marre de leurs conneries. Ils sont aussi égocentriques l'un que l'autre, toujours à penser qu'il sont les meilleurs. S'ils se battent dans la cuisine seulement parce qu'Alfonso a parlé d'une certaine Aurélia, je monte dans ma chambre et ils peuvent aller se faire voir pour que je leur ouvre.