You're Mine ! [ Terminé ]

34 - Où allez-vous ?

Tory sentit monter l'angoisse tandis que la voiture s'engageait dans la longue allée qui menait au manoir. Le domaine était situé au milieu des douces collines du Gloucestershire et de prairies verdoyante sillonnées des clairs ruisseaux. Les terres étaient beaucoup plus impressionnantes que la demeure elle-même, entourée de bâtiments plus petits, des cottages construits pour loger les serviteurs et abriter les cuisines.

Bryan ne fit aucun commentaires.

-: Mes parents ne vont pas apprécier nôtre projet de mariage, murmura Victoria en jouant avec les plis de sa jupe.

Elle portait une robe simple dont le corsage devenait trop serré. Bryan s'étonnait que ses parents n'aient pas encore deviné son état.

-: ils en seront très satisfait quand ils vous sauront enceinte, affirma-t-il.

-: Mes parents déteste le théâtre et tout ce qui y a trait. Tout leur paraîtrait préférable plutôt que de voir leur fille marié a un acteur.

-: ça ne m'étonne pas que tu ai jeté ton dévolu sur moi, dans ce cas, fit Bryan, les yeux mi-clos.
Non seulement tu te débarrasses de ta virginité, mais en plus avec un homme que tes parents ne jugeraient pas digne de toi.

-: je n'avais pas l'intention d'en parler a quiconque. C'était pas mon secret.

Bryan ravala une réplique cinglante. Ce n'était pas le moment de se lancer dans une discussion, il allait juste informer les Avery de ce qui se passerait dans deux semaines.
Comme la voiture s'arrêtait devant le manoir, il aida Tory a mettre sa cape, puis il lui releva le menton pour plonger son regard dans ses yeux un peu effrayés.

-: je vais te demander une chose, murmura-t-il.
Ne laisse jamais personne deviner que nous ne souhaitons pas ce mariage. Tous ceux que nous rencontrerons, y compris vos parents, doivent penser que nous sommes heureux.
Un seul regard triste de ta part, et je tord ton jolie cou. Est-ce bien clair ?

-: Je ne suis pas comédienne, repliqua-t-elle, raide.
Je ne suis pas sûre de me montrer convaincante. Si vous vous attendez a me voir pénétrer chez mes parents en feignant le plus grand amour...

-: C'est exactement ce que je veux.

On frappa légèrement a la portière afin d'indiquer que le marchepied était en place, mais Bryan n'en tint pas compte.

-: Tu as une mine épouvantable, souris, détend toi.

-: je ne peux pas...

En regardant ses traits défaits, Bryan comprit brusquement quelle lui appartenait pour la vie. Leur sang se mêlerait dans les veines de leur enfant... Or il était de la plus haute importance, pour le petit comme pour lui, que personne ne connaisse le véritable état de leur relations.
Son orgueil exigeait que Tory se comportât en femme amoureuse.
Il prit son visage entre ses mains et lui donna un baiser sensuel qui la laissa empourprée, le souffle court.

-: C'est mieux comme ça, dit-il d'un ton neutre.

Il l'aida a descendre de voiture et lui offrit son bras pour se diriger vers la double porte a laquelle frappait déjà un valet de pied.
Une agréable chaleur les envahit des qu'ils pénétrèrent dans la demeure.

Tory savait que le bras protecteur de Bryan n'était destiné qu'a la galerie, pourtant elle lui en fut reconnaissance.
Comment ses parents allaient-ils réagir ?
Bryan ne possédait aucun quartier de noblesse et en outre, ils refusaient que leurs filles épousent des hommes qui travaillaient, fussent-ils médecins ou juristes. Alors un acteur !