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Le destin n'est qu'un connard. Une petite merde en costard assis dans son bureau, s'amusant avec une cigarette et des billets tandis qu'il s'amuse à briser la vie de chaque personne osant croiser son regard de fer. Il n'a aucune pitié, aucun remord. Il le fait pour son plaisir malsain, rend fous les plus jeunes et malades les anciens. Martyrise doucement et attend que les petites créatures craquent. Doté d'une patience à toute épreuve il ne s'arrêtera pas avant de vous avoir vu ramper, ramper à ses pieds en suppliant qu'il vous offre la mort. Châtiment espéré et désespéré. Vous sortant de cette sombre destinée.

Ewan habillé d'un jogging gris et d'un simple débardeur sans motif avait accueilli les deux jeunes hommes, il n'avait pas d'expression particulière. Il observait simplement çà et là, jetait de temps en temps un regard sur Illyas, un regard curieux mêlé à de la moquerie. Noham lui, vérifiait sans se lasser, encore une fois ce même écran de téléphone, espérant apercevoir une notification de celui qui avait décidé de se nicher dans son esprit pour un bon moment.

L'odeur de cigarette embaumait la pièce, cela ne dérangeait pas Noham qui fixait la table basse au tour de laquelle ils étaient tous assis. Une petite table en faux bois noir. Le frère de Llan lui, siégeait dans un fauteuil tout aussi sombre puisque brun, pour les deux invités, le canapé assorti avait fait l'affaire. Les deux mains entremêlées entre elles soutenant son menton il soupira doucement invitant Noham à briser ce silence.

- Tu n'as pas non plus de nouvelles j'imagine . .?

- Non aucune depuis 1 semaine, comme toi. Il ne répond pas au téléphone ni sur tous les autres trucs que j'ai pu essayé. Déclara son frère, son visage reposant contre ses deux mains jointes ensemble.

- Je ne comprends pas . . Pourquoi aurait-il voulu partir comme ça d'un coup ?, Demanda Illyas, la main sur l'épaule de Noham qu'il ne cessait de frictionner comme s'il voulait y mettre le feu.

Il n'y avait aucune raison apparente, le brun avait beau tourner le problème dans tout les sens, cela ne changeait rien.

- Il n'est pas parti, il a sûrement été kidnappé, par des personnes qu'il a volé par le passé.

Il avait dit ça avec tant de simplicité. Comme si la personne au centre de la discussion n'était personne pour lui.

- Tu as regardé sur son ordinateur ? Peut-être qu'il y a encore la page sur laquelle il était. .

- Une page du gouvernement, une agence de renseignements tu vois le genre ? Ça pourrait tout à fait être eux, ils ont des espions, des caméras et pleins d'autres trucs dont on est peut-être même pas au courant.

Le sang du brun ne fit qu'un tour, le stress le força à resserrer sa prise sur l'accoudoir du canapé sombre. Sentant assez facilement sa gêne, puisqu'il était à côté de lui le blond bouclé carressa tendrement son épaule le rassurant de sa présence. Iladorait Illyas, plus que tout. Mais il n'était pas aussi grand et baraqué que le blond qu'il aimait d'une manière encore plus différente. Contre Llan, Noham était en sécurité, ses grands bras et ses mains proportionnelles à son corps le protégeaient comme ils le  pouvaient.

- Alors dans ce cas, il faut qu'on le retrouve non ? Vous êtes tout les deux dans un énorme trafic de prostitués, d'armes et de drogue vous n'allez tout de même pas me dire que vous n'avez aucun moyen illégal de le retrouver ?! Grogna soudainement Illyas, sous le regard choqué de Noham mais également d'Ewan.

- L'illégalité ne fait pas tout je te signale blondinet, rétorqua Ewan les yeux plissés.

- Comment tu m'as appelé ?

- Blondinet.

- T'es aussi blond que moi gros con.

- Ouh, blondinet-TE sort les griffes ?

Non seulement la situation était critique mais en plus les deux jeunes hommes n'avaient rien d'autre à faire que de se battre. Afin qu'ils cessent enfin leur dispute puérile, Noham se leva mettant soudainement fin à la conversation. Il allait suivre son idée, celle qu'il avait depuis le début.

Demander des explications à M. Sonnas en personne.

- Je vais aller le voir. Vous pouvez rester là à vous engueler comme des gosses je m'en fous. Je n'ai pas besoin de vous. Lança-t-il d'une voix à la fois déterminée et froide.

Il attrapa son pull à capuche noir qu'il avait négligemment déposé sur l'accoudoir du canapé et ne perdit pas un seul instant puisqu'il partit aussitôt, sans un mot de plus. Laissant les deux jeunes hommes blonds l'un comme l'autre extrêmement silencieux.

Noham n'avait pas de voiture, alors il mit une durée de temps un peu trop importante pour lui, dans le but de rejoindre les bureaux de Sonnas. Situés dans un petit bâtiment simple englouti par la majorité des gratte-ciels autour. Son équipe se faisait passer pour une simple entreprise banal sans grand intérêt, même le nom collé sur le bâtiment n'expliquait pas du tout ce qu'abritaient ces locaux. Cependant le jeune brun emmitouflé dans du noir savait évidemment pourquoi il était là. Lorsqu'il déboula dans le hall, un étrange silence l'accueillit. Il n'y avait même pas de secrétaire au bureau qui lui était destiné, au centre de la grande pièce.

Personne, seuls les pas calmes et plus ou moins détendus de Noham résonnaient. Silence, pas, écho. Silence, pas, écho. Identité plus ou moins masquée par sa capuche, il se dirigea alors sans avoir été invité jusqu'au grand ascenseur très moderne et gris argenté. Doucement, Noham après s'en être suffisamment approché appuya sur le bouton circulaire provoquant un bip mécanique.

Les étages augmentaient d'un à un petit à petit. Dans la petite pièce carrée, Noham tentait de chasser ses idées sombres sur les possibles destins de Llan. Il ne voulait pas s'imaginer des choses aussi terribles. Il était vivant. Il n'y avait pas d'autre moyen.
Dans ce petit espace serré, le brun aurait préféré avoir pu profiter de la présence de Llan. De ses grands bras musclés, ses cheveux blonds et doux. Tout son être lui manquait terriblement. Ses paroles douces et sa façon d'être totalement maladroit dans les situations les plus romantiques. Ses yeux bruns similaires en tout point à ceux de son frère sauf en un détail : la douceur.
Ceux d'Ewan étaient froids et constamment allumés par une flamme d'insolence, contrairement à toute la joie et les bonnes ondes que pouvaienent offrir ses deux perles brunes.

Noham n'avait pas le choix, il devait le retrouver. Lui dire tout ce qu'il n'avait jamais osé lui dire jusqu'à maintenant, lui dire à quel point il l'aimait, à quel point il avait été une lumière dans sa vie. Il l'aimait, il en était certain. Le cruel manque qu'il y avait dans sa poitrine n'était pour une fois pas causé par sa mère.

◤ C'est les vacances et faut que j'avance sur mon Book Artistique mais j'ai pas d'idée. Je pense donc au décès de la mort. Bonne vacances les enfants. ◢

Média: Noham◄ 

Les seuls désastres de nos vies.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant