Light [MxM] T2

Chapitre 3 Punition.

Le retour à New York avait été plutôt rapide, compte tenu qu'ils n'avaient été aucunement poursuivi par les « méchants ». Simon trouvait d'ailleurs cela étrange : certes, les équipes de l'AMAC avaient veillé au grain, rangé le campement avec une discrétion étonnante et une précision chirurgicale, parti sans laisser de traces, quand bien même, même pas un PNJ pour les arrêter éveillait une mauvaise intuition en lui. Il avait préféré taire ce sentiment, étant persuadé que la plupart des membres qui l'accompagnaient se faisaient la même réflexion.

Durant le trajet, Simon avait eu l'occasion d'en découvrir un peu plus sur l'équipe 15, notamment le fait que Light connaissait Jarred depuis le lycée, et que l'entente avait été immédiate. 

Simon devait avouer qu'il avait ressenti un léger malaise. Il aurait préféré que ce soit dû à une quelconque maladie attrapée à force de toucher des murs et des portes probablement couverts du virus de la connerie, mais non, c'était de la pure jalousie. Light s'entendait bien avec un homme stylé, musclé, un vrai leader charmant et robuste, qu'il connaissait depuis longtemps – donc avait vécu beaucoup plus de choses avec lui, et connaissait mieux la taille de caleçon de Light que Simon. 

C'était stupide, et il le savait. Mais en rentrant à l'appartement de Light, le malaise n'avait fait que grandir, et son corps s'affala sur le canapé, sans son consentement. 

Catherine s'affala également sur le canapé – mais, étant donné que le meuble n'était fait que pour une seule limace avachie, il serait plus correct de dire qu'elle s'affala sur Simon. Ce dernier commença à rouspéter. Cependant, sa bouche étant enfoncée dans le tissus du canapé, les seuls mots qui s'échappèrent ressemblèrent à des borborygmes d'ogres. 

  – Bouge pas, ordonna Catherine. 

  – Oh, que d'affections ! s'exclama Light en déposant son manteau sur le fauteuil. 

Puis, avec un élan exagéré, il se jeta sur la montagne humaine, ce qui provoqua un grognement de la part de Simon et un juron joyeux de la part de Catherine. 

  – Vous croyez qu'on va se faire tuer par Damiens ? demanda Simon, qui avait libéré ses lèvres de l'affreux canapé. 

  – Ce serait une bénédiction si c'était le cas, babe, répondit Light. 

  – J'ai l'impression d'être au mauvais endroit, murmura Catherine. Je déteste ça. 

  – T'es une elfe noire, t'aimes rien de toute manière, commenta Simon. Je suis en train de mourir, là-dessous. 

  – Ah, tu avais tort, moucheron. Te voir souffrir provoque en moi une émotion intense de plaisir. 

  – Je vais démembrer tes poupées vaudou. 

  – Tu seras démembré avant. 

Le trio entendit alors un raclement de gorge près de la porte d'entrée. Ils tournèrent la tête avec simultanéité, et se redressèrent du mieux qu'ils purent aussitôt qu'ils virent Hederald Damiens se tenir devant eux. 

Le vieil homme portait un costume noir, sans doute sur-mesure, avec des chaussures cirées à la perfection. Son visage était fermé, sévère, ses rides se tordaient tant il retenait sa colère. Simon avait beau se dire qu'il n'était qu'une victime, il se sentait tout de même coupable d'avoir été enlevé rien qu'en sentant l'aura de son patron. 

  – Je vais m'abstenir de commentaires. Je tiens juste à vous signaler que votre travail à l'AMAC a été compromis à un point où je me demande si vous serez réhabilité. Pour le moment, vous servirez dans la NYPD. Peu importe le poste. Considérez ceci comme une mise à l'épreuve. Si vous n'êtes même pas capable de faire un simple travail de policier, vous ne méritez pas votre place à l'AMAC. Un courrier vous sera envoyé.