Enfermée

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Dans cette salle, on ne voit  rien,
Tout est sombre et éteint.
A l'aube, le soleil aurait pu devenir quelque clarté,
Mais c'était sans compter sur les volets fermés.
A tâtons, une âme vile cherche la sortie,
Prisonnière, elle s'assombrit,
A croire que les murs déteignent sur sa personne
Tandis  qu'au loin, un carillon sonne.

Cette personne devient peu à peu une carcasse,
Abandonnée à son sort, elle cherche à s'en sortir.
Alors qu'au fur et à mesure, son coeur se casse,
Elle continue de s'abrutir.
Elle cherche en vain une lumière,
Mais elle se désespère,
De la trouver en elle où en dehors,
Car quelqu'un a fermé les stores.

A force de vivre dans une constante obscurité,
La vie semble l'avoir oublié,
Elle crie encore et encore,
Consciente qu'elle ne changera pas de sort.
Et d'un coup, elle se souvient qu'on lui a arraché le coeur,
Elle ne ressent ni joie,ni amour, ni colère, ni rancoeur,
En elle ne reste que la douleur.
Elle aimerait pleurer,
Mais à quoi cela servirait ?

Elle fait les cents pas,
Elle tourne sur elle-même,
Elle semble évoluer pas à pas,
Mais le décor reste le même.
Autour d'elle, il n'y a que des murs,
Hélas, il n'existe aucune embrasure.

Elle soupire, elle en a marre de lutter,
Elle aimerait presque se tuer,
Mais elle a peur de plonger dans un cauchemar,
Plus sombre, douloureux et hagard.

Tout se répète sans cesse,
Cette pièce la renvoie à ses défaites
Elle essaie de tout nier mais elle stresse,
De se perdre la tête.

Elle regarde à gauche, à droite, en haut, en bas,
Elle connaît cet endroit par coeur,
Peu à peu, elle ne sait plus où elle va,
Et sa seule compagne demeure la froideur.

Puis tout d'un coup, la oersonne entend une voix,
Cela la tire de son songe,
Elle s'évade de son désarroi ,
Mais presqu'aussitôt, elle s'y replonge.
Elle revoit cette porte sans issue,
Où tout semble perdu.
Lentement, elle se lève et se dirige vers la porte autrefois fermée,
Seulement quand elle tire sur la poignée,
La porte s'ouvre sans résister.
Soulagée, elle sourit.
Mais d'un coup, elle comprit.
Cette pièce, cet enfer, cet ennui,
Ce qu'elle avait pris pour un cauchemar engourdi,
L'angoisse et l'effroi qu'elle avait ressenti,
La mort qu'elle sentait venir petit à petit,
Cet Enfer dont la mort l'aurait délivré de ce qu'ella avait subi,
Tout ce qu'elle avait vécu et qu'elle tentait de chasser de son esprit,
C'est sa vie.

Les rêves d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant