Mon coeur s’emballe et j’ose à peine me retourner. Le front presque en sueur, tout un tas d’idées stupides me passent par la tête à nouveau. Comme dans un de ces films romantiques, j'imagine un scénario de malade dans ma tête de folle. Je sais, j'ai un méga gros pète au casque. Mais pourquoi je n’aurais pas le droit à ma fin heureuse à la Pretty Woman ?
Alors je me tourne, prête à accueillir son baiser et ses belles paroles comme je me les suis imaginées précédemment.
— T’as oublié ta valise, annonce-t-il en courant vers moi.
— Oh…
Putain c’que je peux être conne sans déconner ! Merdum !
— Euh… Merci... Eliott, dis-je en saisissant la poignée, troublée, déçue…
— Il faut que tu me files ton téléphone aussi, j’avais oublié, dit-il ensuite embarrassé.
— Pourquoi ? demandé-je un peu surprise en sortant l’engin de ma poche.
— Je dois effacer toutes traces de moi dans ton téléphone. Messages, mails, numéro… C’est la règle. On n’est pas censé garder contact avec les clients sans passer par le site.
— Oh… tiens, dis-je en lui donnant l’objet.
Décidément, tout ça n'a rien à voir avec le film que j'avais dans ma tête. Spielberg quand tu nous tiens…
Une fois sa tâche finie, je me remets face à la porte, morte de honte. Je hais Spielberg !
— C’est comme ça que tu me dis au revoir Princesse ? fait-il joueur.
Je pivote une fois de plus, troublée, et je suis surprise par ses lèvres qui viennent se coller aux miennes.
Je retire… Spielberg, j'te kiffe !
Mon ex faux mec m’offre un baiser comme jamais je n’en ai eu auparavant, ni par lui, ni par un autre. Un baiser rempli de douceur, de caresses et de désespoir. Je pourrais rester là des heures, juste dans ses bras. Regarder ses yeux malicieux, admirer ses jolies fossettes…
Il pose ensuite son front contre le mien et reste silencieux un instant. Ses yeux tentent maintenant de me percer à jour, comme s'ils cherchaient je ne sais quoi dans mon regard. Le sourire discret, il éloigne son visage de moi.
Nan… Pars pas…
— Adieu Princesse, murmure-t-il. Et n’oublie pas : “rêve ta vie en couleur, c’est le secret du bonheur” (1), chantonne-t-il tout bas en faisant glisser son pouce sur ma joue.
Pars pas. Pars pas. Pars pas…
Je le regarde partir et admire une dernière fois ses courbes musclées s’éloigner. Définitivement, Spielberg est un connard sans coeur !
Je retape ensuite le code de la porte qui s’était refermée et entre dans le hall. J’ai la bonne surprise de voir que l’ascenseur est réparé mais je n'arrive pas vraiment à m'en réjouir en fin de compte. Je grimpe dedans et n’attends pas que les portes de la cabine ne se referment pour laisser mes larmes mouiller mes pommettes. Les amis, je crois que c’est ça, avoir le coeur brisé…
Moi qui voulais qu'on me bousille le coeur tellement fort, je regrette d'avoir un jour dit cette ânerie. Ça fait mal… Un peu trop pour être supportable. Je n'ai pourtant jamais été en couple avec lui, et tout ce cirque n'a duré que quelques jours, mais je doute que la douleur qui m’achève à cet instant soit aussi courte. Quand je voyais tous ces gens malheureux après une relation de plusieurs années, je ne comprenais pas pourquoi tant de chagrin. J'ose à peine imaginer le mal que ça à dû leur faire. C'est sûr et certain que moi, après des mois avec Eliott, il aurait fallu me ramasser à la paille.
Une fois dans mon appartement, je me sens seule, terriblement. Mais c'est bien pire lorsque je m'affale dans mon canapé et que j'y trouve les vieilles miettes du petit dej de mon ex escort entre les coussins. Ce petit dej qui date d'une semaine, réel début de notre fausse amourette. Comme une pauvre meuf, je fonds en larmes à nouveau devant trois mini miettes de croissant en serrant fort un de mes coussins salis dans mes bras.
Conclusions pour cette semaine en enfer : elle était magique ! Étrangement, je crois que j'aurais préféré ne pas avoir cette foutue promotion, ne pas avoir besoin d’Eliott, pour ne pas avoir à supporter ça. Comment je suis censée survivre sans lui après ces quelques jours avec lui ? Il m'a vendu du rêve, je l'ai payé pour ça, mais ce n'est pas tout à fait ainsi que j'imaginais la fin de tout ce merdier. J'étais normalement censée avoir le sourire et non les yeux rougis par les larmes.
A cet instant, j'aimerais tellement avoir une potion magique ou un autre truc du genre pour oublier la semaine qui vient de s'écouler. Une bonne grosse lobotomisation et tout ira mieux !
(1) Chanson dans Peter Pan (Walt Disney)
😢😭😢😭😢😭😭😭😭
Hé vous savez quoi ?
Hier soir j'ai été à Magic World...
J'ai cherché Eliott près de la boule... merdum je l'ai pas trouvé 😐🤣Du coup, j'ai été manger pour oublier 😂😂😂
Bisous bisous
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L'imposture 3
ChickLitLetempsdunsoir.com, ce site qui marche du feu de Dieu et qui vous propose autant de beaux gosses que de bombes atomiques est de retour ! Après Célie et son plus que charmant Killian, Iris et "seulement Stan", veuillez accueillir Milah et Eliott ! M...