20- ❝ Olympe ❞

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— Non, je ne reviendrais pas, Abigaïl, lui dis-je à travers l'appel Skype de mon ordinateur

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— Non, je ne reviendrais pas, Abigaïl, lui dis-je à travers l'appel Skype de mon ordinateur. C'est toi qui m'a envoyée ici, donc tu assumes.

En vérité, c'était faux, putain, j'ai envie de rentrer chez moi, sous le feu des projecteurs, et de quitter cette ville maudite.

Mais ma haine envers ma génitrice – Abigaïl donc – est plus forte que tout. Même que cet endroit affreusement boueux dans lequel elle a décidée de me dégager, suite à une dispute complètement ridicule.

Je l'ai toujours détestée, et je la détesterais toujours, c'est comme ça.

La première chose qui me manque le plus, ce n'est pas d'être là-bas. C'est d'attirer l'attention, jamais autant de gens n'ont fait aussi peu attention à ma personne. Je suis celle qu'on remarque, celle qu'on admire et qu'on envie, pas celle qui reste invisible la bouche en coeur, avec une gueule de Carpe.

La deuxième chose, les magasins, bon sang, ici, tout ce qu'on trouve consiste en du bas de gamme. Impossible de trouver de la qualité, et bordel, ça m'énerve, ça me révolte même. Je ne sais pas m'habiller avec des "simples" vêtements, payés dix balles, un minimum de deux-cent euros est nécessaire pour ne serait-ce qu'avoir une robe présentable.

— Tu ne vas tout de même pas jouer à ça avec moi, je suis ta mère, mais également ta manager, alors quand je te dis qu'il est temps de rentrer, tu fais ce que je te dis.

— Nuance ma génitrice, pas ma mère, ricané-je pour bien me foutre de sa gueule.

Pour qui elle se prend cette mégère ? J'ai des limites, et elle est clairement entrain de les franchir. Depuis quand est-ce que cette harpie possède un instant maternelle ?

— Coucou mon chèrie, esquive sa voix de crécelle.

J'aperçois dans la caméra Waren qui passe derrière-moi, il me regarde de travers, avant de carrément snober ma mère.

Quand je vous dis que je déteste ma mère, je ne suis pas la seule.

D'un seul coup, mon écran d'ordinateur se referme sur le visage d'Abigaïl, plus que choquée par le snobage intensif du looser.

— Mais t'es pas bien, t'aurais pu me le péter ! Hurlé-je en attrapant l'ordinateur qu'il vient de quasiment déglinguer.

— Faut qu'on parle, petite peste.

— Je suis toute ouïe, j'espère que tu ne vas pas me faire perdre mon temps.

— Je te jures que je vais te tuer, s'énerve-t-il.

Je peux voir apparaître ses veines le long de ses bras, et fière de moi, je ricane.

— Des menaces encore des menaces, mais aucune couille, réponds-je en croisant mes jambes sur la chaise.

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