Chapitre 1 Captivité.

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La pièce était petite, du moins elle paraissait se rétrécir au fil des jours, des heures, des minutes et des secondes. Un léger rayon de soleil se faufilait par une fenêtre ridiculement petite et ornée de barreaux. C'était la seule lumière disponible dans ce trou à rat. 

Le confort était limité à un lit, doté d'un matelas. 

En d'autres circonstances, Simon se serait contenté de ce confort. Le camping, par exemple : activité sympathique, bien que sujette à un recours massif d'anti-moustique. Or, dans ce cas-là, Simon avait définitivement le droit de râler. En plus d'un confort minable, ses nouveaux compagnons russes ne le traitaient pas comme une princesse. 

La seule chose positive était que, malgré les coups de poings, Simon n'avait pas encore perdu de dents. 

Certains de ses muscles souhaitaient des vacances, et sa blessure récente à l'abdomen le faisait encore souffrir. En réalité, elle s'était réouverte. Même si ses hôtes l'avaient recousu, le sang avait séché sur ses vêtements, et cela ajoutait un bonus au sentiment qu'il avait d'être sale. 

De son point de vue de captif, cela devait faire plus de cinq jours qu'il avait été enlevé par la réplique du Titan fou. Mais il ne pouvait pas réellement savoir, le temps lui paraissait une notion tout à fait étrangère. En tout cas, tout ce temps à poireauter dans une cellule, ou à être trimbaler dans les différents couloirs du bâtiment (probablement un hangar ou une ancienne usine), lui avait permis de réfléchir à un plan d'évasion. 

Le problème était le suivant : les russes avaient apparemment décidé de changer leur routine sans prévenir leur détenu. 

En effet, au lieu de recevoir la visite de nourriture au moment où cela devait être le cas (vers 13h, s'il se fiait au soleil), son ami le ravisseur vint le chercher à la place et le fit sortir dans les vastes couloirs gris. Malgré cela, Simon avait la ferme intention de s'échapper. Après tout, quelqu'un l'attendait dehors – sans parler du fait qu'il détestait la captivité. 

Les couloirs se mirent soudainement à trembler. Le bruit sourd d'un énorme insecte volant résonna entre les murs. Le russe ne s'en inquiéta pas. Le bruit devint de plus en plus fort, à mesure que Simon avançait. Il reconnut alors le son produit par un hélicoptère. Visiblement, c'était l'heure de la visite. 

Son hôte le poussa dans une autre pièce, encore plus sombre que sa chambre cinq étoiles, avec une simple chaise en bois au milieu, et des chaînes en fer sur les côtés. 

  – Pas bouger, lui ordonna le russe en le pointant du doigt. 

Simon le dévisagea avant de grogner à la manière d'un chien. La porte claqua. 

Son regard se porta ensuite sur la minuscule ouverture vers l'extérieur. Il prit la chaise et la posa contre le mur, afin de monter dessus et de jeter un œil à travers la petite fenêtre. Rien de bien concluant. Il pouvait seulement voir le chemin de terre qui entourait le bâtiment et la vaste forêt qui formait un mur épais. 

Pourquoi l'avait-on amené ici ? Les interrogatoires qu'il avait subi portaient tous sur l'AMAC, mais Simon sentait que quelque chose n'allait pas. Pourquoi s'en prendre à lui ? Il n'était pas l'homme idéal en terme d'informations confidentielles sur l'AMAC. On lui avait demandé plusieurs fois de révéler les noms des agents, leur adresse, leur emploi du temps, leurs codes confidentiels, et toutes autres informations utiles. Malheureusement pour eux, Simon en connaissait très peu à propos des autres agents. C'était l'une des politiques de l'AMAC : en connaître le minimum sur l'Agence, pour éviter de tout divulguer. 

Et le peu que Simon connaissait (à propos de Light et Catherine notamment), jamais il ne s'autoriserait à le révéler. Ce qui lui avait valu quelques droites bien placées. Il devait bien s'avouer qu'il n'aurait pas dû manquer les cours d'arts martiaux auxquels sa mère l'avait inscrit, peut-être qu'il aurait mieux encaisser les coups, et peut-être qu'il aurait pu se la jouer Bruce Willis avec des pectoraux en or massif. 

Light [MxM] T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant