8 Worlds - First Part

Chapitre 32 - Bain dangereux

Nous étions plantées devant la belle maison. Il y avait un jardin, des jouets par ci... Bref.

Yumi ouvrit la grille menant vers sa belle et charmante maison. Je la suivais, mais avant de poser un pied dans la pelouse, elle m'arrêta.

- Il faudrait quand même éviter que tes pas mènent vers ma chambre. Prends mes chaussures.

Je retirais les miennes pour mettre les siennes. Pour le coup, elles étaient beaucoup plus grandes que ce que j'avais.

Ah oui, c'était celles que j'avais avant d'aller du côté de mon ennemi. Donc forcément, je faisais pas plus grande que trois pommes.

Mon amie était pied nus, et s'enfonçait vers son jardin pour trouver la fenêtre de sa chambre.

- J'ai bien fais de la laisser ouverte... Tu peux m'aider à monter ? dit-elle en chuchotant.

Nous approchâmes de la fenêtre, puis je portais ma nouvelle camarade. Elle semblait très légère, limite en sous-poids. J'avais une taille assez petite, mais elle réussit tout de même à mettre une main vers sa fenêtre, pour ainsi grimper.

- Ah ! Pour une fois que l'escalade me sert, on ne remerciera jamais assez Jim ! Prend ma main maintenant ! fit-elle.

Ce que j'acceptais. Le prénom de mon ancien ami ne me faisait plus rien, comme beaucoup de choses. Tout semblait trop léger pour moi, et je réussis à monter ce mur de quelques mètres avec son aide tout en facilité.

Je me retrouvais dans une chambre sans lit occidental. Il était au sol. Sa chambre semblait bien rangée, mais pas trop non plus, avec des bibelots partout et des feuilles de cours éparpillées. Il fallait bien dire, il s'agissait bien d'une travailleuse acharnée.

Sans faire attention à moi, elle fouillait dans son armoire, cherchant des habits. Parfois, elle me regardait en tendant un vêtement, puis le jettait sur son lit.

- T'es tellement mince que je sais que tu vas flotter dedans... Eh attend...

Elle fouilla dans un vieux carton, avec des affaires plus à ma taille. C'était toujours de couleur noir. Il y avait aussi de vieilles chaussures, et tout plein de vêtements que je devinai qu'elle ne portait jamais.

- Yumi, tu es certaine que tu n'as pas besoin d'aide ? dis-je.
- Non, non ! Après tout, c'est de mon plein gré que je fais ça. Par contre, ne parle pas trop fort, ça risque d'être le carnage dans ma maison si ils t'entendaient, de la même façon qu'avec Jim et le principal.
- Ah oui, pardon.
- Bref, j'ai trouvé, fit-elle.

Elle tendit au sol un pull en V, une jupe mi-longue noire, ainsi que des vieilles bottes, avec des collants, toujours de la même couleur.

- Je met plus ça, alors si je peux m'en débarrasser, c'est cool.
- Merci beaucoup, m'exclamai-je à voix basse.
- C'est pas tout, et très bizarre, mais t'es sale aussi... Bon, j'en profiterais pour te poser les questions que je veux. Allez, viens.

Yumi ouvrit doucement la porte de sa chambre, qui ne grinça pas, puis se dirigea vers une autre salle, certainement une salle d'eau. Il y avait bien un bain en carrelage carré au centre de la pièce. En entrant, elle posa immédiatement un film plastique au sol, et me demanda de retirer mes chaussures.

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Nous étions toutes deux dans le bain, chacune à l'extrémité, car cela semblait déjà assez bizarre pour elle. Le bain était chaud et semblait nous réchauffer. Cela faisait déjà plusieurs minutes que l'on était bien silencieuses.

- Avoir une fille dans mon bain, c'est assez bizarre, mais bref, j'ai vu pire cette semaine... Et je peux te poser des questions ?
- Ce n'est pas l'important, tu sais, dis-je. Et je vais essayer de répondre un maximum, tu as tout vu après tout.
- Bon, je vais commencer... Déjà, c'est quoi ce bouton ?
- Pour te dire... Je ne le sais pas vraiment. Je sais qu'il me sert à activer mon bouclier sur Lyoko, et me transformer... Et à cause de Médusa, pas plus de dix minutes par transformation.
- Elle ne t'avait pas touché vers là ? fit-elle en pointant du doigt ma poitrine.
- Oui, parfois c'est visible au miroir...
- Dis-moi, le monstre qu'on avait affronté...
- Hum ?
- Tu peux me dire en détail c'est quoi maintenant que tu as recouvert la mémoire à ce sujet ?
- Bien... dis-je en prenant ma respiration. Il s'agit d'un monstre crée il y a quelques années, avant la venue de William en temps que lieutenant principal, me remplaçant pour une durée temporai..
- Attend, tu étais chez X.A.N.A. avant ? Oh mon dieu...
- Laisse-moi finir. Il me remplaçait pour une durée temporaire, car notre ennemi savait bien qu'il allait partir un jour ou l'autre. C'était un monstre de ma création, car j'avais acquis les compétences nécessaires pour m'attaquer au code source de Lyoko, soit le supercalculateur, mais à distance. Le but de ce monstre était simple : en attirer d'autres, en faisant en sorte qu'ils puissent tous être acceptable au 5e Territoire, là où toutes vos données sont enregistrées. En gros, changer les règles du jeu, et envoyer autant de renforts qu'il le fallait, car si forcément il y avait tel ou tel monstre ne venant pas de là qui venait à disparaître, il ne pouvait rien appeler pour l'aider.
Enfin, oui, j'étais dans leur secteur avant, là où je me suis dirigée avec Ulrich et Odd la dernière fois.
- Ah... Que te dire... Il n'y avait pas certaines choses que tu ne voulais pas dire ? Me demanda subitement Yumi.
- Je peux parler de X.A.N.A., car il ne me surveill-
- Stop, quelqu'un arrive.

Elle m'arrêtait en pleine parole, posant une main sur ma bouche. Elle se retournait en faisant du bruit avec l'eau.

- Prend ta respiration et reste sous l'eau...

Elle me guida pour rester un minimum cachée dans l'eau. Elle n'était pas trop profonde, ce qui nous embêtait vraiment. J'entendais, certainement comme elle, quelqu'un marcher dans la maison, et surtout vers nous. J'entendis ensuite la porte s'ouvrir doucement.

- Bonjou-
- Yumi, tu fais quoi ici à cette heure ? Tu devrais dormir ! fit la personne que je ne connaissais pas.

Bizarrement, sa voix ressemblait à celle de la voix masculine. Et cela me mettait assez mal. J'avais l'impression qu'il parlait en double, comme un écho. Pourtant, il n'avait jamais parlé jusqu'à maintenant. Encore plus étrange. Je pensais qu'il voulait se servir de moi comme un jouet.

- Mon père que je ne vois plus depuis des années car toujours à son boulot se pointe tôt dans la journée pour me réprimander. Si ça c'est pas bizarre.
- Cela ne répond pas à ma question, mon enfant.
- Il a changé...
- Je vois qu'on ne peux plus faire grand-chose de toi...

J'entendais des pas se faire vers nous. Mais il ne venait pas trop près.

- Je vais parler plus franc. Je sais ce que tu fais, mais tu ne sais pas ce que je fais.
- Partez, vous n'êtes pas mon père !
- Oh que si. Et si j'étais toi, je m'éloignerai de cette Maylis.
- Partez ! criait-elle.

Rapidement, une autre personne arriva dans la pièce. L'homme rebroussa chemin en direction de cette personne, avant de fermer la porte.

- Et n'oublie pas, tu payeras cher si tu le sais.

Il repartit, pouvant ne plus rien entendre de sa part. C'était le blanc total.

- Maylis ! dit-elle à voix basse.

Je me relevais tranquillement, crachant un peu de l'eau, car oui, j'étais restée 2 minutes sans respirer, ce qui était beaucoup, et je ne me sentais pas si bien que cela. Je soufflais un peu, je me reprenais tranquillement.

Je finis par me calmer, et je voyais Yumi pas très bien non plus.

- Comment il connaît ton prénom... Il n'est jamais sorti en 4-5 ans... Et commençait rarement à venir ici il y a des années...
- Quelqu'un d'autre pourrait le savoir ? Car moi-même je n'ai aucune information, et je ne peux chercher vu mon état de disparition. Jim n'a pas pu prévenir la police à cause de X.A.N.A..
- Sans doute ma mère... songea Yumi.
- Écoute, si vraiment ça te tracasse, tu vas demander, et demande conseil au groupe du collège. Je peux pas t'aider actuellement.
- Je comprends. Et tu vas faire quoi là ?
- Revenir au labo pour éviter de me faire attraper par ton père, apparemment il connaît mon prénom, et qui je suis, dis-je.
- Viens là, que je te sèche les cheveux.

Elle prit une serviette avant de la passer sur mes cheveux. Nous finîmes par sortir chacun notre tour, nous changer, et rester à rien faire dans la salle d'eau.

- Je vais voir Jérémy et toute la bande, tu as quelque chose à leur transmettre ?
- Explique ce qu'il s'est passé, sauf ma dévirtualisation, s'il te plaît. Je n'ai pas le droit de me prononcer, car je ne sais même pas d'où ça vient.
- System Call, Return To Earth... murmura Yumi. Oui, je te le promets. Pour le moment, je ne peux pas me permettre de mettre des bâtons dans les roues à tout ce qui se passe.
- Merci.

Nous sortîmes en silence vers sa chambre, Yumi prit son téléphone pour passer un coup de fil, tandis que je sortis par notre voie d'accès de début pour me rediriger vers le labo, seule. Je connaissais maintenant le trajet vers l'usine.