𝕷e garçon tombé du ciel ✧ 𝐭𝐚𝐞𝐠𝐢

ՙɴευғ՚

→ lundi 8 mars

Yoongi gara sa moto, retira son casque puis lança un regard ennuyé autour de lui. Devant l'université, ça grouillait de monde. Autour de lui, des dizaines d'étudiants se saluaient en riant, plus ou moins confiants pour l'année qui s'annonçait. Lui se contentait de lever les yeux au ciel devant toute cette effervescence, consterné. Tous ces visages réjouis le dégoûtaient ; qu'est-ce que le jour de la rentrée avait de plus que les autres pour que tous ces idiots soient si heureux d'aller en cours ? Ça le dépassait.

Il fit une moue agacée en voyant plusieurs étudiants s'approcher de lui pour le saluer comme s'ils étaient potes. Il ne connaissait même pas la plupart... Il avait le sentiment qu'il devrait, mais leur tête ne lui revenait pas, pas plus que leur nom.

« Salut Yoongi !

- Salut... »

... personne inconnue. Putain, vous avez pas d'amis à aller voir au lieu de me faire chier ?

Las, il sortit une cigarette de sa poche et jura en se rendant compte qu'il avait oublié son briquet chez lui. Il jeta un œil aux alentours et son regard s'arrêta sur un étudiant occupé à s'allumer une taffe en compagnie de ses amis. De sa démarche nonchalante, il se dirigea vers lui et l'apostropha.

« Hé !

- O-oui, Yoongi ? »

Mais tout le monde connaissait son nom, sérieux... C'était surréaliste, cette histoire. Il resta sidéré une demi-seconde puis se reprit.

« Prête-moi ton briquet, j'en ai besoin.

- Euh, b-bien sûr. »

Pas de s'il te plaît, mais l'étudiant ne paraissait même pas étonné - c'était Yoongi, après tout - et se contenta de lui tendre l'objet tant convoité en bredouillant, ce qui fit rire Yoongi intérieurement. Ils se comportaient tous comme s'il allait les frapper à la moindre contrariété, et c'était plutôt drôle, dans un sens.

Après avoir allumé son bâton de nicotine, il jeta le briquet aux pieds de l'étudiant en s'éloignant.

« Merci, gamin. »

Le gamin en question était plus grand que lui, certes, mais peu importe. Il revint à sa moto et s'appuya dessus en aspirant sa substance meurtrière, rejetant la fumée toxique d'un souffle.

Putain, Nam, grouille-toi.

Il insulta mentalement son ami de tous les noms, le maudissant sur sept générations de le faire attendre avec tous ces idiots qui continuaient de venir le saluer. Quand le rosé était là, au moins, ils ne venaient pas lui parler. Ils devaient sûrement se dire qu'ils dérangeraient. Ce qui était vrai, mais il restait à leur faire comprendre qu'ils dérangeaient aussi quand il était seul.

« Yoon, t'es vraiment un putain de stéréotype du bad boy ténébreux qui couche avec tout ce qui bouge. »

Et la voix qui venait de l'apostropher à l'aide de cette magnifique phrase éclata de rire, se moquant allègrement du mentholé. Lequel reconnut bien son ami dans ces paroles délicates, et releva la tête tout en lui levant son majeur.