Cela fait trois jours que nous sommes arrivés à Cannes, en France. Nous avons réussi a échapper à la douane et nous voilà dans le sud de la France. La villa est immense, mais paraît dérisoire a côté des autres. Nous avons une piscine, trois étages et un terrain immense rendu invisible aux avions grâce à de gros arbres. J'ai ma chambre à moi, dix mille fois mieux que celle de Catane, mais je dors pour l'instant en bas. Bastian a insisté pour que je n'ai pas a monter les escaliers jusqu'à ce que je sois remise.
En parlant de lui, il est de plus en plus étrange. A vrai dire depuis que nous sommes arrivés nous n'avons pas vraiment discuté... Il dit quelque chose, je l'exécute, c'est tout. Je n'ai aucunement la force ni l'envie de me battre avec lui. Il n'empêche que malgré son air supérieur, il s'occupe de moi tout le temps. Je crois qu'il s'en veut pour ce qui est arrivé. C'est lui qui soigne mes blessures, qui reste à mes côtés la nuit sans dormir, etc. Il a fait tellement pour moi que j'ai de plus en plus de mal à le détester...
Depuis que Serguei Bolchoï a tenté de me tuer, je suis plus résignée que jamais à mettre fin à ses jours. Ça fait trois jours que je m'acharne à protéger notre identité et notre position. J'ai passé des heures assise à mon bureau, un café dans une main, l'autre occupée à saisir des lignes de code sur mon ordinateur. Pour être tout à fait honnête je ne suis pas sortie une seule fois depuis que nous sommes arrivés à Cannes; Bastian a bien essayé de m'en convaincre au début mais il s'est bien vite lassé et se contente à présent seulement de me soigner. Nous devons impérativement protéger notre position; puisque les garçons ont brûlé la maison Serguei sait que nous avons quitté la Sicile, et je suis prête à parier n'importe quoi qu'il cherche à nous mettre le grappin dessus.
– Marina ? M'interroge la voix d'Alfonso.
Je tourne la tête vers lui en haussant un sourcil, agacée d'avoir du interrompre mon travail.
– Bastian me demande de te convaincre à sortir de cette pièce...
– Tu n'as aucun compte à rendre à Bastian et tu n'as pas à agir selon ses souhaits, retorqué-je d'une voix glaciale.
Il n'était pas rare de j'emploie ce ton sec et dur depuis quelques temps; je détestais de toute mes forces la mafia et plus particulièrement Serguei Bolchoï, surtout depuis les événements derniers. Bastian et Alfonso se rapportent, malgré tout ce qu'ils peuvent me dire, à ce monde là; ce monde qui m'a éloignée de mon père et de la Sicile, qui m'a forcée à tuer.
– Retourne plutôt te faire de l'argent sur le dos des autres avec le proxénète qui te sert de meilleur ami, poursuis-je en me reconcentrant sur mon écran.
– Marina... C'est bien plus compliqué que ça ! Tente-t-il de me raisonner.
– Explique-le aux putes que tu exploites, reprends-je en réprimant les sanglots qui me nouent la gorge malgré la volonté que j'ai de paraître impassible à mes paroles.
La raison première de mon agacement remonte au jour notre arrivée ici, j'avais connecté à mon ordinateur la boîte mail de Bastian. Je me suis rendue compte qu'encore plus d'argent que je ne le pensais était brassé grâce au proxénétisme, les bénéfices que se fait Bastian sont ahurissants... Quand je pense à ces hommes et ces femmes qui ploient sous les charges sociales et les impôts tout en se faisant exploiter par des gars pleins aux as j'ai des envies de meurtres. Je ne pensais pas qu'ils faisaient partie de ça, de ces réseaux; Alfonso me l'avait bien dit, mais j'avais réussi à me convaincre que j'avais mal interprété ses propos et qu'ils ne participaient pas à ça. Maintenant que je sais que c'est leur principale source de revenu, je ne peux rien faire d'autre que les convaincre d'arrêter en leur crachant à longueur de journée à quel point ce qu'ils font est ignoble.
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Engagée
Любовные романы| Bastian est le stéréotype masculin par excellence. Grand, musclé, brun ténébreux au passé aussi sombre que son regard. Mafieux depuis ses dix ans. Bercé aux chants des balles qui sifflaient à ses oreilles si infantiles. Il m'a engagée en tant qu'...