J'ouvris les yeux. Je voyais un plafond légèrement verdâtre. Le mur était également couvert de métal, de poutres. Le tout semblait flou au début, puis affichait ses détails. J'entendis le même ascenseur que tout à l'heure... Je n'avais, encore une fois, plus la notion du temps.
- Elle se réveille, les amis... fit une voix féminine.
Six personnes se trouvaient autour de moi, c'était ceux qui m'avaient vus... Ils m'observaient, ne sachant pas quoi faire. Ils me fusillaient du regard avec leurs petits yeux et leurs grands fronts. Le silence était total. Puis un jeune homme blond se leva et commença à se servir d'un clavier. Cela fut ainsi pendant ce qui semblait vingt minutes.
- Mais je me demande juste, pourquoi on ne l'a pas laissé à son sort ? Elle est xanatifiée, j'en sais rien, fit William.
- Y'a trois raisons à ça : Déjà, elle ne possède qu'un seul œil, et elle ne nous a pas attaqué. Ensuite, on peut en faire un avantage, comme elle est consciente. De plus... Elle me dit quelque chose, cette fille.. expliqua le blond aux lunettes.
- Il n'y a que moi à qui cela ne dit rien ? Répliqua la fille aux cheveux roses.
- Maintenant que tu le dis Jérémie... Attend, t'as pas une liste de personnes portées disparues à Kadic ? Continua l'autre fille.
Ils se levèrent tous vers le siège du supposé Jérémie. Je fis de même pour voir ce qu'ils observaient. Le blond aux lunettes ouvrit une page internet et tapa quelques mots clés. Cela ne fonctionnait pas. Il chercha alors plus profondément dans le système, jusqu'à infiltrer la base de données de l'établissement. Cela semblait long à chercher, comme énormément de fichiers et photos étaient stockés sur le serveur. Puis il s'arrêta sur un dossier. Il était nommé « recherches ». Il fouilla chaque dossier, avant de tomber sur mon nom. Il y avait une vieille photo de moi, avec mes couettes d'antan et ma tenue vestimentaire semblable à celle d'une écolière de l'époque. Mon« père » -si je puis dire, il ne l'était plus certainement à mon abandon- était un professeur bien payé, ce qui fait qu'il pouvait littéralement me payer le nécessaire pour ma vie. Puis il y avait ma description. Je me nommais (et me nomme toujours d'ailleurs) Maylis Schaffer, j'avais dix ans lors de ma disparition. Je faisais un mètre soixante cinq et j'étais d'origine allemande, même si ma tête n'y ressemblait pas du tout. Je ne ressemblait ni à ma mère, ni à mon père. Sur le dossier, il était également inscrit que le dossier était sans suite, car il n'y avait aucune trace de moi, mise à part dans la maison où je résidais. Le témoignage de Jim était également présent, mais fut mit à l'écart, et jugé faux. Le petit groupe tourna la tête vers moi, puis vers la photo me représentant plus jeune. Et ça trois fois, avec leurs yeux sortant de leurs orbites à chaque fois.
A ce moment-là, XANA réalisa sa première erreur, celle de ne prêter aucune attention au témoignage de Jim Morales, professeur de sport à Kadic. Il pouvait très bien lui faire oublier ce qu'il avait fait, mais non. Et bien sûr, je ne le saurais que plus tard pourquoi. Ça se trouve, ce que je disais là était complètement faux.
- Einstein, t'es certain que on va trouver quelque chose là ? Demanda le jeune garçon aux cheveux bruns.
- Oui, et en plus elle lui ressemble beaucoup. Lui répondit-il.
- Autant ne pas se tromper, on va directement lui demander, commença le blond à la crète, tu t'appelles comment mistinguette ?
Je pris un petit temps pour répondre à sa question :
- May..
Je sentis à ce moment-là une personne me fouetter dans le dos, même si tous les guerriers se trouvaient devant moi.
- Tu baisses dans mon estime, Maylis... dit une voix robotique.
Je me tordais de douleur en lâchant des cris moyennement audibles. Je fermais les yeux suite à cette douleur. J'entendais des « tu vas bien ? » de ces personnes. Je ne reconnaissais pas qui était qui.
Mais pourquoi il me faisait ça ? Quelle était ma VRAIE mission au juste ? On me demande d'intégrer ce groupe ou de m'en éloigner ? Hein ? Dites-moi !
Les douleurs cessèrent après une dizaine de minutes. Je me relevai donc en répondant que je me portais bien. William me regardait avec une mine toujours étonnée, tandis que les autres se comportaient normalement.
- Jérémie, je ne crois pas que ce soit cette personne, fit ce dernier.
- Il n'y a qu'une Maylis dans les fichiers, donc je ne me trompe pas, lui répondit-il.
- De toute manière, elle est xanatifiée. Cela ne change pas nos pratiques.
Il ne se souvenait pas de moi, même s'il était vrai, il n'avait jamais entendu mon véritable prénom, car XANA eut la très bonne idée de nous donner des noms de code, des pseudonymes.
Mais comment je connaissais son nom ? XANA ne cachait jamais ses bases de données sur le panel principal, dans leur monde. Il était simple d'y trouver nos noms, comme l'on était les deux sujets actifs à l'époque.
- Les amis ! Elle avait demandé de l'aide je vous rappelle ! S'exclama la fille aux cheveux roses.
- Ouais, et tu veux te faire piéger encore ? Tu veux vraiment faire comme ces filles clichées dans les fictions toi ! Surtout que il y a quelques minutes, tu disais qu'il ne fallait pas l'aider. Répondit William.
Et moi je regardais cet homme, anciennement mon collègue, qui m'accusait. Devant moi. Une personne normale aurait sûrement giflé cet homme, mais je ne fis pas. Je me contentais de rester ferme dans mes paroles.
- Laissez...moi parler, dis-je en tremblant.
Tout le monde était debout. Nous étions en cercle, et j'en faisais partie. Jérémie clarifia les choses en étant certain que j'étais ce que j'étais. Puis je fis part de mon problème, même si je ressentais des douleurs dans mon dos, dans ma gorge et à la tête que m'infligeait XANA pour ma « mauvaise conduite ». L'autre voix ne se faisait plus entendre, ce qui me semblait étrange...
- Bon voilà... Je.. me suis enfuie de leur base... Ils m'entendent...Peuvent me localiser... J'ai... Je veux pas...
- Au lieu de t'arrêter tous les deux mots, soit plus ferme pour qu'on te prenne pour crédible, fit mon ancien collègue.
Un blanc s'installait au sein du groupe. Le blond aux lunettes réfléchissait, et tout le monde le regardait d'un œil qui semblait dire « on attend ce que tu y penses »
- En soi, tu es crédible dans ce que tu dis. On vas encore y réfléchir entre nous. Bon, les amis, on va manger ? Dit-il.
- Et elle ? On ne va pas la laisser seule à la proie de tous...remarqua la jeune femme aux cheveux noirs.
- Très bien, Yumi, va acheter de la nourriture pour sept. commença le jeune homme avec une veste kaki. On ira dire qu'on étudiait dehors.
- Pas de soucis... Aelita, tu viens ?
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8 Worlds - First Part
FanfictionMirage. Je me souviens de mon père qui jouait avec moi. De ma mère qui me donnait à manger. Je me souviens de Kadic, où je me faisais souvent laminer, comme l'autre, que je n'ai jamais osé approcher. Je me souviens de Jim, le professeur de sport et...