Épilogue

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Le travail durait depuis dix heures.
Chassé de la chambre où Tory mettait leur enfant au monde, Bryan était assis dans le petit salon la tête entre les mains, se désolant a chaque gémissement qui lui parvenait. Il était un peu réconforté de savoir Julia auprès de Tory pour l'encourager et la soutenir, éventuellement pour assister le médecin et la sage femme.
Cependant rien ne pouvait calmer son angoisse.
Il était resté auprès de son épouse durant les premières de l'accouchement, souffrant avec elle, jusqu'à ce que le Dr lui ordonnât de sortir.

-: Allez donc ouvrir une bouteille de brandy, avait-il conseillé amicalement. Il y'en a encore pour plusieurs heures.

Bryan avait avalé le contenu d'une demi bouteille sans trouver le moindre apaisement. Il ne supportait pas le souvenir de Tory que la douleur poussait a se mordre les lèvres au sang...

-: Grand Dieu, Jimmy ! S'écria Andrew venu lui tenir compagnie. Ça ne va pas fort on dirait !

Bryan lui lança un regard noir.

-: C'est bizarre, commenta Andrew d'un ton léger pour une fois, c'est moi qui suis sobre et toi qui picoles.

Andrew changeait, il avait délaissé l'alcool et le jeu. Son père s'était un peu radoucie.

-: je ne suis pas assez ivre, grommela Bryan.

Il tressaillit quand un nouveau cri étouffé lui parvint de la chambre.
Andrew n'avait pas l'air très a l'aise non plus.

-: Défends toi Jimmy. Les femmes mettent des enfants au monde chaque instant. Pourquoi ne descends tu pas au salon avec moi ?
J'avoue que j'en ai assez de faire la conversation avec ta belle famille. Et puis cela te distraira de prendre le relais.

-: Plutôt m'allonger sur une planche de fakir! Rétorqua Bryan.

Andrew eut un sourire affectueux.
-: Le célèbre Bryan Castle qui porte son coeur en bandoulière... Qui l'eut crut ?

Bryan était trop mal en point pour réagir au sarcasme. Il se tourna vers le portrait de Tory qui avait reçu un accueil enthousiaste de la part des critiques d'art. Assise près d'une fenêtre, le coude appuyé a un guéridon, elle regardait au loin, rêveuse. Elle portait une robe blanche dont un côté glissait légèrement pour révéler la courbe de son épaule.

En la représentant au profil, Orsini avait mis en valeur la pureté délicate de ses traits, mais il avait également restituer a son long cou et a ses bras un éclat qui donnait envie de sentir leur douceur. C'est un troublant constate de sensualité et d'innocence... Victoria, l'ange déchu.

-: Ravissante ! Commenta Andrew.
A voir ce tableau, jamais on ne pourrait deviner quelle est têtue comme une mule. Elle se sortira de cette épreuve, Bryan ajouta-t-il en souriant.
Si je n'avais pas arrêté de jouer, je le parierais jusqu'à mon dernier centime.

Bryan ne quittait pas le portrait des yeux. Ces derniers mois avaient été les plus heureux de sa vie.
Tory comblait tous les vides de son existence, elle avait remplacé l'amertume et le chagrin par une joie intense. Il l'aimait plus que jamais, il aurait traversé l'enfer pour lui épargner ces instants de souffrance, et cela le rendait fou de savoir qu'il ne pouvait rien faire pour l'aider.

Soudain un cri perçant s'éleva. Un cri de bébé. Bryan bondit sur ses pieds, pale comme un linge. Il attendit un moment qui lui parut interminable !
La porte s'ouvrit enfin sur une Julia radieuse.

-: La mère et l'enfant se porte a merveille, dit-elle.
Viens, heureux papa, souhaiter la bienvenue parmis nous a ta fille.

Bryan était un peu hagard.
-: Tory... Est-ce que...

Julia lui effleura la joue.
-: Elle va bien Bryan. Très bien.

-: Félicitations, mon frère ! S'écria Andrew qui lui prit la bouteille des mains.
Donne-moi ça , tu n'en as plus besoin.

Comme dans un rêve Bryan pénétra dans la chambre.
Andrew fixait la bouteille avec nostalgie, et il la tendit a Julia.

Sans écouter les félicitations du médecin et de la sage femme, Bryan alla s'assoir au bord du lit et Tory lui sourit.

-: Tory...

Il porta sa main a ses lèvres et en baisa la paume avec ferveur.
Tory l'attira a lui, et il posa la tête contre ses seins.

-: Je vais bien, murmura-t-elle en lui caressant les cheveux.

Il l'embrassa et au contact familier de ses lèvres si douces, son angoisse s'atténua un peu.

-: J'ai été absolument terrorisé, dit-il. Je ne veux plus jamais revivre cette épreuve !

-: il faudra pourtant, chéri, quand nous lui donnerons un frère...

Bryan regarda enfin la petite boule dans les bras de Tory. Le bébé était enveloppé de linges blancs, et beau petit visage rose arborait une expression un peu terrorisée. Il effleura son front d'un baiser.

-: Bonjour, dit-il.

-: Elle est belle n'est-ce-pas ?

-: Ravissante ! Approuva-t-il, émerveillé par ce miracle. Pourtant, elle n'éclipse pas sa mère.

Malgré sa fatigue, Tory eut un petit rire.
-: Aucune femme n'est belle, juste après un accouchement !

-: je pourrais te contempler des heures, des semaines et des mois... Sans jamais me lasser.

-: Alors, vous devrez commencer par me regarder dormir, dit-elle en étouffant un bâillement.

-: Reposez-vous toutes les deux. Je veille sur vous.

-: Vous m'aimiez ? Demanda Tory en battant des cils.

Il baisa ses paupières closes.
-: C'était de l'amour. Maintenant je ne sais plus...
Il n'y a pas de terme assez fort pour exprimer ce que je ressens.

-: Vous avez dit un jour que l'amour était une faiblesse.

-: Je me trompais.
C'est au contraire notre seule force.

Tory s'endirmit le sourire aux lèvres, sa petite main bien au chaud dans celle de son mari.

Comme on frappait doucement a la porte, Bryan alla ouvrir. C'était Mme Nell. Elle venait les rendre visite ces derniers temps. Ils s'entretenaient longuement du théâtre ... Et parfois aussi d'Elizabeth. Ils avaient beaucoup de points en commun. Bryan voulait toujours en savoir plus sur elle, et sur l'homme qui l'avait engendré.
Mme Nell lui livrait peu a peu son passé, lui apportant ainsi une sérénité qu'il n'avait jamais encore connu.

-: Elles dorment encore, chuchota Bryan d'un ton protecteur.

Autoritaire, Mme Nell pointa sur lui sa canne a pommeau d'argent.

-: n'essaie pas de m'empêcher d'entrer après le mal que j'ai eu a monter ces escaliers ! Je ne resterai qu'un instant, mais je veux voir mon arrière-petite-fille.

Bryan s'effaça pour la laisser entrer.
Mme Nell s'extasia devant le bébé qui dormait contre sa maman.

-: Mon arrière-petit-fille, Répéta-t-elle.
Quelle est belle ! Je n'en attendais pas moins.
Comment s'appelle-t-elle ?

-: Elizabeth, répondit Bryan.

Les yeux de la vieille dame se violèrent de façon suspecte, et elle fit un signe a Bryan de se pencher pour quelle l'embrassât sur la joue.

-: Ta mère en aurait été heureuse, mon garçon.
Oui, très heureuse.


Fin.

Attribuez une note a cette histoire, je vous pris.

.... / 20



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Merci d'avoir lu You're Mine du début à la fin...
Je vous promets quelques bonus.

You're Mine ! [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant