20. Un besoin pressant

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Comme un manchot mongole, je suis là dans la salle de bain à essayer de fermer cette satanée robe en mode contorsionniste. Quelle idée pourrie de foutre ça derrière au lieu de la mettre sur le côté  ! Encore un génie qui pensait trouver l'idée du siècle. Je suis sûre que c'est un homme d'ailleurs qui a pondu cette connerie. Jamais une femme n'aurait une idée aussi stupide ! Enfin bref...

Je continue tant bien que mal à essayer de remonter cette fichue fermeture éclair, mais rien à faire. Je vais me faire un tour de rein moi et c’est tout ce que je vais gagner !

— Eliott ! cris-je. J'ai besoin de toi ! Vite !

— J'arrive Princesse ! lance-t-il derrière la porte sur un ton chevaleresque.

Il apparaît, torse nu, le jean ouvert et le cheveux en bataille, toujours son beau sourire sur le visage coincé entre ses deux fossettes.  

— Un besoin pressant ? Eliott est là ma belle, affirme-t-il en passant sensuellement ses mains sur ses abdos magnifiques.

— Tu sais que t'es épuisant ? Remballe-moi tout ça Roméo. J'ai juste besoin que tu fermes ma robe si tu veux bien.

— Oh...

Son sourire s'éteint et ses épaules se relâchent. Il approche en traînant la patte et se place derrière moi pour m’aider.

— Mais naaaannn ?! s’exclame-t-il en tirant la fermeture jusqu'au dessus mes fesses.

— Hé ! J'ai dit fermer ! C'est pas portes ouvertes ! hurlé-je.

— Je suis impressionné, fait-il. T'en a d'autres ?

De quoi ? Une paire de fesses ? Qu’est-ce qu'il me raconte lui ?

— Hein ? T'es sûr de ne pas avoir vidé le mini-bar ? De quoi tu me parles ?

— Des tatouages ? T'en as d'autres ?

Ah ça ?

— Peut-être bien… Mais tu ne le sauras jamais, le nargué-je en lui offrant un large sourire.

— Genre, se moque Eliott.

Je souris de plus belle dans le miroir et mate sa face stupéfaite. Et bah ouais j'en ai d'autres chéri !

— Putain ne me fixe pas comme ça… T'as pas peur toi, dit-il en approchant sa bouche de mon oreille.

— De toi ? Non, déclaré-je rieuse.

— Tu devrais pourtant, chuchote-t-il en dégageant les cheveux de ma nuque. Tu sais que de me regarder comme ça, c'est clairement un appel au crime Princesse…

Mon Dieu mais c'est qu'il me fait de l'effet ce couillon !  

Je remarque dans le miroir que j’ai la bouche entrouverte. Haletante, je me sens clairement rougir alors qu’il fixe mon reflet dans la glace. Les yeux brillants, il passe sa main sur mes reins, sous le tissus de ma robe et me vole quelques puissants frissons. Ses lèvres viennent légèrement effleurer la peau de mon cou et je me surprends à fermer les yeux maintenant, savourant son contact électrisant en laissant ma tête tomber en arrière.

Je ne sais pas ce qu’il cherche en agissant ainsi mais il est franchement sur la bonne voie. Mais je ne suis pas là pour ça. Il est mon “employé”, il a une “mission”, et moi aussi.

— Si tu fermais cette robe maintenant Eliott… dis-je tout bas en tentant de me reprendre.

— Coincée, murmure-t-il. Tu sais que t’es frustrante ? demande-t-il en se redressant.

— Désolée, mais tu t’es frustré tout seul Escort Boy.

Il se replace bien soignement derrière moi et ferme ma robe sans aucune délicatesse. Le Prince Eliott est déjà bien parti. Ah tous les mêmes ! Tu ne leur donnes pas ce qu’ils veulent, et ça boude comme un gosse de quatre ans. Bref !

Nous arrivons à la salle commune où sont servis tous les repas pour tous les pensionnaires. Ca ne m’enchante pas de devoir tous les retrouver matin, midi et soir durant toute la semaine, mais il va falloir faire avec. Comme tout le reste d’ailleurs. Après ça, j’irai réclamer mon Oscar pour la meilleure faux-cul de l’année, et je pourrai également décerner l’Oscar du meilleur faux mec à mon escort. Enfin, seulement s’il arrête son petit jeu de “viens on fait des galipettes”. Il doit sérieusement être en manque celui-là pour avoir “ envie “ de se taper sa cliente alors qu'il n'est forcé de rien avec moi. Bon moi aussi j'avoue, ça fait longtemps que j’esquive les galipettes, mais les coups d'un soir, ça n'a jamais été mon truc. Du cul pour du cul : “ no way “ !

— Au fait… t'es sublime dans  cette robe, déclare-t-il en posant sa main dans mes reins alors que nous avançons vers la table du dîner.

— Merci. T'es pas dégueu non plus, dis-je en souriant.

 T'es pas dégueu non plus, dis-je en souriant

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L'imposture 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant