J'arrive en bas au pas de course. Mon sang se met à bouillir dans mes veines quand je retrouve Alfonso, attablé tranquillement. Il est en train de déguster sans le moindre remord ma ratatouille ! Mais il se prend pour qui à la fin !
- Pour qui tu te prends là ! C'est toi qui a préparé le repas peut-être ? T'es vraiment un gros abruti de manger alors que présentement tu as des choses à te reprocher ! J'suis pas ta bonne, si tu veux bouffer seul tu te prépares un truc merde à la fin !
- À ouais ? Et c'était pour qui ? C'est rester là sans que personne ne le mange !
- C'était pour moi et Bastian... répondis-je hésitante quant à la manière qu'il aurait de réagir...
- Ah mais oui ! Ton cher Bastian qui a toujours raison ! Raille-t-il en me descendant du regard.
- Au moins, il a raison sur un point... soupiré-je.
J'aurais tentée de ne pas l'énerver, le problème, c'est que moi aussi je suis humaine et que moi aussi cette situation me fait chier !
- Ah oui ? Et je peux savoir le quel ?
- T'es un gros enculé putain ! Explosé-je, poussée à bout, je te faisais confiance et tu ne m'as même pas donné ta véritable identité ! Tu peux dire que Bastian est un gros con, crois moi je n'irais pas te dementir là dessus, mais tu ne vaux certainement pas mieux que lui ! T'as violé sa mère et t'as eu une fille avec ! Non mais tu te rends compte un peu de la situation ? T'es le pire homme sur Te...
- Ta gueule putain ! Ne me parle pas comme ça ! Tu ne sais rien de ce qu'il s'est réellement passé et Bastian non plus. Et puisque c'est lui qui t'a sorti ça dans le but de me rabaisser, tu lui diras de ma part que sa mère était juste une putain de menteuse !
- Comment oses-tu dire ça... Je... croyais que tu étais mon ami... Que tu étais à peu près clean et surtout plus gentil que Bastian... Sans toi je n'aurais jamais eu assez confiance pour ne pas m'enfuir en courant... Tu m'as dit que tu étais plus gentil que Bastian putain ! Tu m'as menti depuis le début ! Avoue-le, tu aurais très bien pu regarder Bastian m'égorger sans ressentir la moindre honte ! Laché-je alors que des larmes brûlantes commençaient à affluer sur mon visage au teint mate.
Je me retourne pour lui cacher mes larmes et commence à remonter les escaliers. J'ai les nerfs en lambeaux, toute la pression que je retenais depuis que j'ai rencontré Bastian s'évacue d'un coup. Mes yeux sont rougis par les larmes, j'ai des envies de meurtres... Je me hais autant que je hais Alfonso...
- Marina, tente-t-il de m'appeler d'une voix nettement plus douce et maîtrisée qu'il y a quelques instants...
- Non Alfonso, j'en ai marre, j'en peux plus... soufflé-je entre deux sanglots. Je te prenais pour un mec assez bien dans ce monde ignoble qu'est la mafia mais tu es le pire de tous...
Je me retourne quelques secondes. Juste assez pour voir son visage fermé et dirige vers le sol. Il semble se repentir de ses actes... Mon dieu ils sont tous bipolaires ici ! Je me reconcentre sur le haut des escaliers et je finis mon ascension au pas de course. J'essuie rapidement les larmes chaudes qui sèchent à présent sur mes joues rougis par la haine et je vais mon coucher. Je rabat ma couverture son mon corps meurtri et épuisé... Comment en suis-je arrivé là ?
*****
Je ne sais pas quelle heure il est quand je me réveille de ma courte nuit de sommeil. D'après la position du soleil que j'aperçois de ma fenêtre, il doit être tôt. Celui-ci vient juste de se lever et il est encore teinté de orange. Je n'ai rien mangé depuis hier, mon ventre crie famine, je suis tellement affamée que je pourrais manger n'importe quoi... Je sors de ma chambre et marche d'un pas traînant, comparable à celui d'un zombie, jusqu'à la salle de bain. Mon reflet dans le miroir en dit long sur la soirée d'hier. De grosses cernes dessinent le contour de mes yeux si rouges qu'on pourrait me croire shootée et mes cheveux sales et en bataille prouvent que ma nuit n'a sûrement pas été reposante.
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Engagée
Romance| Bastian est le stéréotype masculin par excellence. Grand, musclé, brun ténébreux au passé aussi sombre que son regard. Mafieux depuis ses dix ans. Bercé aux chants des balles qui sifflaient à ses oreilles si infantiles. Il m'a engagée en tant qu'...