Chapitre 11 - Fausse dévirtualisation

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- Maylis, à partir de maintenant, tu vas me suivre à la lettre, dit-il en souriant. Si je découvre que quelqu'un sait à propos de ça, cette personne prendra cher. Très cher.

Les obligations de la voix masculine me faisaient froid dans le dos. Je n'avais certainement pas de dégâts inutiles à provoquer au sein de mon expédition. Certainement pas. Et pourtant, cette question comme d'autres attiraient ma curiosité.

- Je répondrais à tes questions plus tard. Maintenant, tu me suis ou le sort s'acharnera sur toi.

Pendant que ma tête se remplissait de questions qui remontaient de mes souvenirs, la voix masculine m'affirmait que tout se passera bien. Pourtant, il respirait extrêmement bruyamment.

Nous nous dirigions vers un endroit isolé avant que Jérémie dévirtualise l'ange rose. Des particules se déversaient dans cet atmosphère créé de toute pièce.

- Appuie sur le bouton qui s'allume. Ferme les yeux ensuite.

Mes paupières se faisaient lourdes de force, comme si je me faisais davantage manipuler, comme si le tout était planifié depuis le début. Je mis alors mes mains sur le dispositif ainsi dévoilé par la voix masculine, protectrice si l'on pouvait le décrire ainsi dans ce moment-là.

- Dévirtualisation Maylis ! dit Einstein avant de l'entendre appuyer une touche mécanique du clavier.

Au même moment, je pouvais entendre cette voix murmurer des paroles limite inaudibles, souhaitant cacher des paroles irréversibles, avant de me sentir flotter, disparaître d'un monde virtuel, ou plus vraiment.

Toutes ces révélations me faisaient un choc à chaque découverte. Une nouvelle expression que je découvrais, que j'admirais. Comme si cela était ce qu'il me manquait à une intelligence que cette même voix m'avait annoncé, d'un ton froid, des moments auparavant...

Je ne savais plus exactement où je me situais. Du sang s'écoulait sur Lyoko. Du vrai. 101. Ce bouton. J'avais toujours plus de questions à lui poser, des réponses à obtenir.

Puis, je sentis mes pieds, des semelles toucher une surface froide, lumineuse. Ce fut alors la fin de mes pensées impersonnelles...

Et j'entendis un bruit de vapeur. Le scanner s'ouvrant à une salle que je ne connaissais que plus que le reste. Là où je me fis téléporter pour la première fois.

Des respirations, de la fatigue, s'entendaient de ma position. Par déduction, je dis que tout le groupe est à cheval devant le scanner, attendant mon retour avec impatience.

C'est alors que j'ouvris les yeux pour tomber sur des visages neutres, attendant un espoir, suivi d'autres rayonnants, signifiant que leur projet avait pu réussir.

- Donc on a vraiment pu la dévirtualiser... put faire comme remarque Ulrich au premier abord. T'es vraiment un génie Jérémie.

Je ne faisais que contempler leurs visages souriants criant victoire, ne pouvant jamais caser une seule parole dans une discussion. J'avais remarqué mon inefficacité face à ce genre de situation.

Cependant, la réalité me rattrapa de plein fouet. Je me sentais extrêmement fatiguée, et mes yeux se fermaient très souvent pour laisser place au noir.
En d'autres termes, je voulais dormir.
Mais je devais tenir encore un peu. Le repos pouvait attendre une heure. Grand maximum. Lyoko m'avait épuisée.
Je sortais du scanner, m'obligeant à me tenir sur les parois de l'engin pour rester stable.

- Tu tiens le coup, Maylis ? Fit Yumi à mon égard.

Elle se tournait également vers Odd pour lui demander l'heure.

- C'est bientôt l'heure des cours, répondit ce dernier.
- Einstein, je crois qu'on devrait laisser dormir Maylis, elle a d'énormes cernes sous les yeux, on dirait qu'elle n'a pas dormi depuis des années, ajouta la japonaise.

Elle n'avait pas totalement tort, je n'avais presque pas dormi depuis mon arrivée, et seul moi savais que ce critère était primordial à ma performance.

Nous nous dirigeâmes alors vers le monte-charge, puis Ulrich appuya sur le bouton rouge permettant au groupe de remonter.

- Je propose qu'on la laisse dormir dans la chambre de Jérémie. On reviendra à la pause déjeuner pour parler du plan concernant XANA, proposa Aelita.
- On a pas tellement le choix, j'ai pas envie de rester une minute supplémentaire de la journée ici, fit le concerné.
- Mais princesse ce midi c'est couscous-boulettes ! J'ai grave faim rien que de le dire ! Ajouta Odd.
- De une Odd t'es malpoli, et de plus tu ne penses qu'à bouffer depuis toujours, tu vas devoir changer à un moment car à cause de Maylis on va devoir revenir ici encore plus souvent, sermonna Ulrich envers son ami blond à crête.

Fin de la conversation entre amis, on venait d'arriver à la lumière.

Nous marchâmes vers la sortie de l'usine, avant d'emprunter un passage souterrain, des égouts. Yumi m'aidait à marcher en compagnie d'Aelita jusqu'à une échelle où je montais avec de grandes difficultés. Nous étions dans une forêt, qui n'était absolument pas naturelle. Nous attendions alors la dernière personne montant sur cette échelle, avant de reposer la plaque et marcher sur un chemin creusé. Les deux filles me portaient toujours, et les garçons menaient la marche. À un moment, nous vîmes un grand bâtiment, celui de la direction si mes souvenirs étaient bons. Je devais donc me rendre ici par la suite pour me réinscrire.

- Les filles, faites attention si il y a un professeur ou un élève qui passe. Sinon Sissi va refaire son monologue, alerta subitement Ulrich.
- Ouais, t'en fait pas, répondit Yumi.

Nous étions en train de contourner le bâtiment, et nous rendions vers un endroit, avec des machines à café, une poubelle.
Quand la cour commençait à se vider, les guerriers foncèrent tous vers le bâtiment situé un peu plus loin de notre ancienne position. Toujours avec l'aide des filles, je montais un étage du bâtiment, avant de nous rendre dans la chambre de Jérémie. Un ordinateur se situait dans le fond de la chambre, affichant une carte de Lyoko, complètement bleue. Un lit se situait sur la gauche et un placard sur la droite. Une chambre étudiante en somme.

Les filles me déposèrent sur le lit, et les autres formèrent un cercle avec elle avant de dire quelques mots.

- Il est 8h35, et donc tous en retard.
- Merci Einstein, on le savait tous, répliqua Odd.
- Maylis, repose-toi et écoute pas les guignols. On va bientôt revenir, dit William mielleusement à mon égard.
- J'ai bien envie de toute manière, ajoutai-je.

Alors que les autres se dirigeaient vers la porte de sortie tout en continuant de discuter, je m'allongeais sur le lit, et tomba rapidement dans le sommeil.

Quatre heures plus tard, pause déjeuner.

La porte s'ouvrit, ce qui avait pour but de me réveiller en sursaut.
J'avais de nouveau fais un rêve étrange, comme l'autre avec ce nom. "Yui".
Je n'avais pas le temps de m'en soucier. Le visage, et les corpulences de mes "amis" se dessinaient au fur et a mesure. À nouveau je baillais.

Ils se placèrent à leur place, Aelita à côté de moi, Odd à ma gauche, Yumi et Ulrich au sol accompagné de William, et Jérémie sur sa chaise.

- Alors, Maylis ? Commença Einstein, en face de moi.
- Je n'avais pas aussi bien dormi depuis quelques temps, merci, fis-je.
Même si des rêves me perturbent, ce n'est pas ça qui va me gêner pour le moment.
- Des r...

Un téléphone sonna. Aelita commença à se déplacer vers son sac, avant d'appuyer sur le bouton rouge, un téléphone rouge pour raccrocher. Elle le garda en main, puis revint parmi le groupe.

- Désolé. L'appel n'était pas urgent.

Seulement, il sonna encore une fois. Cela semblait agacer la jeune fille, qui souhaitait ne pas répondre à cet appel.

- Ça commence vraiment à me taper sur les nerfs... Finit par dire Aelita.


8 Worlds - First PartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant