Je suis bien contente de retrouver ma chambre après cette après-midi malaisant au possible, avec Jérémie me regardant dans le blanc des yeux à faire ses déclarations Ô combien bouleversantes. Je plaisante hein ! Voyant la pièce vide, je me laisse tomber sur le lit la tête la première en poussant un cri digne d'un vieil ours atteint d'une angine fulgurante. Journée de merde ! C'est juste après ça que j'entends la chasse d'eau dans la salle de bain. Et merde !
— Tout va bien Princesse ?
Je me retourne sur le dos, les bras écartés tel Jésus prêt à signer son arrêt de mort.
— Journée de merde. Et toi ?
— Raconte, demande-t-il en s’allongeant à côté de moi, la tête sur mon bras droit tendu sur la couette. Moi je me suis fait grave chier.
— Plongée, j'aime pas plonger. Et Jérémie… Ahhhhh ! cris-je.
— A ce point là ? s’amuse-t-il. Il a fait quoi encore ce guignol ?
— Une déclaration… Faut que je change de taf ! dis-je angoissée.
— Attends, quoi ? Répète ! Le chaud lapin il t'a dit quoi au juste ? dit-il excité en se redressant.
— Il est amoureux… Faut vraiment que je démissionne. Il n’arrêtera jamais.
— Nan mais le mec ! Il est amoureux alors que ça fait des années que tu le dégages ? Je connais un bon psy s'il veut, rit-il.
Et là, bah je ne dis rien. Quoi répondre ? Je ne l’ai pas tout le temps dégagé...
— Milah ? dit-il sévèrement après un long silence.
— Oui ? dis-je doucement les yeux fermés.
— T'as couché avec ce con ? demande Eliott choqué.
— Ca va pas ! dis-je en me tournant sur le côté pour lui faire face.
Il repose sa tête sur mon bras, soulagé. Il est mignon. Mais vraiment ! Encore plus lorsqu'il qu'il me regarde avec insistance comme maintenant.
— Enfin presque… dis-je honteuse. Mais c'était il y a un an. Et je ne savais pas qu'il était marié, tenté-je de me justifier.
— Oh la poisse ! T'as raison, change de taf.
Je me renferme aussitôt. Misère ! Dans quel merdier je me suis encore foutu ? Il a raison, ça va empirer avec le temps c’est quasiment sûr. Tant qu’il ne m’aura pas eu dans son lit une bonne fois pour toute, il va s’acharner. Mais il est absolument hors de question que cède à ses avances. Mélanger boulot et vie privée, on le sait tous, ça finit rarement bien. Et comme je ne cesse de le dire, coucher pour avoir ma promotion, c’est niet ! Je sais parfaitement qu’il me la donnerait les yeux fermés après ça en plus. C’est clair qu’avec ce critère de sélection en plus en poche, Pouffiassa a une bonne longueur d’avance sur moi. Tant pis, les agences immobilières qui recrutent, il doit y en avoir des caisses autour de Créteil. En espérant qu’il ne me grille pas partout. C’est qu’il en serait capable en plus ce connard.
— Détends-toi ma belle, je plaisante. On va lui régler son compte, t’en fais pas, annonce Eliott. Tu ne vas pas te laisser faire. Quand on partira d’ici, il aura lâché l’affaire.
— Promis ? demandé-je anxieuse.
— Promis, fait-il souriant. Allez viens là, dit-il en me tirant vers lui pour me prendre dans ses bras. Arrête de bouder Princesse, ça va aller. Super Escort Boy est là, s’amuse-t-il à dire alors qu’il caresse mes cheveux.
Je me surprends à me laisser aller et même à fermer les yeux. Je savoure ce moment de tendresse, comme si ça faisait une éternité que je n’avais rien ressenti de pareil. Mais en réalité, c’est le cas. Il n’y a pas meilleur remède que les bras forts d’un homme qui nous dit que tout ira bien pour s’en convaincre. Nous restons là un instant, silencieux. Je pourrai aisément m’endormir ici entre ses bras virils et oublier cette journée détestable. Entre ce matin avec “la truie acte deux” et “la croisière s’amuse”, j’ai franchement mon compte pour aujourd’hui.
On frappe ensuite à la porte et j’en sursaute. Pour de bon, j’étais en train de partir chez Morphée. Eliott va vers la porte en prenant soin de me déplacer doucement sur le lit avant. Il n’ouvre même pas et je le vois se baisser pour ramasser un truc par terre.
— C’est quoi ? demandé-je.
— Le planning de ce soir, se moque-t-il.
— T’es sérieux ? Ils va nous la faire tous les soirs ou quoi ? Verdict ?
— Le Perroquet, bar, restaurant, karaoké, à 500 mètres sur la gauche quand on sort de l’hôtel, 20h00.
— Hé bah dis donc… ça fait rêver tout ça…
— Tu l’as dit… Bon alors ? dis-moi que tu as encore une jolie robe que je dois fermer, fait-il charmeur.
— Tu ne te fatigues jamais toi hein ? ris-je.
— Ca veut dire oui ? demande-t-il tout sourire.
— Peut-être… Bon, je vais prendre une douche ! l’avertis-je en me levant.
— Oh je peux venir ?
— Eliott !!! le grondé-je.
— Ca veut dire oui ? s’amuse-t-il.
Ce mec est épuisant. Je ne réponds pas et m’enferme dans la salle de bain. Allez, on se motive. Soirée pourrie : acte 2.
Alors ?
On la sent bien ou pas cette soirée ?
😋🔥😋
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L'imposture 3
ChickLitLetempsdunsoir.com, ce site qui marche du feu de Dieu et qui vous propose autant de beaux gosses que de bombes atomiques est de retour ! Après Célie et son plus que charmant Killian, Iris et "seulement Stan", veuillez accueillir Milah et Eliott ! M...