– Tu danses sacrément bien, me dit Brandi alors que nous venons de nous faire un beer bong dans la cuisine.
Elle s'y connaît dans ce domaine, je peux vous l'assurer. Elle est même super pro.
Je marmonne un remerciement.
Elle s'accroche à mon coude pour ne pas perdre l'équilibre, et lève ses grands yeux bruns vers moi.
– Tu sais ce qu'on dit à propos des bons danseurs, hein ?
Évidemment que je le sais, mais je veux l'entendre de sa jolie petite bouche.
– Qu'est-ce qu'on dit ?
Elle rit en me décochant un sourire espiègle.
– Bon danseur, bon amant.
J'ai l'impression d'être une rock star. Elle flatte mon égo meurtri, ça fait du bien.
– Tu veux mettre cette théorie à l'épreuve ? Bon, je te l'annonce officiellement, je suis ivre.
Elle me jauge en se mordant la lèvre, comme si j'étais une voiture. Me voit-elle comme une Chevrolet, ou plutôt comme une Rolls ?
– Moi aussi, je danse bien, me chuchote-t-elle à l'oreille. Je m'approche de cette bombe sexy. Elle noue ses bras autour de mon cou et se frotte contre moi. Un avant-goût de ce qui m'attend. Je ne vais pas me faire prier. Brandi est la solution la plus sûre à ce numéro misérabiliste que je me joue depuis trop longtemps. Elle va me faire oublier Maggie et tout le reste. En un clin d'œil.
Je ne sais pas combien d'alcool j'ai dans les veines. Suffisamment pour avoir la tête dans les nuages, et la conviction que la seule fille au monde qui m'intéresse est celle qui presse ses formes avantageuses contre moi. C'est bien. C'est même très, très bien.
– Allons chez toi, je murmure. Je pense qu'Avigaël et Damon apprécieraient moyennement s'ils me surprenaient en train de m'envoyer en l'air à leur retour. Quant à Lenny... il est assez cinglé pour proposer de se joindre à nous.
Brandi m'entraîne à l'autre bout de la pelouse, en trébuchant à deux reprises. Je l'empêche de tomber. Elle m'appelle son héros. Tu parles d'un héros ! On dépasse cahin-caha l'endroit où j'ai joué au foot plus tôt et, arrivée devant le Dixon Hall, elle s'arrête.
– Tu habites ici ? je m'exclame, luttant contre l'idée pour le moins dégrisante qu'on risque à tout moment de se faire pincer par la bande de RESTART.
– Ouais, mais pas de souci. Ma coloc ne rentre pas ce soir.
Elle me conduit au premier. Merde. Elle crèche au bout de notre couloir, dans une petite chambre avec deux lits.
D'un œil indolent, je la regarde tituber jusqu'au lit et déboutonner son chemisier. Sans me quitter des yeux, elle écarte les deux pans de tissu, pareils à des voilages qui s'ouvrent pour laisser entrer la clarté du soleil... révélant un soutif en dentelle noire qui ne cache pas grand-chose. J'aime les filles faciles qui n'attendent pas de moi que je sois un mec gentil. Si elles portent un soutien-gorge en dentelle noire, c'est encore mieux. J'enlève mon tee-shirt et m'approche d'elle.
– Ton tatouage est super sexy, ronronne-t-elle alors qu'on s'allonge sur le lit. On dirait une flamme noire.
Je me le suis fait faire à Chicago, en symbole de ma rébellion.
On ne s'est pas encore embrassés. Je ne suis même pas sûr d'en avoir envie, en fait. Cette pensée devrait m'alarmer, mais j'évite de trop m'y attarder parce que (1) c'est sacrément difficile de réfléchir quand on a trop bu, et Brandi s'est mise à califourchon sur moi et ma tête s'est vidée d'un seul coup.

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Retour à Paradise
FanfictionDepuis que Louis a quitté Paradise, huit mois ont passé. Avigaël a mûri; elle pense avoir tourné la page de leur histoire d'amour et a repris sa vie en mains. Mais quand le jeune homme réapparaît lors d'un camp d'été, soudain ses certitudes vacillen...