Aelita
J'entrai dans la pièce sans me retourner. Maylis avait raison. On avait rallumé notre supercalculateur et Tyron le savait. On devait à tout prix l'éradiquer pour ne pas se poser de soucis. Elle était largement capable de le faire. Moi, j'avais peur de l'affronter. Encore une fois.
Toujours pour les mêmes raisons.Je m'étais énervée contre la nouvelle, mais j'avais encore une fois peur. Peur de ce qu'avait-il pu lui faire dans le passé. Je ne le connaissais pas à cette époque. J'étais encore sur Lyokô certainement.
Et surtout j'étais le genre de personne à me poser des questions trop souvent pour rien.
Se poser des questions. Pour y trouver une réponse claire et logique.
La porte se fermait derrière moi, et je voyais, de mes propres yeux, Tyron.
Cet homme.
Celui ayant brisé des vies avec ses projets. Mon père y était passé.
- Alors, Aelita, comme on se retrouve ! Dit-il d'un ton faussement enjoué.
- Je le remarque, effectivement.
- Je vais pas passer par quatre chemins. Pourquoi tu ne réponds pas au téléphone ?
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Moi je vois que tu réponds pas. Pourquoi ? Je vais pas me répéter, Aelita.
- Je n'ai pas entendu.Et si Maylis disait vrai et qu'il s'agissait de son père ? On serait dans la planche. Mais bon, je pouvais taper au mur, qu'elle vienne le tuer, puis on fait un retour dans le passé. Comme il a déjà été en contact avec Lyoko, ce serait fini de lui. Delmas aurait oublié, et tout serait rentré à la normale.
Que disais-je au juste ? Ce n'était pas un jeu ! On manipulait des armes à feu, c'était dangereux... Depuis que cette fille était arrivée, je me posais beaucoup trop de questions à son sujet comme elle m'obsédait. Dans ses façons de faire, de réfléchir, de poser une conclusion, dans tout. Ce n'était pas quelqu'un d'ordinaire. Mais je n'avais pas toutes les clés en main pour dire quoi que ce soit. Elle avait du vécu. Comme moi.
Ça faisait peur en réalité.
- Tu sais, les gens n'oublient pas d'un claquement de doigt.
- Comment ça ?Il lisait dans ma tête... Cette impression était très étrange. Mais pas nouvelle.
- J'ai fais des recherches, c'est comme si on manipulait le temps. C'est clairement impossible de nos jours avec de simples outils.
Je vais aller plus directement dans mon sujet... Pourquoi vous avez rallumé cette chose ?
- Il le fallait, Tyron.Il étirait un sourire de satisfaction. On aurait dit que lui répondre était un soulagement, une réussite.
On pourrait dire qu'il étirerai ce sourire avant sa mort.
J'avais peur quand même. Il ne s'agissait pas de n'importe quoi. On allait retirer la vie de quelqu'un. Pour de vrai, pas sur Lyoko.
- On devrait continuer mes recherches ensemble. Tu contrôlerais bien mes engins pour les tests, les données numériques comme tu l'avais si bien fais auparavant...
- Non !
- C'est quelque chose d'intéressant que je te propose là. Ta mère est encore avec moi, ça n'a pas changé. Tu pourras la voir encore et encore. Ou alors tes amis sont plus importants ? J'ai même vu qu'il y aurait une nouvelle recrue dans votre bande... Vous vous cachez très mal.Il avait touché la corde sensible. Celle de ma famille.
Pourtant, j'avais un outil fascinant.
J'avais déjoué son tour de parler de Maylis.
Il aurait pu, mais j'avais manipulé la discussion.
Je souriais, puis tapais contre le mur.
- Jamais je ne viendrais... Je veux pas.
Je tapai encore une fois sur le mur, dans une violence. Delmas avait voulu me rattraper, mais la porte s'ouvrit dans un élan.
Maylis était bien là, le pistolet à la main.
- On bouge plus !

VOUS LISEZ
8 Worlds - First Part
FanfictionMirage. Je me souviens de mon père qui jouait avec moi. De ma mère qui me donnait à manger. Je me souviens de Kadic, où je me faisais souvent laminer, comme l'autre, que je n'ai jamais osé approcher. Je me souviens de Jim, le professeur de sport et...