Larmes et confessions

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Oublions ça.

Les mots d'Izuku ne le quittait pas, des jours après ce qui c'était passé entre eux.

Katsuki ne comprenait toujours pas ce qui lui avait pris ; plus il essayait, plus c'était confus. Il avait l'impression que pendant toute la durée du baiser, quelqu'un d'autre le faisait agir, telle une marionnette à fils.

Izuku n'avait pas changé d'attitude, lui parlait normalement, comme si de rien n'était. Il n'aurait su dire si cela l'énervait ou au contraire, le soulageait.

Après-tout à ses yeux, Deku restait un insecte à écraser...

Ce sale nerd...

Mais le temps de ce baiser où il avait ressenti des choses improbables...

Devant ce désir violent, cette plénitude bienvenue, salutaire, qui s'étaient emparés de lui, le forçant à s'incliner...

La certitude qui l'avait accompagnée si longtemps s'était effacée.

Même si ça lui coûtait de l'admettre... Cela lui avait plu, de l'embrasser.

Non, c'était faux.

Il avait adoré et c'était d'autant plus troublant de le reconnaître. Pourquoi n'avait-il pas pu s'en empêcher et surtout, depuis quand Deku, Deku éveillait tout ça en lui ? Il aurait dû être dégoûté, il s'agissait de Deku, la personne qui l'insupportait le plus, dont la seule existence éveillait une extrême irritation : une réaction déjà plus normale, logique, limite plus saine, que ce baiser survenu d'un coup. Au lieu de ça...

- Bakugo ! Appela une voix familière.

Il se retourna et vit Eijiro courir vers lui.

- T'étais où hier ? Je croyais qu'on devait aller à la salle d'arcade ensemble.

Katsuki haussa les épaules.

- Désolé mec, j'ai oublié.

Parce qu'il ne pensait qu'à ce baiser.

- Kirishima...

- Ouais ?

Katsuki marqua un temps d'arrêt se demandant si Eijiro était la personne idéale pour ce genre de confidence.

Il se ravisa.

Au même moment, il aperçut un garçon à la touffe verte passer un peu plus loin, accompagné d'Ochaco et Tenya, riant joyeusement, qu'il ne put s'empêcher de suivre des yeux...

*

- Plus fort, Shōto ! Hurla la voix rauque d'Endeavor. Tu dois apprendre à contrôler tes flammes !

- Si je favorise un côté, l'autre en pâtira forcément !

Au gymnase des Todoroki, père et fils s'entraînaient ensemble.

- Ridicule ! Pesta l'actuel numéro un.

Shōto était fatigué d'argumenter. Cela faisait deux heures que son géniteur lui hurlait dessus, il en avait plus qu'assez.

- Allez, attaque-moi avec tes flammes ! Ordonna-t-il.

Les flammes qui entouraient Shōto disparurent.

- Je reviendrai.

Tournant les talons, il prit le chemin de la sortie, ignorant son père qui continuait de hurler derrière lui.

Il en avait assez de tout ça ! Il aurait tout donné pour vivre comme ses frères et sœurs, tranquillement, sans pression. Être "fils de" était insupportable ; les gens l'attendaient au tournant, saisissant la moindre occasion pour le comparer à son paternel.

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