Chapitre 2

802 56 0
                                    

Dolce & Gabbana ! Même dans un moment pareil, Sara trouvait le moyen d'être sappé, son t-shirt noir de haute couture fait contraste avec le blanc des draps d'hôpital.

Elle a toujours eu plus de flow que de jugeote cette fille.

En temps normal, je ne me serais pas priver de lui faire la remarque, et elle aurait sans doute été la première a en rire. Mais j'avais pas tellement l'esprit à faire des blagues.

On garde le silence, pendant se temps là l'infirmière s'active autour d'elle pour vérifier les informations données par les moniteurs, et pour tapper ses oreilles afin que Sassou puisse rester assise.

L'infirmière avait un visage amical, de grands yeux marrons chaleureux. Elle me rappelle ma mère, surtout à cause de la manière dont elle a attachée ses cheveux en chignon.

Elle me sourit, et rappelle à Sarah qu'elle ne doit pas parler longtemps et qu'elle doit se reposer.

Sassou: elle me fait penser à ta mère, lança t-elle sa voix couvrant légèrement le ronronnement des machines.

Je me contente de hocher la tête, incapable de prononcer un son. Je ne m'attendais pas à la trouver ainsi, j'attendais ma Sarah souriante, toujours à rire et ses belles focettes pointant le bout de leurs nez ou encore la voir avec ses beaux yeux verts pleins de malices. Ses long cheveux qu'elle lisse tout le temps, je m'attendais à voir ma sarah pleine de vie, m'annonçant qu'elle me fesait une blague.

Mais la devant mes yeux se trouvait une Sassou méconnaissable. Son teint était jaune, de grosses cernes noirs hornait son visage, elle n'avait plus de sourcils, et avait noué un foulard sur sa tête, probablement pour cacher sa perte de cheveux.

Je retenais mes larmes, ça me fesait tellement mal de voir ma sœur ainsi.

elle: ça fait du bien de te revoir. chuchota t-elle

Sa voix n'était qu'un grincement

elle: je suis contente que tu sois venue:

moi: elle a quoi ta voix ?

elle: mdr t'as trouver que ça à me dire? C'est le traitement qui m'assèche la langue, ma langue à la consistance du carton.

moi: ça me rappelle nous journées durant le ramadan quand personnes nous réveillait, miskine, tu te rappelles ?

J'ai a peine finis ma phrase que j'eus envie de me rentrer une droite, ça sonnait tellement comme si elle allait mourir demain et que je voulais lui rappeler tout nos moment passés ensemble.

Ses lèvres esquisse un maigre sourire:

elle: ah je retrouve ma sœur ! Personne me parle comme ça, comme si ils avaient peur que je me mette à pleurer, ou que je cane devant eux. Heureusement que tu es là pour casser le tabous !

moi: mais qu'est ce que tu as ?

elle: leucémie

moi: mais c'est pas une maladie d'enfant ça !?

elle: t'as vu ! J'ai dis exactement la même chose que toi!

moi: ça me rassure de savoir qu'on est inculte à deux

elle: bah ouais même les mourrants sont bête !

Elle parlait de sa mort avec tellement de simplicté, comme ci elle ne comptait pas se battre, comme si le compte à rebours était déjà enclenché;

elle: tqt pas ma sœur, j'ai accepté ce qui m'arrive, ça n'a pas été facile mais c'est bon! Tu y arriveras aussi

moi: dans une autre vie oui peut être, chuchotai-je

elle: je n'ai pas le temps de me mentir pour me rassurer! Il fallait que je m'organise, il fallait d'abord que je pense à la personne la plus importante de ma vie, celle qui a vraiment besoin qu'on s'occupe d'elle.

Shérazade. Elle parlait de sa petite fille, je me demande comment mon bébé vit la maladie de sa mère, si moi même j'ai du mal, comment un enfant peut-il l'accepter ?

elle: je suppose que tu commences à comprendre pourquoi je t'ai demandé de venir

moi: pas tellement Sassou, mis à part pour m'informer de ce qui se passe

elle: je veux que tu adoptes Shéra

moi: QUOII, t'as dis quoi?

elle: je veux... non il faut que tu adoptes Shérazade

Mon visage s'est figée en mode "tu te fous de moi là"

Elle me regarde attendant une réponse:

moi: tu rigoles là?

elle: j'air l'air de rigoler là?  Tu crois que c'est le moment ou même le lieu ? Myriam je veux que tu adoptes ma fille !

moi: je peux pas, je suis pas prête à avoir des enfants

elle: je te demande pas d'avoir des enfants, juste d'adopter la mienne

Elle prends une pause pour respirer à nouveau,

elle: je me suis coltinée toute la partie difficile: les nausées, les vergitures, les contractions les biberons. Toi, tu as justes à t'occuper d'elle, a être sa maman et à l'aimer.

Juste, elle dit ça comme si c'était simple à faire.

moi: sarah, tu peux pas me faire venir et me demander d'adopter un enfant.

elle: Shérazade n'est pas un enfant, cri t-elle

Depuis mon arrivée, c'est le seul moment où je l'ai vu s'énerver

elle: t'étais là à sa naissance t'as toujours été là pour moi et pour elle, tu peux pas ne plus être là maintenant, t'es ma sœur, je peux pas la laisser avec quelqu'un d'autre.

moi: je vais y penser je te promets rien ok

elle: merci, chuchota t-elle

moi: elle est où?

elle: chez mes parents

moi: ça se passe bien?

elle: je suppose, ils peuvent pas trop me l'emmener et puis eux et moi c'est plus la java non plus.

Ses parents sont très agés c'est donc compliqueé pour eux de se déplacer surtout avec la petite, et la naissance de shéra a créer des tensions entre les parents et leur fille mais je sais qu'ils s'aiment profondément.

elle: elle me manque tellement, chaque fois que je lui parle elle me demande pourquoi elle ne peut pas être avec moi. Il ne me reste plus beaucoup de temps je veux juste profiter de ma fille. Je veux la voir avant de ... tu sais.

moi: tu peux pas la laisser à ton frère ?

elle: non trop irresponsable, quand j'ai su que ma maladie était sérieuse, je t'ai envoyée la lettre.

moi: tu veux que je te la ramène ?

elle: tu ferais ça?

moi: j'irais la chercher demain

elle: merci dit-elle en prenant ma main dans la sienne

Elle semblait épuisée

moi: bon j'y vais, je repasse demain essayes de dormir un peu

Je lui fais un bisou sur le front et me lève:

elle: dit lui que sa maman l'aime dit-elle en s'endormant.

Je la regarda un petit moment puis referme la porte et je pars en direction de ses parents.

Luv U guys !!


La fille de ma meilleure amieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant