13. La vie est injuste

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Je hais mes copines ! Je les déteste ! Je les renie putain ! À cause d'elles et de leur brillante idée d'aller en boîte la veille de mon départ, j'ai une tête tout droit sortie d'un film de science fiction. Franchement, je passe crème pour la cousine de E.T., avec une nuisette évidemment. J'ai dormi à peine trois putains d'heures. Il est 7h30, je dois prendre une douche, dégager ma face d'extra terrestre et… faire ma valise ! Quelle conne ! Pourquoi je ne l'ai pas faite avant aussi  ? Y'a vraiment que moi pour emballer mes affaires à la dernière minute. E.T. dégage nuisette et file sous la douche. Tellement pressée, je ne prends même pas la peine de régler l'eau chaude et me tape une douche glaciale.  Au moins, ça va me réveiller… Toujours en mode “speed", je ne fais pas non plus gaffe au shampoing qui dégouline sur mon front pour venir me piquer les yeux. Bordel ça commence mal quand même ! Je mets donc ma tête sous le jet d'eau glacé et gigote de droite à gauche en me frottant les mains sur les paupières. Merde c’que ça brûle !

Je suis en train d’enrouler une serviette sur mes cheveux quand on sonne à l'interphone.  Merdum ! C'est qui ?! Il n'est pas encore 9h00 !

Je me jette dans ma chambre et fais un vol plané à plat ventre sur mon lit  à la Superman pour chopper mon portable et contrôler l'heure. 7h50… Ça sonne de nouveau, je remets alors correctement la serviette qui entoure mon corps mouillé en descendant du lit sans la moindre grace, comme toujours quoi. Toute façon, qui a déjà vu E.T. gracieux hein ?

J'appuie ensuite sur le bouton de l'interphone après m’être éclairci la gorge.

— Oui ?

— C'est ton fiancé Princesse.

Bordel de putain de chiotte de merde  !

— Il n'est pas encore l'heure Eliott, râlé-je.

— J'ai le petit déj’ ma belle. Tu ne vas quand même pas me laisser dehors ? fait-il enjoué.

— Mais il n'est même pas 8h00 !

— T'es à poil ?

— Non !

— En pyjama licorne ?

— Mais non !

— Alors ouvre ! rit-il.

Je souffle longuement et appuie sur le bouton qui déverrouille le hall d'entrée. Mais merde ! Si ! Je suis presque à poil en fait !

Bon, t'as trois secondes pour enfiler un truc !

Je vole jusqu'à ma chambre, enfile des sous-vêtements, un jean délavé et un t-shirt prune que Morgane m'avait ramené de son voyage aux States avec “Route 66” écrit dessus. Franchement, pour quatre heures de train, je ne vais pas me faire chier à ressembler à une pouffe de défilé.

La serviette sur ma tête s'est  barrée lorsque j'ai mis mon t-shirt. J'ai les cheveux dans les yeux, en vrac et tout emmêlés. Et Eliott frappe à la porte putain de merde ! Je me check dans le miroir de l'entrée et tente de lisser mes cheveux avec mes doigts, puis ouvre.

— Wow ! lâche-t-il.

— Ouais ça va je sais ! J'ai une sale tête merci ! dis-je en lui arrachant des mains un café à emporter du Starbuck.

— Nan j'adore ! affirme-t-il en pénétrant chez moi. Ça te donne un côté sauvage, fait-il avant de rugir.

— T'es grave sérieux, déclaré-je avant de porter le café à ma bouche.

— C'est le mien, dit-il. Ça, c'est le tien, ajoute-t-il en me tendant le café qu'il a dans la main, où trône “Princesse” dessus.

Je lève les yeux au ciel, déjà gavé à cause de ce surnom débile, et m'empare de la boisson caféinée.

— Pourquoi t'es là si tôt au fait ? Il est loin d'être 9h00.

— Je sors à peine du Kitten. J'ai récupéré ma valise chez moi, pris le petit déj’, et me voilà ! fait-il souriant en écartant les bras.

— Je confirme : t'es vraiment grave.

Putain c'est dégueulasse ! Il n'a pas dormi et il est toujours à tomber. Alors que moi, j'ai quand même pioncé trois heures et je ressemble à Cruella bordel ! La vie est injuste !

J'avale en vitesse un croissant et termine mon café avant d'aller boucler ma valise. Je fourre tout et n'importe quoi, sans oublier mes bikinis, on va à la mer tout de même. Je prends robes de soirées, shorts, pantalons, débardeurs, tongs et talons. Je cours ensuite à la salle de bain pour un relooking extrême de ma gueule et envoie ensuite maquillage, lisseur, brosse à dents, parfum et surtout, crème solaire dans ma valise après ça. Bon, normalement, on est bon. Je mets une veste sur mes épaules et sors enfin.

Je retrouve Eliott affalé dans mon canapé devant NRJ Hits. Il fredonne la chanson qui passe, toujours le sourire aux lèvres, du croissant plein la bouche.

— T'es dégueu, tu vas en mettre partout, balancé-je.

— Rohh, t'as pas fini de râler ? Mets tes chaussures avant de me gronder. On va être à la bourre Princesse.

Effectivement, faut qu'on se taille !

Décidemment, ça a bombardé aujourd'hui ❤❤❤

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Décidemment, ça a bombardé aujourd'hui ❤❤❤

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