ENGAGÉE - CHAPITRE 17

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Je retourne à la maison pour récupérer une serviette. Je marche tout doucement sur les petits cailloux de l'allée centrale. Je n'ai pas pris de chaussures comme une idiote, j'ai tellement mal aux pieds qu'à me regarder marcher on pourrait me confondre avec un poulpe désarticulé. J'ouvre la porte d'entrée de la maison, malgré tous mes efforts pour ne pas mouiller le sol, je laisse des traces d'eau partout sur mon sillage. Je monte au pas de course les marches de l'escalier en bois. Arrivée dans le couloir, je jette un coup d'œil à la chambre de Bastian. La porte est entrouverte, la curiosité me démange, je dois me faire violence pour ne pas entrer. Je pousse rapidement la porte de la salle de bain afin de mettre fin à toute tentation. Je prends une serviette dans le placard et essuie mon corps encore humide avec.

A ce moment là, un "boum" sonore me sort de mes pensées. Je dévale les marches de l'escalier en vitesse, inquiète. Arrivée en bas, je trouve Bastian étalé au sol comme une crêpe. Je rigole tellement que je suis obligée de prendre appuie sur la rampe d'escalier.

- Putain mais pourquoi tu ne t'es pas essuyée avant d'entrer ! S'écrit-il.

- Tu voulais pas me donner de serviette, fis-je après m'être calmée, si tu m'en avais donnée une je me serais essuyée et tu ne serais pas tombé, voilà ce que tu as gagné à être égoïste !

- Tu fais chier ! répond-t-il en se retenant de rire.

Je passe devant lui, toujours à terre, et ressors jusqu'au lac. J'étends ma serviette humide sur la pierre de tout à l'heure. Je prends à peu d'élan et plonge dans l'eau froide du lac. Je fais quelques brasses rapides et reste sous l'eau. Mes cheveux remontent le long de mon visage, j'essaie de rester le plus longtemps possible sous l'eau. Jusqu'au moment où je sens des mains entourer ma taille. Au début je ne m'en rends pas compte, jusqu'à ce que je me sente remonter à la surface. Je me débat contre les mains qui me retiennent par la taille. Je finis par réussir à me dégager, je me retourne furieuse, mon regard noir croise celui de Bastian.

- Putain mais qu'est ce qui t'as prit ! J'ai cru que tu t'étais évanouie ! S'écrit-il hors de lui ce qui fait ressortir son accent américain.

- Ah ! Monsieur s'inquiète pour moi ? fis-je en reculant encore plus de lui afin de ne pas me retrouver à sa merci.

Il me regarde méchamment, il semble furieux contre moi mais je n'arrive pas à savoir pourquoi...

- J'ai cru que t'avais voulu te tuer !

- C'est vrai que j'en aurais eu, des raisons... Ton comportement de connard, ou toutes les crises de nerf que tu passes sur moi ? Ah non, je sais ! Ton esprit lunatique ! Quoique la plus plausible serait de me suicider parce que je me suis faite engagée par un psychopathe !

- Tu n'avais pas dit que tu arrêtais les reproches ? Non parce que là ce n'est pas gagné !

- C'est toi ! Si tu pensais que je voulais me suicider, c'est peut-être parce que tu as des reproches à te faire non ? Ah mais... j'oubliais... Monsieur est parfait !

- Ecoute j'ai sûrement toutes les reproches du monde à me faire, mais je ne veux pas que tu meurs !

Mon cœur se serre à cette idée, il a peut-être un tant soit peu de compassion pour moi ? Mais je redescend vite sur terre, s'il ne veut pas que je meurs, c'est juste pour pouvoir se venger de Sergueï.

Je hoche la tête sans rien ajouter et pars plus loin dans le lac, après tout c'est ce qu'il voulait que je fasse hier... Je commence à ne plus avoir pieds, je touche des choses qui me chatouille les pieds, je déteste ça ! Quand je ne sais pas ce qu'il y a au dessous de moi...

- Beurk ! Crié-je en battant vite des pieds pour revenir sur les bords du lac.

Je me suis toujours faite une image très stéréotypée des mafieux... Des hommes qui fument des cigares et qui remplissent bien leurs vêtements. Alfonso et Bastian ne sont pas comme ça, même le premier, qui doit approcher des trente-cinq ans, est musclé et à la carrure sportive. Bastian aussi, quand je le vois assis sur le bord uniquement vêtu d'un caleçon, je me rends compte que son corps est assez bien dessiné sans non plus l'être trop. Après je ne sais pas s'il fume des cigares... Mais la scène serait marrante à voir !

Je sors de l'eau à quelques mètres de lui et le rejoins sur la rive. Il faut que je m'excuse, j'ai été trop impulsive tout à l'heure, il voulait seulement m'aider...

- Désolée pour tout à l'heure...

- C'est bon, c'est pas grave, t'as raison, j'ai des reproches à me faire ! Lache-t-il sans desserrer la mâchoire.

Je tourne vers lui un regard étonné, moi qui pensait qu'il ne m'écoutait même pas quand je parlais, ça me fait quelque chose de savoir qu'en plus, mes paroles ont une incidence sur lui.

- Ça te dirait pas de vivre normalement ?

- Je ne peux pas, je n'ai jamais eu le choix. Depuis ma naissance mon chemin est tracé, je dois honorer la mémoire de mon père.

- Et si là tu avais le choix, tu ferais quoi ?

- Je tuerais Serguei, répond-t-il froidement.

- Ça ne te plairait pas de tout oublier ? Tu pourrais partir faire ta vie à l'autre bout du monde ! Tu pourrais trouver un vrai travail, avoir une vie sociale, ça ne te fait pas envie ?

- C'est impossible. Pour moi, comme pour toi, arrête d'essayer de m'en convaincre.

Je me tourne vers lui, les sourcils froncés je poursuis :

- Tu es bien parti du Texas, si tu n'avais pas été si obsédé à l'idée de tuer Serguei tu aurais tout simplement pu changer d'identité et recommencer ta vie !

- Arrête, Marina.

- Quoi ?

- Arrête d'essayer de me convaincre que je peux vivre une vie normale ! Mon meilleur ami a eu un gosse avec ma mère, c'est normal ça ?

Je baisse les yeux sur mes tibias recouverts par l'eau noire du lac.

- T'as raison... Je comprends que tu n'arrives pas à oublier... Il n'empêche que je suis convaincue que tu serais heureux à l'autre bout du monde, en Australie par exemple !

- Tu as pensé à la douane ? Je leur ai échappé une fois, pour venir ici, jamais je n'aurais cette chance une deuxième fois.

- Ça veut dire que ça te plairait l'Australie ?

Il se relève et s'en va après avoir conclut :

- On en reparlera quand Sergueï Bolchoï sera mort.

COUCOU VOUS TOUS !
Voilà le chapitre d'aujourd'hui, assez important pour l'histoire on trouve.

Vous appréciez comme la relation entre Bastian et Marina évolue ?
Vous le trouvez comment plus précisément ce Bastian ?

Encore désolées de ne pas avoir pu vous publier ce chapitre à tant !

PS : on vous laisse un petit mot vous invitant à passer voir notre rantbook "WE ARE US", on y a posté une FAQ inversée !

Gros bisous, prenez soin de vous, profitez bien de vos vacances !!!

JULIE ET CELYA, DES READERSTWINS ✨

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