ENGAGÉE - CHAPITRE 31

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- Tu peux me dire si ils t'ont kidnappée ? Me demande le douanier les sourcils froncés.

- Ils ne m'ont pas kidnappée, je suis là de mon plein gré, réponds-je sincèrement.

- Alors il faudra que tu fasses quelque chose pour que vous partiez...

Bastian commence à s'agiter à côté de moi et j'ai peur de comprendre ce qu il veut de moi...

L'homme me regarde avec perversité, ses yeux descendent sur son pantalon, là où se situe sa braguette... Mon dieu que veut-il faire ? J'ai envie de vomir rien que d'y penser. Bastian ne me lâche pas des yeux, il scrute le douanier méchamment se retenant visiblement de le tuer. Alfonso arrive derrière l'homme et passe son bras autour de son cou, il plaque son autre main sur sa bouche pour étouffer ses cris inquiets. Je jette des regards alertés aux alentours mais aucun des douaniers ne semble avoir été alerté. Après quelques minutes, Alfonso lâche enfin l'homme, celui-ci tombe alors à terre, mort. Je pensais que nous le laisserions là, mais Bastian et Alfonso ne semblent pas de cet avis et le jettent dans notre coffre. Je me rassois à l'arrière et Bastian retourne à côté de moi. Ça me dégoûte de savoir que un homme et juste derrière moi, mort et que son corps est sûrement déjà en état de décomposition. Alfonso repart au quart de tours j'espère qu'aucun des douanier n'a était alerté de notre passage... brutal.

Après une quinzaine de minutes, je ne peux plus me retenir et demande doucement aux deux garçons :

– Dites... on ne peut pas jeter le corps...? Je n'en peux plus de savoir qu'il y a un mec mort dans le coffre, vous pouvez comprendre ça ?
– On n'a pas le temps de s'arrêter, ne nous fais pas prendre des risques aussi grands pour un détail ! Râle Bastian le regard rivé sur son téléphone, sûrement en pleine discussion avec notre hôte... au Liechtenstein.
– Mouais... Un détail... marmonné-je en m'enfonçant dans mon siège, le visage fermé.
– Marina ! Ne crois pas que la disparition d'un membre de la douane ne va alerter personne, la police criminelle est déjà à la recherche de traces on a intérêt à disparaître rapidement... tente de me raisonner Alfonso les mains crispées sur le volant tout en jetant des regards accusateurs à Bastian qui relève d'un haussement de sourcil blasé.
– Quoi ? Tu crois que j'avais le choix ? Rétorque Bastian sans quitter les yeux de son téléphone. Il allait emporter Marina !

Alfonso soupire avant de répondre d'une voix calme et maîtrisée :

– Qui te dit qu'il lui aurait fait quelque chose ?
– T'as vu comme il l'a regardait ! Explose Bastian, si on n'était pas intervenus il l'aurait violée putain ! C'était juste un salop, un gros pervers qui voulait juste se la faire !
– Bastian ! Je m'écris les larmes aux yeux.
– Quoi ? Tu ne peux pas me prouver le contraire de toutes façons tu sais très bien que j'ai raison !
– Pas besoin de le répéter comme ça en parlant de moi comme d'un vulgaire objet !
– Laisse tomber, tu dramatises toujours tout de toutes façons ! Souffle-t-il agacé.

Après ça, nous n'échangeons plus de mots pendant deux heures, je dors un peu puis j'attends. Je déteste les trajets en voiture... je déteste passer des heures et des heures assise sur un siège à ne rien faire. Au bout de deux heures, je propose à Alfonso de le relayer à la conduite, il accepte et nous nous arrêtons deux minutes pour échanger de place. Ça me fait tellement de bien de faire quelque chose que je regrette la fille que j'étais qui refusait de faire ses heures de conduite pour avoir le permis. Heureusement que mon père m'y a obligée.

*

Je conduis pendant tout le reste du trajet, Alfonso m'indique le chemin quand il y a des intersections ou des changements de route. Nous arrivons tard dans la nuit, vers une heure du matin. Je gare la voiture dans un parking sous l'immeuble qui va nous héberger pendant les prochaines semaines au moins... jusqu'à ce qu'on doive repartir à nouveau. Alfonso descends en premier, Bastian le suit, moi, je reste à l'intérieur, j'ai peur de rencontrer notre hôte. Connaissant Bastian ce n'est sûrement pas quelqu'un de sympathique et d'ouvert d'esprit.

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