sept

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C'était le week-end, je m'ennuyais. Ma mère refusait que je retourne au lycée avant la semaine prochaine; ce qui faisait que je pourrissais depuis trois jours à rien faire ici.

Renjun avait demandé les devoirs à quelqu'un de ma classe afin que je puisse rattraper ce que j'avais manqué depuis Mercredi. Le fait était que je n'allais pas devoir rattraper ça tout seul et ça me brisait le moral. Je ne voulais pas d'aide, je n'en avais pas besoin.

S'il fallait travailler en binôme, je préférais travailler avec Renjun; mais il n'était pas dans ma classe alors... Mais lui... Je ne le connaissais pas et en plus de ça, il n'avait vraiment pas l'air de me porter dans son cœur.

Cependant, il m'a défendu... Je ne savais toujours pas comment réagir face à ce fait ni même quoi en penser. Il n'y avait aucune logique, peu importe le nombre de fois que j'avais rejoué le scénario dans ma tête, aucune conclusion plausible ne me venait.

Devrais-je le remercier et ne rien ajouter?

Devrais-je lui hurler qu'il aurait dû me laisser me faire tabasser par Mark et sa bande, évitant qu'il ne se blesse aussi?

Devrais-je lui demander ce qui l'a poussé à vouloir me protéger?

Protéger... Je frissonnai à la pensée de ce mot qui me procurait une sensation étrange. Comme cette impression que l'on veillait sur moi; celle d'être en sécurité mais aussi de reconnaissance envers quelqu'un et qui plus est, cette personne froide. Je préférais penser qu'il m'avait simplement défendu et rien d'autre, pour une raison qui m'échappait.

Quel idiot j'étais.

Je ne savais pas quoi faire, peut-être que je devrais y aller. Est-ce que je me souvenais d'où il habitait? Bien sûr que oui, malheureusement. Mais débarquer à l'improviste chez quelqu'un que je ne connaissais pas, c'était vraiment impoli. Et puis pourquoi je parlais de politesse moi, je n'avais rien à lui prouver.

Peu importe, je n'avais qu'à dire au professeur principal qu'aucun de nous deux ne savait où l'autre habitait et nous n'aurions ainsi pas à nous voir en dehors du lycée. Ça me rassurait.

à Renjun: Si je dis au prof qu'aucun de nous ne sait où habite l'autre?

En attendant une réponse, j'allai dans la salle de bains inspecter un instant mon état au miroir. Ça ne saignait plus, tout était désenflé, il y avait encore les fils de suture qui refermaient cette fichue cicatrice qui barrait mon arcade ainsi qu'une partie de mon front. Toute cette partie de mon visage étant peinte d'un bleu rougeâtre, virant au violacé autour de mon œil. J'étais hideux, mais j'étais fier, sans savoir pourquoi. Fier d'être hideux, je ne me comprenais pas non plus.

de Renjun: Mouais, ça peut marcher pour ce week-end, mais je pense qu'après il va vous faire échanger vos adresses.

Il avait raison, ça ne pouvait pas fonctionner indéfiniment, j'allais être forcé de collaborer avec lui pour une durée que j'ignorais encore.

Est-ce que je le haïssais? Non. Il ne m'avait jamais rien fait de mal.

Est-ce que je l'appréciais? Non plus. Je ne le connaissais juste pas assez bien pour savoir. Mais j'avais encore un peu de temps avant d'avoir à le côtoyer alors ça me soulageait.

La sonnette retentit. Je fronçai les sourcils. Pourquoi mon père rentrerait si tôt? Et pourquoi le samedi? Je traversai le couloir pour ouvrir la porte et éviter d'entendre une seconde fois cette sonnerie. J'ouvris. Ces cheveux noirs, ces yeux bleus nuit, ces mains dans les poches de ce jean noir, cette veste bleue foncé déchirée. Sans attendre ni me regarder, il entra presque en taclant mon épaule, soupirant.

-Mettre son adresse sur Facebook, franchement... Quel débile...

Last Row || nominOù les histoires vivent. Découvrez maintenant