Chapitre 4

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Douillée, roulée, bernée.

Peu importe le terme utilisé, le résultat était bien là: je me suis faite avoir comme une conne. Et je n'avais rien vu venir.

A la seconde où j'avais poussé la porte de la chambre et que Shérazade s'était précipitée vers le lit de sa mère, Sassou m'a souri comme si elle savait déjà que ma réponse était oui, que j'allais prendre soin de sa fille.

Elle en était tellement sure qu'elle avait déjà préparée les papiers qui me désignaient comme tutrice légale de Shéra ainsi que ceux pour lancer la procédure d'adoption, ils n'attendaient que ma signature elle avait également prévu un stylos à cet effet.

Pendant que sa fille la couvrait de bisou, elle pointa du doigt les documents

elle: autant les signer tout de suite comme ça t'es tranquille, dit-elle avec un sourire

- je te remercie hein, ça me touche que tu me facilite tout ça, dis-je pleine d'ironie

Je lui ai pas dis ce qu'il s'est passé quand je suis partie chercher sa fille, ni mes intentions pour les jours à venir d'ailleurs je crois que je ne lui ai même pas dis bonjour.

Je jette un coup d'œil rapide aux documents, et commence à signer aux emplacements prévus à cet effet.

J'avais passé la moitié de la nuit à me battre avec moi même pour finir à la phase d'acceptation, cette phase d'ailleurs ressemble beaucoup à la phase de résignation quand j'y pense.

Quoi qu'il arrive j'ai pas le choix, hors de question de laisser la petite avec l'autre sorcière ni de la confier à une famille d'accueil.

Que je sois en colère ou pas, c'est de mon bébé Shéra dont il s'agit, je l'ai tenu dans mes bras peu de temps après sa naissance, j'ai aidée sa mère à trouver son nom, j'étais là lors de ses premiers pas, de son premier jour d'école.

Comment refuser de la prendre avec moi, de l'aimer ?

Le côté mauvais me dit que fuir est plutôt facile en réalité, et le bon côté de moi même me rappelle que cet act serais vraiment mauvais et sans cœur.

Shéra s'est métamorphosée à notre arrivée, elle a retrouvée sa joie de vivre, saute partout et ne fait que parler avec sa mère. Elle n'avait pas l'air de voir les tuyaux autour de sa mère.

Je suis sortie dans le couloir pour leurs laisser un peu d'intimité.

Assise je laisse mes pensées prendre le dessus, et si elle guérissait? Pourquoi elle devrait mourir maintenant et nous laisser avec Shéra ?

Peu de temps après je suis retournée dans la chambre car Shéra était sortit avec l'infirmière

- tu peux encore t'en sortir, espérai-je

elle: non, c'est fini bébou, dit-elle avec un sourire

-non ! tu peux pas en être sur !

elle: si, Myriam, je le sens !

- putain! Sassou, t'es la meuf la plus forte que je connaisse tu peux pas me laisser comme ça, tu peux pas ne pas te battre, tu peux vaincre cette merde, on a vécu pire, tu peux ....

elle: Mymi, c'est finis, c'est trop tard, chuchota Sassou

Je ne réponds rien et les larmes commencent à perler sur mon visage, d'abord doucement puis avec abondance

elle: j'ai accepté, tu le dois aussi

- pourquoi tu m'as rien dis? Pourquoi t'as attendu la fin ? demandai-je entre deux sanglots

La fille de ma meilleure amieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant