Je me sens si oppressée, je tente de me libérer du sommeil effroyable qui me tient. Au cœur d'un cauchemar ressassant sans adoucir la situation les évènements d'hier. Je crie comme une folle, tirant sur ma voix cassée. Je ressens tout, la douleur vive des coups de fouet qui me sont portés, la honte de me retrouvée dans cette tenue a la vue de Bastian. J'ai honte d'être faible et de ne pas réussir a échapper aux mains de Sergueï se refermant autour du moi comme un piège sur sa proie. Je ne cesse de me débattre, les mains en feu, le visage ruisselant de larmes. Je crie de tout mon être, espérant obtenir de l'aide. J'appelle Bastian mais sans succès, je suis seule face a mon destin.
Pour la première fois de ma vie j'ai envie de le voir. J'ai envie qu'il apparaisse dans l'encadrement de cette putain de porte, lui, ses yeux sombres et son air hautain. Je l'appelle encore, c'est tout ce qu'il me reste à faire. Je pourrais presque l'entendre me répondre, sentir son souffle chaud mon mes lèvres abîmées par les coups de fouet.
– Marina ! S'écrit Bastian, bien plus fort cette fois.
Son visage se dessine de manière floue devant mes yeux. L'image vacille, je tente de m'accrocher à elle mais je sombre. Sa voix rauque m'appelle une seconde fois, c'est a ce moment que j'ouvre les yeux, prenant une grande inspiration. Je me redresse d'un coup, si violemment que je me cogne contre la tête de Bastian, penché au dessus de moi.
– Aïe ! Putain ! Jure celui-ci en me maintenant par les épaules.
– T'es venu ? Je soupire, ignorant ses plaintes.
– Quoi ? Marina ! C'est fini ! T'as fait un cauchemar, je suis venue et je t'ai soignée, tout va bien !
– Dis... Tu m'as vue ? Je demande alors qu'il s'écarte de moi pour s'asseoir sur le bord de son lit.
– Arrête de t'inquiéter pour ça ! Putain c'que tu peux être chiante parfois !
– Deux fois, en trois phrases... T'exagère quand même...
– T'es serieuse ? Hier t'as faillit crever a cause de ce con d'Alfonso et là tu me reproches de mal parler ? T'es vraiment folle toi !
Peut-être... Mais j'ai réussi a t'arracher un sourire, et ça, dieu sait comme c'est difficile !
– Il est quelle heure ? Je poursuis pour changer de sujet.
Il regarde la pièce, ses yeux noirs se posent sur chaque objet de sa chambre, sauf moi. Il semble mal a l'aise, j'ai peur de découvrir ce qu'il me cache encore...
– Qu'est-ce qu'il y a ?
– On... On déménage... On s'en va... Maintenant que Sergueï connait notre planque on est dans la merde...
– Laisse moi dire au revoir à mon père !
A nouveau, son regard se fait fuyant. Je tente de le soutenir mais il se prend la tête dans les bras en soupirant.
– Bastian ? Je l'appelle doucement en posant ma main sur la sienne.
– C'est pas possible... Tu... Enfin tu...
– Mais quoi bordel !? Je m'écris plus qu'impatiente.
– T'es recherchée par la police... Estime-toi heureuse que la S.I.S.M.I ne soit pas encore informée...
– Putain mais depuis quand tu sais ça ! Je m'écris folle de rage.
Il ne répond pas, ne me regarde pas, je le foudroie du regard, retenant toutes les insultes qui menacent de m'échapper.
– Bastian regarde moi ! Je m'écris les yeux brouillés par les larmes.
Je retire la couverture, mon corps est uniquement recouvert de mon sweat à capuche, mais j'm'en fous, il en a déjà vu bien plus. Je m'avance vers lui, récupérant mon arme préférée, un désert eagle, trônant sur sa table de nuit.

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Engagée
Romansa| Bastian est le stéréotype masculin par excellence. Grand, musclé, brun ténébreux au passé aussi sombre que son regard. Mafieux depuis ses dix ans. Bercé aux chants des balles qui sifflaient à ses oreilles si infantiles. Il m'a engagée en tant qu'...