ՙтʀεɴтε-sɪχ՚

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(⚠ un sujet délicat va être abordé dans ce chapitre, avec des détails qui peuvent choquer les plus sensibles, donc passez si vous sentez que ça devient trop explicite pour vous)

dimanche 14 mars

« Q-qui t'as fait... ç-ça, Jimin ? »

Trois paires d'yeux fixaient sans pouvoir s'en détacher le spectacle horrifiant qui s'offrait à elles. Il était avéré qu'on voyait ce genre de scène dans les films, les séries, qu'on pouvait les lire dans les romans également. Mais on ne pensait jamais qu'on puisse y assister dans la vraie vie. Ça paraissait si lointain, et bien trop horrible pour que ça nous arrive ou simplement à quelqu'un de notre entourage. Et pourtant... Rien ne semble plus vrai qu'après l'avoir vu de ses propres yeux, l'avoir fixé pendant des secondes qui semblaient interminables tant on voudrait pouvoir effacer cette vision et oublier que ça existe.

Là, à la lumière blafarde de la lampe qui trônait fièrement au centre du plafond, on voyait clairement chaque élément de la pièce. Le sol recouvert de moquette grise, l'armoire imposante qui accueillait un quelconque bazar oublié, la table de nuit sur laquelle était posée une petite lampe de chevet, une fenêtre en guise de tête de lit et la porte menant à la salle de bain, au fond de la pièce. Tout pouvait paraître ordinaire, dans cette chambre, si on faisait l'impasse sur quelques détails du décor volontairement omis.

Parce que, oui, il suffisait de regarder les draps du lit grossièrement défaits pour se poser des questions. Puis, si on faisait attention, on voyait des traces blanches et rouges sur la literie. Cela pouvait paraître immédiatement bien plus alertant, mais on pouvait encore se dire que ce n'était que de la peinture. Qu'iraient faire des tâches de peinture dans un lit, se demanderont la majorité ? Eh bien, la réponse à cette question restera un mystère, mais on fait comme on peut pour se rassurer et se convaincre que ce n'est pas ce à quoi nous pensons.

Malheureusement... En avisant ensuite les habits gisant aux quatre coins de la pièce, ne faisant aucun doute qu'ils avaient été jetés avec rudesse, il était de moins en moins facile de trouver des excuses à ce tableau inquiétant. Et c'est seulement en voyant des traces rouges sur le sol, semblables à celles sur le lit, formant une ligne sanguinolente jusqu'à un corps nu et tremblant, recroquevillé sur lui-même, qu'on ne peut plus nier la scène d'épouvante qui a eu lieu dans la pièce plus ou moins longtemps auparavant.

Vous l'aurez deviné depuis un moment, c'était bien un viol qu'avait subi la personne repliée sur elle-même, au sol, dans un coin de la pièce. Personne que Jin avait identifiée comme étant Jimin, et au vu de la tignasse orange pétant qui surmontait sa tête, c'était bien lui.

Jimin était là, affalé contre le mur. Des sanglots déchiraient le silence et secouaient ses frêles épaules, vaillamment accompagnés de larmes dévastatrices qui coulaient sur ses joues rondes sans discontinuer. Ses jambes étaient étendues devant lui, tremblantes, comme s'il n'avait plus la force de les mouvoir et que seuls les spasmes nerveux qui les agitaient parvenaient à les bouger. Ses beaux cheveux habituellement si soyeux n'étaient plus que des mèches grasses et décoiffées reposant sur son crâne, leur état ne laissant aucun doute sur la façon dont elles avaient été malmenées. Il était là, dans son plus simple appareil, du sang séché colorant sombrement l'intérieur de ses cuisses et des hématomes bleuissant son corps en de - trop - nombreux endroits. Il avait aussi une coupure rouge vif sur sa pommette, dévalant l'entièreté de sa joue et rougissant les larmes qui passaient dessus, car au contraire de celui dans le bas de son corps, ce sang-là n'avait pas pu sécher à cause des larmes qui étaient passées sur la blessure toute la nuit, l'humidifiant régulièrement.

𝕷e garçon tombé du ciel ✧ 𝐭𝐚𝐞𝐠𝐢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant