You're Mine ! [ Terminé ]

27 - Ne t'en vas pas...

Bryan cligna des yeux sous le rayon de soleil qui le tirait d'un profond sommeil, s'étira... Et s'aperçut qu'il était seul sur le lit. Son sourire bienheureux s'effaça tandis qu'il se demandait s'il avait rêvé ce qui s'était passé la nuit. Mais non, de légères traces brunes tâchaient les draps. Le sang de Tory. Une vague de tendresse l'envahit, et il eut soudain hâte de la tenir dans ses bras, de lui dire combien elle lui avait donné de plaisir, combien.
Il sauta au bas du lit, enfila un peignoir, se passa la main dans les cheveux.

-: Tory ? Appela t-il en se dirigeant vers le petit salon privé.

La robe qu'il lui avait ôté la veille n'y était, on avait même ramassé les épingles a cheveux. Bryan sourit. Tory avait t-elle eu peur que les domestiques bavardent ?
Pudeur excessive. Et elle n'avait pas a ranger le désordre, quand les camériste étaient la pour ça. Dorénavant, elle ne lèverait plus le petit doigt. Elle vivrait comme une princesse.
Il pénétra dans la chambre où elle dormait depuis qu'il était malade, pour la trouver curieusement vide et nette. Les sourcils froncés, il alla ouvrir l'armoire et s'aperçut que plusieurs de ses robes manquaient, ainsi que ses souliers et son chapeau.
Sans prendre la peine d'enfiler des mules, il se dirigea vers l'escalier, et la il fut soulagé de voir la petite silhouette de Tory qui s'entretenait dans le hall avec la gouvernante. Mme Beecham avait l'air contrarié.
Tory était vêtue de sa cape, et elle portait un sac de voyage. Elle essayait visiblement de s'en aller , malgré les protestations de la gouvernante.
Il descendit les marches sans bruit. Elle devina sa présence au regard de Mme Beecham et se tourna vers lui.

-: Bonjour dit-il en la prenant par les épaules.

Pale, tendue, les yeux cernés, elle semblait avoir vécu l'enfer. C'était assez peu flatteur pour Bryan.
Sans fausse modestie, il se savait bon amant, et ses partenaires avaient plutôt tendance a roucouler leur reconnaissance, au matin. D'autre part, Tory avait de toute évidence pris plaisir a leur étreinte. Alors, pourquoi cette air torturé ?
Elle ouvrit la bouche pour parler, il l'en empêcha en s'adressant calmement a la gouvernante.

-: Veille a faire préparer le petit déjeuner, s'il te plaît.

-: Oui monsieur.
Elle s'éclipsa aussitôt.

-: je ne reste pas, commença Tory triste a mourir.

Bryan la fit taire d'un long baiser.
Elle resta rigide, les lèvres closes, mais il sut la faire céder, et bientôt elle soupira dans un frisson.
Alors seulement il leva la tête elle avait repris quelques couleurs, pourtant son expression était toujours aussi douloureuse.

-: Que se passe t-il Tory ? Demanda t-il doucement.

-: je vous ai dis que je partirai, répondit-elle les yeux baissés.

-: Tu veux te sauver comme ça , sans un mot ? Après ce qui s'est passé cette nuit ? Bon sang, ça suffit !

Toute patience oublié, il la prit par le poignet pour l'attirer dans un petit salon dont il ferma la porte derrière eux.
Il la serra contre lui.

-: Ce n'est pas facile pour une femme, la première fois, je le sais dit-il j'aurais du être délicat avec toi...

-: Non. Vous ... Vous étiez très délicat.

-: ce sera mieux la prochaine fois, promit-il.
Accompagne moi dans ma chambre, tu verra...

-: Laissez moi partir... Pria t-elle dans un sanglot.

-: Pas avant que tu m'ais expliqué ce qui ne va pas.

Tory se dégagea, recula vers la porte.
-: je ne supporte pas que vous me regardiez ainsi, parce que je sais que très bientôt vous allez me haïr... Presque autant que je me déteste moi-même.

-: As-tu honte a l'idée d'être ma maîtresse ?

C'était la seule explication plausible a ce désespoir dans ses yeux ... Elle trouvait sans doute immoral de se donner à un homme en dehors des liens du mariage.
Débordant de tendresse, il la rejoignit et pris son visage entre ses mains.

-: Te sentirais-tu mieux si nous étions mariés, mon amour ?

Elle ouvrit de grand yeux.
-: Vous seriez près a m'épouser ?

Bryan sourit, le coeur battant. Le seul mot de '' mariage '' lui donnait des sueurs froides, mais il n'était pas lâche. Il lui avait fallu du temps pour trouver une femme qu'il aime, il n'allait pas fuir ses responsabilités.

-: Dieu me pardonne, je t'ai dis que je t'offrirai tout ce que tu désirés.

-: je voudrais...

Elle s'interrompit, incapable d'en dire davantage.
A cet instant, on frappa a la porte.

-: Ne t'en occupe pas, murmura Bryan en penchant la tête pour l'embrasser de nouveau.

Mais on insistait, et la voix inquiète de Mme Beecham leur parvint.

-: Mr Castle ...

Bryan lança un coup d'œil surpris et furieux vers la porte.
-: Que se passe t-il ?

-: La ... Situation ...

-: A moins que la maison ne soit en feu, je ne veux pas être dérangé.

-: Mr... Reprit la gouvernante.

Bryan lâcha Tory en pestant et alla ouvrir la porte a la volée.
-: Qu'y a-t-il de si important, Mme Beecham ?

La brave femme carra les épaules en évitant soigneusement de regarder Tory.
-: Un visiteur attend dans le hall.

-: je n'ai pas de rendez-vous aujourd'hui.

-: Sans doute Mr, mais il est dans un état d'extrême agitation.

-: je me moque qu'il meure d'une crise cardiaque dans mon entrée. Dites-lui de revenir plus tard.

-: Cet homme se présente comme Lord Avery, et il prétend qu'il cherche sa fille disparue. Il pense quelle est avec vous.

-: Avec...

Inconsciemment, Bryan se tourna vers Tory qui, horrifiée, prononçait un '' non '' silencieux.
Le même mot se forma dans l'esprit de Bryan. Non, il n'avait pas trouvé le bonheur pour qu'il vole une fois de plus en éclats !
Il ne comprenait pas en quoi l'intrusion de cet individu pouvait changer le cours de sa vie, mais il devinait a l'expression de Tory qu'il se passait quelque chose d'affreux. Dieu, faites que ce soit un malentendu !

Il eut recours a tout son sang froid pour demeurer imperturbable malgré les émotions qui bouillonnaient en lui. Si ce Lord Avery était bien le père de Tory, elle lui avait menti, et de façon répétée. Il ne lui restait plus qu'a apprendre l'étendue de la trahison et a en connaître la raison.

-: Fais le entrer.

***

La goûte d'eau ne déborde du vase qu'une seule fois...