45- Le comte Rochester

3.7K 337 3
                                    


Au matin, elle sortit sans bruit de la chambre et donna ordre qu'on ne dérangea pas son époux. Ensuite, après un bain et un petit déjeuner pris en solitaire, on l'informa une visite du Comte de Rochester : le père biologique de son mari.

-: Le comte de Rochester est ici en personne. Lorsque je lui ai dit que Mr castle '' n'était pas a la maison '' , il a demandé si vous accepteriez de le recevoir en dépit de l'heure.

Que pouvait bien lui vouloir le comte ? Elle fut heureuse que Bryan dormait encore a l'étage, car elle ignorait comment il aurait réagi a la présence de Rochester dans sa maison.

-: je vais lui parler quelques instant. Je te rejoins dans le hall dit-elle.

-: Bien madame.

Toute la nuit, s'était demandé quel genre d'homme pouvait bien être le comte, pour avoir maltraité ses deux fils de la sorte, leur avoir menti durant des années, pour avoir abandonné Bryan auprès d'une brute de fermier. Elle le détestait cordialement sans même le connaître et pourtant elle ressentait un soupçon de compassion pour lui en tant que père d'Andrew.
Il souffrait certainement de sa disparition.
Elle ralenti le pas quand elle vit la tête grisonnante du comte, sa haute silhouette légèrement voûtée, son profile de rapace. Bien que Bryan ne lui ressemblât pas vraiment, elle croyait volontiers qu'il fut le fils de Rochester...
Le chagrin se devinait a son teint terreux et son regard terne.

-: Lord Rochester, fit Tory d'un simple signe de tête sans lui tendre la main.

Le comte parut vaguement étonné par son manque de respect.

-: C'est fort aimable a vous de me recevoir, Mme castle.

-: je suis navrée du décès de votre fils murmura-t-elle.

Ils s'observèrent un instant en silence.

-: vous êtes au courant de tout, repris Rochester. Je le vois a votre expression.

-: Oui, il m'a dit tout.

Le comte haussa les sourcils.
-: Je suppose qu'il m'a dépeint comme un monstre sans coeur ?

-: il s'est contenté de m'exposer les faits, monsieur.

-: Vous êtes bien au-delà de ce que je pouvais espérer pour castle.
Une jeune femme d'excellente éducation, c'est bien évident. Qu'est-ce qui a décidé vis parents a autoriser cette mésalliance ?

-: ils sont enchantés d'avoir un homme de sa qualité dans la famille, déclara Tory d'un ton glacial.

Rochester flaira le mensonge et une lueur d'admiration éclaira son regard.
-: mon fils a bien choisi son épouse.

-: Votre fils ? Répéta Tory.
Je croyais que vous aviez décidé une fois pour toutes de ne pas le reconnaitre.

-: C'est justement ceux dont j'ai l'intention de m'entretenir avec lui.

Avant quelle eut le temps d'en savoir davantage, ils entendirent des pas et se retournèrent. Bryan, le visage de marbre, s'arrêta près de sa femme, les yeux fixés sur le viel homme.
La nuit de sommeil lui avait fait du bien. Il était rasé de près et portait une chemise blanche impeccable, mais il avait les cernes sous les yeux et il était très pâle.

-: je ne vois pas ce qui peut vous amener chez moi, dit-il d'un ton monocorde.

-: Tu es tout ce qui me reste au monde. Répondit simplement Rochester.

Bryan eut un mauvais sourire.
-: vous n'espérez tout de même pas que je vais jouer le remplaçant d'Andrew ?

Le comte tressaillit.
-: j'ai commis beaucoup d'erreurs avec Andrew, je ne le nie pas. Je n'ai peut-être pas été un père idéal, mais...

-: peut-être pas ? Ricana Bryan.

-: ... Mais j'avais envie de l'aider. Je l'aimais quoi que tu penses.

-: Alors, il fallait le lui montrer, grommela Bryan.

-: je nourrissais de grand espoirs pour lui. Sa mère était une femme raffinée, d'excellente naissance.
Je l'avais choisi pour que mon fils ait le meilleur lignage.

-: contrairement a votre aîné, commenta Bryan.

-: Oui, avoua Rochester.
Tu ne correspondait pas a mes ambitions, et je me suis persuadé qu'il valait mieux que je te mette a l'écart pour tout recommencer de zéro.
Je voulais pour mon fils - mon fils légitime - tout ce qu'il y'a de mieux. Je lui ai offert une fortune, les meilleurs collèges, des entrées dans la haute société. Il n'y avait aucune raison pour qu'Andrew ne porte pas les plus grands succès... Mais il a échoué lamentablement sur tous les plans, avec pour seul intérêt dans la vie le jeu et la boisson.
Tandis que toi...
Il eut un petit rire ironique.

-: Toi, je ne t'ai rien donné, ta mère n'était pas une aristocrate, et pourtant tu as amassé une véritable fortune, tu t'es fait ouvrir toutes les portes.
Tu es même parvenu a épouser le genre de femme qui aurait été idéal pour Andrew.

-: dites-moi ce que vous voulez Rochester, et quiutez ma maison.

-: Très bien. Je souhaite mettre un terme a cette guerre entre nous.

-: il n'y a pas de guerre , Rochester.
Maintenant qu'Andrew n'est plus là, je me fiche d'une guigne de ce qui peut vous arriver.
Vous ne me verrez plus jamais, ni ma femme, ni mes enfants. Vous n'existez pas pour moi.

Le comte ne fut pas surpris de cette dureté.

-: Tu es libre de ton choix. Mais je pourrais beaucoup dans l'intérêt des tiens. Par exemple user de mon influence pour que tu obtiennes un titre, en alléguant les nombreux domaines que tu as acquis.
Et, bien qu'il y'a des limites a ce que j'ai le droit de léguer a mon fils illégitime, je peux encore te laisser un généreux patrimoine.

-: Je ne veux pas un sou de l'argent qui aurais dû revenir a Andrew.

-: Songe tout de même a tes enfants.
Je veux en faire mes héritiers. Les priveras tu de ce qui leur reviens de droit ?

-: je n'accepterais jamais...

-: je ne s'impose rien, l'interrompit le comte. Je te prie seulement de réfléchir.
Tu n'as pas besoin de me répondre tout de suite, je n'ai rien d'autre a Faure que d'attendre, désormais.

-: Vous pouvez attendre longtemps, grinça Bryan.

Rochester eut un sourire amer.

-: Oui, je sais a quel point tu es entêté.

Bryan le regarda s'en aller les dents serrés. A présent, il est le seul qui pourrait perpétuer la ligné du comte.




**

You're Mine ! [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant