8 Worlds - First Part

Chapitre 17 - Insensible

Les heures passaient, j'avais demandé à Ulrich de changer de sujet. Il n'avait pas immédiatement remarqué que j'étais troublée sur le sujet de la famille pour le moment.

- Et donc, Sissi, la fille du directeur, essayait de nous espionner avec des puces, une sorte de GPS pour nous localiser, c'était assez drôle de se baigner dans les égouts dit comme ça... Mais finalement XANA nous attaquait, et la course était de prime avec la survie disons...

Il souriait, comme si cela semblait du passé, et que c'était une simple histoire à raconter.

Cela me semblait bizarre... C'était pas mon attaque dans mon poste ce jour-là. Je me souvenais pas d'avoir enclenché cela. Car oui, je pouvais voir et retranscrire par le courant ce qu'il se passait, par le biais d'une traduction par l'interface dédié.

Et puis tant pis. Ce n'était pas le plus important.

On entendit le monte-charge s'activer au même moment. Par réflexe, je me levai, sans tenir mes armes. N'importe qui pouvait me découvrir. Il ne fallait pas quand même intégrer quelqu'un dans quelque chose que je devais faire seule ! Ce serait idiot de ma part. Trop dangereux aussi.

La porte s'ouvrit. Il s'agissait du groupe en entier.

Ulrich soupira. On aurait dit qu'il se sentit chanceux sur le coup.

- T'aurais dû nous appeler, j'ai cru que c'était les hommes en noir... Fit Ulrich.
- On voulait venir voir votre état, désolé. Ajouta Aelita.

Elle s'approcha soudainement de nous, dans le sourire. Bizarre, mais ok.

- Du coup, ça va mieux depuis l'explosion ?

On était sceptique sur la question, répondre quoi au juste ?

- Quelle explosion ? Répliquais-je.
- T'as explosé un quartier général et tu le sais même pas ? Ulrich se posait un peu trop de questions...

- C'est mieux qu'elle ne s'en souvienne pas. On a fait ce qu'il fallait, point final.
- Sinon moi je vais bien, on a trop dormi. On m'a noté absent pour les cours ?
- Spectre polymorphe. J'ai pas besoin d'expliquer. Fit Aelita.
- Ah, merci.

Jérémie entra dans la salle suite à cet échange pour le moins banal.
Il était tout content. Sourire aux lèvres.

Oh. Je venais de reconnaître une fois une expression faciale.

C'était totalement inconnu. Je ne savais pas faire, même en voyant.

- Bon, les amis. Commençait Jérémie. On va devoir refaire le skid... Et retourner en cours. On va inscrire Maylis dans le lot.
- Eh attendez une minute ! Fis-je.

Tout le monde avait les yeux braqués sur moi. Rien ne me traversait l'esprit à ce moment, excepté le fait que je devais tout dire.

- Vous savez rien sur moi, et vous voulez me faire confiance ? C'est un peu être dans un ravin sans le savoir non ?
- On sait logiquement ce qu'on doit savoir, non ? Répliqua William.

Ah, je ne l'avais pas entendu depuis un petit moment. A croire qu'il ne servait à rien dans la bande, juste à faire joujou avec des sabres.

Soit.

- C'est à vous de le dire, fis-je. Maintenant que je ne suis plus écoutée, il est à vous de savoir si je continue mon chemin seule ou si vous voulez me suivre. Après tout vous n'avez plus vraiment rien à faire ici.
- XANA est encore vivant, en quelques sortes. On a rallumé le supercalculateur. Et on a vu qu'il n'y avait pas que la base où vous vous étiez rendus. Ils ont reconstruit des bases, commença Yumi.
- Je me souviens même que ta fiche d'identité nommait Jim... Et rien que ça ne me dit pas grand chose. Ça m'a intrigué, avoua Jérémie.

- C'est vrai ça ! J'allais l'oublier ! S'exclama Aelita.
- Bon bah... Asseyez-vous, on part sur un monologue...

Tout le monde commença à faire une ronde assise. Tout le monde avait une position de tailleur. Je m'assis dans un des trous qu'ils m'avaient laissé. On aurait dit que je faisais partie de leur bande maintenant.

Mais non, je n'étais que de passage.

- Eh madame, va falloir commencer à un moment, j'ai envie de savoir moi aussi ! Fit Odd.
- On va commencer alors du début... Je m'appelle Maylis, je pense que tout le monde le savait.
J'ai été une fille qui a été bien élevée. Mon père était Tyro...
- Je t'arrête tout de suite. Fit Aelita.

Tout le monde était sous le choc rien qu'en deux phrases.

- Tu connaissais son beau-père, Maylis ? Demanda subitement Ulrich.
- Le père de qui ?
- Aelita.

Je ne répondis pas à sa question, car le tout venait après.

- J'avais 11 ans quand tout s'était passé. J'avais pas d'ami, sauf Jim, le prof de sport de Kadic. Il m'avait proposé de me raccompagner chez moi un jour, et puis c'est parti... J'ai été transférée, puis entraînée, utilisée, et je suis atterrie ici. J'ai pas envie de détailler.

- Bon toutou...

- Et finalement après ça on t'a recherché mais Tyron a voulu étouffer l'affaire... Fit Aelita.
- J'en sais rien. J'étais pas a Kadic. Pas physiquement, impossible de savoir ce qu'il se passait dans votre monde.
- Il y avait sur la fiche, que Jim avait déposé en temps que témoin, personne ne l'avait cru, ajouta William.
- Jim est incapable de mentir. Dit Odd.
- Donc son témoignage était véritable. Conclua Jérémie.

Le téléphone d'Aelita sonnait.

- Bon sang, c'est Tyron... Il ne veut pas me lâcher. Fit cette dernière.

Je pris le monte-charge de suite, et montait. Je ne savais pas ce qu'était cette volonté, mais je ne contrôlais plus rien. Je naviguais plus de ma volonté, mais par un plan précis.

J'entendais mes camarades m'appeler, me disant que je n'avais pas fini.

Pour tout dire, je m'en foutais pour le moment.

- Des armes à l'autre bout de l'usine. Là.

J'ouvrais une sorte de placard, dans une pièce isolée de tout.

Cette usine était gigantesque. Il y avait tout et rien dedans. Il y avait aussi des armes à feu.

Ça fichait quoi ici ?

Tel n'était pas la question car, même si l'on m'avait conduit ici, il y avait une raison que je cachais en moi depuis si longtemps pourtant.

Tyron, mon cher soi-disant père, était mon ennemi. Et tout ennemi sur mon chemin devait être tué.

Père, je serais la personne qui mettra fin à votre vie.