Strange School

Letter 17 : Sorts et enchantements

« - Croa » fit la petite grenouille en s'accrochant à ma cheville. Je m'arrêtai nette pour l'observer. Kiri et Azami aussi se figèrent en l'observant.
« - C'est nouveau ça ? T'as adopté une grenouille ? » rit Azami en se penchant vers la petite. Je me baissai à mon tour et tendit ma main, hésitante, pour qu'elle y grimpe. Elle me regarda droit dans les yeux, gonfla ses joues puis sauta dans ma main en un bond. Elle n'avait pas l'air d'avoir peur... Et puis elle ne quittait pas notre tente depuis hier soir... Elle avait du s'habituer à notre présence.

« - J'aimerai bien tu sais. Mais je ne sais pas si on peut...
- Faut demander l'autorisation aux adultes. Ça se joue au cas par cas selon ce que tu veux.
- Une grenouille ? » fis-je, levant les mains au niveau de mon visage, la grenouille à côté de ma joue. Nous fixions les filles ainsi.
« - Hm... Vous êtes mignonnes... Y'a même un petit air de famille ! » ricana Azami. « Les joues qui se gonflent peut-être... Tu le fais souvent aussi ! » Je fis mine de bouder, levant les yeux au ciel. Elle reprit son air sérieux. « C'est petit, ils ne devraient pas refuser, je pense... Et ça ne fait pas de bruit !
- Kiri ? Ça te dérangerait si... dans notre chambre... » commençai-je.
« - Si ça te fait plaisir... » se contenta de répondre l'intéressée en tournant la tête. Je souris, heureuse et c'est cet instant que choisit la petite pour me donner un coup de tête sur la joue. Surprise, je n'osai tourner la tête et elle m'en donna un second.
« - On dirait qu'elle cherche à te faire un bisou, c'est chou ! » déclara Azami. Je reposai la petite à côté de mon oreiller et réfléchis. Il faudrait lui trouver un nom. M'enfin le plus important pour l'instant était de retrouver le chacal qui avait osé s'en prendre à Sora. Je ramassai le sabre que les filles m'avaient offert à mon anniversaire et, bien que j'ai du mal à la porter, cette arme serait utile pour persuader l'abruti de coopérer. Alors que nous nous apprêtions à quitter la tente, la grenouille croassa et me sauta de nouveau aux jambes, comme pour me retenir. Je l'attrapai et la reposai à côté de mon oreiller.

« - Je ne peux pas t'emmener là où on va, c'est dangereux pour toi. » Elle agrippa ses petits doigts palmés autour de mon index et me faisait les yeux doux, pensant m'attendrir. A bien y regarder, ses yeux marrons, j'avais l'impression de les avoir déjà vu quelque part... Pourtant je venais tout juste de rencontrer cette grenouille, c'était fou !
« - Bon, on ferait bien d'y aller ou le temps va nous manquer » déclara doucement Azami.

J'acquiesçai et me levai pour les rejoindre, jetant un dernier coup d'œil à la petite avant de refermer la tente derrière nous. Nous avions du travail, et pas des moindres... Qu'il le veuille ou non, ce type coopérerait et il avait plutôt intérêt à ce que Sora soit indemne !

• • •

« - On te laisse là deux minutes, on va chercher Mai et Nao » déclara Azami en partant avec Kiri, me confiant les armes. De nous toutes, j'étais celle qui attirerait le moins l'attention à être ici, à attendre à côté d'un arbre, des armes cachées dans le buisson à côté de moi... L'avantage de paraître inoffensif : on ne nous soupçonnerait jamais de planquer des armes avec un objectif meurtrier en tête. Les gens passaient en m'ignorant, pensant sans doute que j'attendais mes amies.

« - Tiens, mon ange du potager prend racines ? » susurra Sasuke à mon oreille, arrivant à ma gauche. J'en frémis mais ne bougeai pas. S'il nous fallait vérifier qu'il avait des preuves, c'était le moment ou jamais.
« - Je prends le soleil, oui. Pourquoi, ça te dérange ?
- Du tout. Je me demandais juste pourquoi tu restais seule ici... Ce n'est pas courant. Où est Sora ? Et tes amies ?
- Ils mangent. Pourquoi ? Tu veux nous fliquer 24h/24 maintenant ? Nous prendre en photos pour mieux te vanter auprès de qui veut l'entendre que tu nous as vu déjeuner ou réviser pour un contrôle ? » lâchai-je, méfiante. Il sourit, s'approcha de moi et replaça derrière mon oreille une mèche de cheveux. Je me retins avec du mal de lui en coller une lorsqu'il se pencha pour me parler à l'oreille.