21. Un dîner presque parfait

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L’ambiance au dîner est plus que tendue. Après que Jérémie nous ait vu nous installer face à lui et “Pouffiassa”, il s’est immédiatement raidi. Genre, comme si ce n’était pas prévu qu’on vienne ! Quel con ! Si on est tous là, c’est bien à cause de lui ! Enfin, sauf Eliott, lui s’il est là, c’est uniquement à cause de moi et de mon courage légendaire. Bref, en fait, je préfère largement que personne n’ouvre la bouche  durant le repas, ça évite les discussions gênantes, les blancs entre deux sujets et tout le reste. Je préfère franchement un méga blanc de deux heures que de devoir supporter les âneries que pourrait déblatérer Vanessa. Pour le coup, le dîner en est même presque parfait ainsi.

Arrivés au dessert, clairement je me fais chier. Mais d’une force ! J’ai tellement hâte de partir me calfeutrer dans ma chambre pour faire la morte sous ma couette devant un film con-con, de me bourrer de bonbons puis d’ingurgiter une dose massive de chocolat chaud. Ah ouais ! Ca serait le pied putain ! Une méga  pointure 48 !

Patrice et Hélène discutent silencieusement dans leur coin tandis que Duval ne bronche pas. Sa bimbo tente parfois de lui parler mais ne voyant aucune réaction de sa part, elle se tait souvent un long moment avant de retenter sa chance. Tristan et sa belle semblent dans le même état que mon escort et moi : atrocement en train de souffrir de la situation. Si mourir d'ennui était possible, nous serions tous les quatre en direction de la morgue !

— Alors Eliott ? commence la pétasse pour lui faire détourner les yeux de son crumble au chocolat. Le Sud de la France te plait ? demande-t-elle.

Nan mais il lui arrive quoi à elle ? Elle se réveille maintenant ! Elle veut quoi ? Mettre le boss en pétard ? Me piquer mon mec ? Enfin, on se comprend...

— Tu l’as vu toi, le Sud de la France aujourd’hui ? lance-t-il charmeur. Nan parce que moi, j’ai seulement vu la gare, les bouchons, ma chambre et le mini-golf, termine-t-il pour l’achever.

Tiens ! Bouffe ça connasse !

Sofia avale de travers et manque de s’étouffer avec sa glace en se retenant de rire. Décidément, je pense qu’elle va me plaire celle-là finalement.

— Et toi ? Ta chambre te plaît Vaness ? dis-je à mon tour. Vu les cris que tu poussais tout à l’heure, elle avait l’air de beaucoup, beaucoup te plaire. Je n’ai jamais entendu quelqu’un s’extasier autant que toi, finis-je avant de mettre une cuillère de tarte aux pommes dans ma bouche.

Ce coup-ci, c’est Duval qui s’étrangle suite à ma question tandis que l’autre cruche tente de s’enfoncer bien profond dans son siège. Elle veut jouer ? Pas de problèmes ! Si elle croit que je vais la laisser mettre le grappin sur Eliott, elle se fout l’orteil dans le cul ! Oui, se mettre le doigt dans l’oeil je trouve ça trop commun. Et puis, je n’ai fait que relever ce que tout le monde a déjà entendu tout à l’heure. Elle braillait tellement fort qu’on a dû l'entendre même deux étages au dessus du nôtre. Digne d’un bon vieux film porno : “Pouffiassa et l’homme qui laissait tomber son stylo”, le premier épisode d’une longue, très longue liste. Bref, j’espère que cette folle conversation aura eu l’effet “la prochaine fois ferme ta gueule” sur Vanessa. Eliott et moi allons former un bon duo pour remettre cette conne à sa place. Qui s’y frotte, s’y pique comme on dit. Vanessa, c’est une jolie main baladeuse, et je suis ce putain de cactus qui va lui piquer ses petits doigts. Qu’elle touche à Eliott et elle verra de quelle bûche je m’allume ! Pareil hein, le bois qui se chauffe, c’est loin d’être classe…

— Ca tente quelqu’un une partie de pétanque ? demande Patrice alors que nous nous levons tous de table.

Tous ont l’air d’apprécier l’idée. Franchement moi, je n’en ai pas du tout envie. J'ai juste envie d'aller crever dans un coin.

— Non merci, dis-je, je vais aller me coucher. J’ai joué avec assez de boules pour aujourd’hui, affirmé-je en fusillant Pouffiassa du regard. Mais vas-y toi si tu veux, dis-je à Eliott ensuite.

— T’es sûre ? demande-t-il discrètement.

— Oui t’inquiète. Va t’amuser un peu. Je sens que la semaine va être longue. Profite.

— Bien.

Il dépose un tendre baiser sur ma joue puis lâche un “bonne nuit Princesse” avant de partir avec les autres. Quant à moi, je prends la direction de l’ascenseur pour m’empresser de retrouver ma chambre et exécuter mon plan film-bonbon-couette.

Ah ! A moi la soirée pépère !

Encore un petit chapitre et le pdv de Eliott arrive 😈

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Encore un petit chapitre et le pdv de Eliott arrive 😈

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