44 - Laisse-moi seule...

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La mâtiné du dimanche avait débuté, comme d'habitude, par un délicieux petit déjeuner. Ensuite, Tory était allé seule a la messe avant de retrouver Bryan devant un petit salon où il annotait un manuscrit. Elle éprouva soudain le besoin de le toucher.
Elle vint poser les mains sur ses épaules.
Elle glissa les mains sur son torse.

-: vous ne devriez pas travailler le jour du seigneur, c'est un pêché, déclara-t-elle en déposant de petit baiser le long de son cou.

-: je vais en commettre de plus grave encore ! Dit-il en fermant le manuscrit pour la saisir a la taille.

Tory poussa un petit cri de plaisir quand il l'assit sur ses genoux et se mit a la caresser avec fougue.

-: Qu'es-ce qui te parait une activités satisfaisante pour un dimanche, madame ?

Un valet les interrompu en entrant, porteur d'un message pour Bryan.

-: Bryan se mit a lire a haute voix.
'' j'ai regret de vous annoncer le décès de votre ami lord Drake...

-: Bryan ? Risqua-t-elle

Un de détresse lui échappa lorsqu'elle eut fini de la lire. Andrew avait assisté une soirée donné sur un yatcht la veille au soir. s'était noyé en passant par dessus bord. On avait fouillé le bateau de fond en comble sans trouver trace de lui.

Tory vint effleurer les cheveux de son mari.

-: il... C'était un bon nageur ? A-t-il pu gagner la rive ?

-: Bryan, je suis navrée... Murmura-t-elle en posant la main sur sa nuque.

Il se dégagea d'un geste brusque.
-: Laisse-moi seule.

Elle avait envie de rester près de lui, de le réconforter, mais il ne voulu pas d'elle.

-: Que puis-je faire pour vous ? demanda-t-elle malgré tout.

-: Me laisser tranquille.

Tory quitta la pièce sans se retourner.

Il resta enfermé et s'enivra durant la fin de la journée et la majeure partie du lendemain. Il n'adressa pas la parole a sa femme que pour lui demander de prévenir le théâtre qu'il n'irait pas travailler et que la doublure prendrait sa place a la représentation.

-: Quand reprendrez-vous ? Voulu savoir Tory.

Il lui lança un regard vague et partit s'enfermer dans sa chambre. Il ne voulut voir personne et, malgré les prières de son épouse et les plateaux qu'on lui portait, il refusait d'avaler la moindre nourriture.
Inquiète, Tory demanda a Mme Beecham s'il s'était déjà comporté de cette façon.

-: Quand vous l'avez quitté, Mme castle répondit la gouvernante après une brève hésitation.

Tory rougit.
-: Combien de temps cela a-t-il duré ?

-: une semaine pendant laquelle il s'est saoulé a perdre la raison, et une autre semaine avant qu'il accepte de s'alimenter normalement.

-: ça encore, je pouvais le comprendre, car je savais combien il tenait à vous. Mais là... Je n'aurais jamais cru qu'il avait tant d'affection pour Lord Drake.
Je n'aime pas dire du mal des morts, mais c'était un bon a rien ! Dieu ait son âme.

Le soir du second jour, Tory rassembla tout son courage et essaya de pénétrer dans sa chambre. La porte était verrouillée.

-: Bryan ?

-: cesse de gratter a cette satané porte et fiches moi la paix ! Dit Bryan d'une voix pâteuse.

-: Ouvrez s'il-vous-plaît, sinon je prendrai un passe partout de Mme Beecham.

-: Alors, je te tordrai le coup comme une dinde.

-: j'attendrai ici que vous sortiez. Toute la nuit, s'il le faut.

Il n'y pas de réponse, et elle reprit dans une subite inspiration :

-: S'il arrive malheur au bébé, vous l'aurez sur la conscience.

Pleine d'appréhension, elle entendit un pas lourd s'approcher, puis le battant s'ouvrit a la volée et Bryan la tira brutalement a l'intérieur.

-: je n'ai plus de conscience dit-il.

Il se pencha sur elle, immense , sombre, échevelé, l'haleine empestant l'alcool, vêtu d'un pantalon informe, pieds et torse nus. Tory ne pût s'empêcher de reculer, paniquée. Il semblait capable de tout, et une lumière folle dansait dans ses yeux injectés de sang.

-: Tu as envie de remplir ton devoir d'épouse en me tapotant l'épaule avec sollicitude et en me murmurant des banalités a l'oreille. Mais je n'en veux pas.
Ce dont j'ai besoin, c'est de ça !

Il plongea la main dans son corsage, l'attira a lui. Son menton couvert de barbe lui blessa la peau, mais contre toute attente, elle noua les bras a son cou et s'abandonna a la brutale caresse. Privé d'affrontement, Bryan fut totalement déconcerté.

-: Bon Dieu, tu n'as pas peur de moi.

-: Non, murmura-t-elle contre son épaule.

Il la repoussa, haletant.

-: Vous vous comportés comme si vous étiez responsable de la mort de votre ami, Bryan.

-: ça ne te regarde pas.

-: mais si, puisque vous semblez déterminé a vous détruire. Tant de personne dépendent de vous... Moi, entre autre, figurez vous.

Toute rage soudain envolée, Bryan sembla très las, dégoûté de lui.

-: Andrew avait besoin de moi, dit-il et je n'étais pas pour l'aider.

-: c'est donc ça ?

-: En partie, oui.

-: Racontez moi tout.

Il lui révéla tout, l'existence de Mme Nell sa grande mère maternelle, le comte de Rochester son père biologique, Lord Andrew Drake son demi frère...

-: Pourquoi ne m'avoir rien dit ? Demanda-t-elle quand il se tut enfin.

-: Ça valait mieux, et pour Andrew aussi.

-: Mais vous aviez envie de lui en parler n'est-ce-pas ? Dit-elle en posant une main sur ses cheveux.
Vous regrettez de ne pas lui avoir dit quand vous aviez encore l'occasion ?

-: je ne sais pas. Je ... Mon Dieu, c'est trop tard, maintenant !
J'aurais du être proche de lui.

-: Vous avez fait tout ce que vous pouviez. Vous avez réglé ses dettes, vous ne lui avez jamais tourné le dos.
Vous lui avez même pardonné d'avoir volé Olivia.

-: J'aurais dut l'en remercier. C'était une garce et une tricheuse.

-: irez-vous voir Lord Rochester ?

-: Non, j'aurais trop envie de le tuer.
Il est le principal responsable de la mort d'Andrew. Il lui a rendu la vie tellement impossible que le pauvre garçon n'a eu d'autres secours que l'alcool. Il s'y est '' noyé ''

-: venez dans ma chambre dormir un peu pendant que les domestiques aèrent celles-ci suggéra-t-elle.

-: Tu ne voudras pas de moi dans ta chambre marmonna-t-il enfin.
Je suis ivre et j'ai sacrement besoin d'un bain.

Tory sourit.
-: Vous êtes le bienvenu dans n'importe quel conditions.

Elle lui prit la main.
-: Venez S'il vous plaît.

Elle eut la surprise de le voir se lever péniblement et la suivre. Ce fut un soulagement, mais elle commença seulement a comprendre la nature du poids qui l'écrasait.
Il avait dû se sentir tellement trahi quand il avait appris que le garçon avec qui il avait grandi était en réalité son frère !
Ni l'un ni l'autre n'avait jouit d'un véritable foyer, d'une famille aimante... Jamais ils n'avaient été heureux.

Elle posa la main sur son ventre comme pour protéger la petite vie qu'il abritait. Bryan serait sûrement capable d'aimer son enfant. S'il ne voulait pas de l'amour de Tory... Au moins elle lui aurait donné ça.



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You're Mine ! [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant