Il y a des soirs où j'ai l'impression d'être hors de mon corps maigre. Où j'ai l'impression d'oublier ma situation et mes problèmes. Où chaque conversation est bien trop lointaine de ma petite tête pour que je puisse en comprendre le sens. Aucun des mots qui sortent de la bouche sale et humide des autres gens autour ne m'atteint. Malgré tout ce que je pourrais entendre ou voir, je resterai neutre et fermé. Bloqué dans une bulle de pensées qui rebondissent éternellement en donnant des milliers d'autres questions qui n'en finissent plus. Comme si mon esprit tout entier était sur mode « off ». Tout le contraire de cette soirée-là finalement.
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La scène éclairée d'une lumière rouge chaude et sombre ne laissait entrevoir que la forme féline d'un corps svelte caché par un rideau fin blanc. La seconde chose qui était visible était une longue barre métallique faisant toute la hauteur de la scène venant prendre naissance au plafond et se terminant sur le seul endroit de toute la pièce qui était verni : une scène circulaire surélevée par rapport au reste. Les deux ombres masquées donnaient de bonnes idées sur la suite des événements. Y avait-il encore quelqu'un qui se demandait ce qui allait se passer ?
La musique commença d'un coup alors que toute la salle se plongea dans un silence d'attente et d'excitation. Une musique qui permettait des mouvements sensuels et longs. Une musique parfaite pour un strip-tease.
Commençant une danse bien trop sensuelle pour ne pas être considéré comme vulgaire, on aurait pu croire à un serpent tant il glissait de gauche à droite avec facilité. La barre métallique étant son point d'accroche.
Lorsque le rideau de toile se souleva pour laisser apparaître celui que toute la salle attendait, il eut d'abord un silence où tout le monde avait retenu son souffle pour laisser le suspens prendre le dessus. Les corps possédés par l'alcool et certaines substances illicites, néanmoins acceptées dans ce lieu clos, poussèrent des cris entre autres d'acclamations lorsque le corps pour le moment couvert de Noham fut enfin aperçu.
Un garçon svelte, très fin sans être réellement maigre en réalité. Une peau pâle, percé au niveau de l'arcade sourcilière droite et dans le coin de la lèvre. Lèvres qui d'ailleurs étaienf légèrement maquillées d'un rose pâle les mettant en valeur.
Des cheveux noirs corbeau assez longs sur le dessus, masquant son front avec une frange assez épaisse. Un peu plus court sur les côtés de la même couleur évidemment.
Ces yeux étaient d'une couleur magnifique, un bleu clair absolument magnifique. Cette couleur contrastait parfaitement avec son air d'adolescent emo mal dans sa peau.
Il avait un trait d'eye-liner noir sur sa paupières mobile, des petits yeux de chats.Couvert d'une veste sans manche, mais couvrant tout de même ses épaules. Le postérieur du brun était pour le moment habillé d'un short noir déchiré au niveau des cuisses.
Son corps déjà peu vêtu et qui ne tardera pas à finir nu dans les draps d'un énième client, se glissait de chaque côté de la barre métallique. Pour finir deux rangers noirs de militaires pour terminer sa tenue, qui le rehaussait de quatre ou cinq centimètres.Encore un stupide remix d'Havana. Noham en entendant les notes de cette musique populaire pesta silencieusement. Il haïssait cette musique, comme il haïssait son publique grouillant et stupide.
Malgré cette haine qui prenait vie son bas ventre, Noham envoya tout son corps en avant pour finir la tête en bas, tournoyant comme les cigarettes entre les doigts de certains clients au tour de sa barre.
Enchaînant de nombreuses acrobaties, faisant passer ces jambes toujours aussi agilement autour de ce pilier de métal qui l'empêchait de tomber en avant et d'effectuer sa chorégraphie pleine de sous-entendus. Entendant chacune de leurs stupides pulsions sexuelles il passa avec un air enjôleur son pouce le long de l'élastique de son boxer pour le faire claquer contre son corps provoquant l'engouement et les cris de plusieurs clients.
Ils étaient stupides. Tous. Noham les détestait, il détestait leurs envies dégoûtantes. Tous ces cris, tous ces regards lubriques sur son corps qu'il ne voyait simplement que comme un objet.
À cette simple idée Noham pesta et envoya son bassin en arrière révélant son postérieur à la foule. Seulement des hommes d'ailleurs, des hommes dont l'âge allait de 19 ans jusqu'à un quart de siècle.
Toujours la même rengaine, une fois sa chorégraphie terminée en même temps que la musique. Noham se pencha en avant afin d'effleurer les mains de nombreux hommes. Pas n'importe lesquels évidemment, ceux qui tendaient avec envie un ou deux billets.
Alors qu'il était dans sa récolte de billets, son regard croisa celui d'un homme qu'il n'arrivait pas bien à discerner à cause de l'obscurité omniprésente.
Il remarqua simplement son regard presque glaçant, un brun sombre. Très sombre, mais en même temps absolument chaud et plein d'envies.
Qu'est-ce que ce genre de regard pouvait l'agacer. Tellement superficiel. Comme pour se venger, Noham arracha d'une main violente les deux billets de 1$ que ce fichu dégueulasse venait de lui tendre.
En plus d'être affreux, il était radin.
Après avoir terminé sa collecte il se redressa faisant exprès de se cambrer à la limite de la scoliose afin de gratter les fonds des poches de tous ces garçons en rut et de récupérer quelques dollars.
Évidemment cette petite stratégie fonctionna sur quelques idiots que Noham se permit de récompenser par quelques petites attentions : entre clins d'œils ou pour les chanceux une caresse sur la joue, tout était bon pour leurs faire cracher les quelques derniers dollars qui restaient au fond de leurs manteaux.
Avant que le brun ne disparaisse derrière le rideau de toile qui s'abaissait pour le prochain spectacle qui risquait d'être tout aussi bouillant, un regard d'acier stoppa le corps de notre petit stripteaseur.
Un regard froid, que l'on ne veut pas croiser une seule fois dans notre vie tant il glace le sang.
Pourtant, Noham lui n'hésita pas une seule seconde, son visage se leva en direction du fond de la salle, là où l'obscurité était la plus forte et ou seuls quelques vagues mouvements de clients pouvaient nous prouver leurs présences.
Au milieu de tous, il s'en trouvait un. Celui qui contrôlait absolument tout ici. Celui qu'il ne fallait pas regarder dans les yeux. Celui qui a plus d'argent que n'importe qui.
Lorsque Noham planta son regard bleu ciel dans celui de l'homme qu'il n'arrivait pas à discerner à cause de l'obscurité. Un rictus sournois s'afficha sur son visage.
M. Sonnas. Noham était sûrement le seul qui n'avait pas peur de lui.
◤Premier chapitre enfin posté, pour vous dire cela fait depuis le début de la semaine que je l'ai écris et que je me demande quand le poster, et surtout si je dois le poster. Bref, les chapitres vont surement sortir tout les samedis, de toute façon j'ai beaucoup de temps devant moi et surtout beaucoup de chapitre que j'ai écris à l'avance pour éviter d'être prise par le temps. Une petite mise en abyme, c'est vrai qu'il ne se passent pas beaucoup de choses mais il ne faut pas tout faire exploser dés le début ! En tout cas n'hésitez pas à cliquer sur la petite étoile si le chapitre vous a plu ou de laisser un petit commentaires !◢
► Média: Noham◄
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Les seuls désastres de nos vies.
Lãng mạnOn dit souvent que le destin est un connard, qu'il n'a de pitié pour personne. Qu'il s'amuse avec son ami le karma à détruire la vie de certaines personnes. Pourtant tout cela est faux. Je suis le premier à le savoir. Ce n'est pas le destin, le karm...