Engagée

ENGAGÉE - CHAPITRE 9

Je retourne dans la villa une demi-heure plus tard. A vrai dire, j'ai un peu peur de revoir Bastian. Je n'ai pas envie qu'il se comporte encore mal avec moi... J'ai pris le temps de réfléchir à ce qu'il m'a demandé. Je pense que je vais accepter de l'aider. Peut-être qu'en échange, je pourrais obtenir un peu de respect de sa part.

- Ah t'es là Marina ! S'écrit Alfonso en me voyant arriver dans l'entrée.

- Alfonso ! Tu sais où est Bastian ?

- Euh... Il m'a dit qu'il partait parce que vous aviez eu un problème et qu'il avait besoin de se défouler...

- Laisse, il a dû me confondre avec quelqu'un d'autre, j'ironise en levant les yeux au ciel.

- Donc vous ne vous êtes pas disputés ! J'en étais sûr ! S'exclame-t-il ravi.

- T'as bu quoi Alfonso ? Tu me fais un peu peur là...

- Rien ! Mais ça veut dire qu'il ne va pas aller se défouler mais s'attirer des emmerdes. Donc faut que j'aille l'aider !

- Attend, quoi ? Quelle emmerdes ?

- Laisse tomber, il t'expliquera en rentrant, répond-t-il avec un clin d'œil.

- Non, je viens avec toi !

- Je ne suis...

- Dis rien ! Je viens avec toi que cela te plaise ou non ! Le coupé-je avec détermination.

Il lève les yeux au ciel en me guidant jusqu'à sa voiture. C'est la même que celle de Bastian, sauf que la sienne est gris foncé alors que celle de mon employeur est noire. Je monte du côté passager sans rien ajouter et attrape le revolver que me tend Alfonso. Je le cache sous ma cuisse alors qu'il sort du garage.

*****

Nous arrivons quelques minutes plus tard devant un vieux bâtiment en ruines. Nous descendons de notre voiture, je remarque le 4x4 de Bastian non loin de moi.

- Suis moi ! Me chuchote Alfonso en attrapant mon bras.

Je le suis en silence, gardant mon arme chargée derrière mon dos. Il pousse une porte en bois moisi et nous pénétrons dans ce qui fut un jour une salle à manger. Nous nous cachons derrière le buffet et Alfonso me fait signe d'attendre en silence.

Deux minutes passent avant que la porte ne grince pour s'ouvrir. Je retiens mon souffle, suivant les ordres d'Alfonso.

- Vous avez besoin de moi pour survivre, crache Bastian, il n'a pas l'air inquiet.

- Ouais... Mais toi aussi ! Il ne fera qu'une bouchée de toi si nous lui livrons ta planque.

- Vous ne savez pas où elle est !

- Oh que si... C'est con quand même, prendre autant de précaution pour rien... On a repéré ta voiture mec, crois pas que t'es plus malin que tout le monde.

- Si je vous tues, plus personne ne saura où je me cache... Commence Bastian.

J'entends une chaise grincer contre le plancher en bois. Quelqu'un se relève.

- Menace nous encore une fois de mort, et on te fait ton affaire sale merdeux.

- Allez-y pour voir ! S'énerve l'intéressé.

Mais qu'il est con ! Ce n'est pas possible de ne pas réfléchir aux conséquences de ses actes à ce point !

Un premier coup de feu retenti. Je prie pour que ce ne soit pas Bastian qui s'écroule sur le sol. Alfonso se relève et je l'imite. Il commence à tirer sur les autres alors que Bastian se retourne vers nous interloqué. Nous sortons de notre planque en menaçant les ennemis de Bastian de nos armes.