J'ai toujours trouvé le regard de Jay impressionnant et surtout incroyablement impassible. Comme si rien ne pouvait le faire tressaillir. Il a toujours porté sur moi ce regard en même temps protecteur mais avec quelque chose en plus, peut être un brin de jalousie. Quoi qu'il en soit, je n'y ai jamais repensé lorsque j'étais enfant, car je n'avais pas assez de recul. Mais maintenant c'est clair pour moi. Jay me jalousait pour quelque chose.
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La soirée n'avait pas été très chargée, simplement quelques clients en trois heures. Peut-être que la performance de Noham n'avait pas plu aujourd'hui. À cette perspective le brun passa une main dans ses cheveux pour tenter de penser à autres chose, le temps que le prochain homme qui partirait avec un peu de lui n'arrive.
Il n'était que trois heures. Le moment ou toutes les personnes normales de cette planète se repose paisiblement, rencontre leurs compagnons dans leurs rêves et dorme encore.
Chaque instant ou son corps pouvait simplement se reposer, Noham en profitait pour penser. Penser fort et loin. Loin de cette chambre sordide ou il criait le nom de personne qu'il n'aimait que pour une simple nuit.
Il continuait de penser jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre, malgré qu'elle ne fasse aucun bruit. Noham savait lorsqu'un client arrivait, la tension grimpait d'un cran et le brun répétait cette introduction qu'il connaissait désormais sur le bout des doigts sans bégayer ni se tromper.
- 50$ Dollar pour une pipe, 100$ pour la baise complète. Les caresses, les baisers et les mots doux c'est 30$ de plus.
- Je voudrais simplement prendre l'option discussion. Je pense que c'est gratuit n'est-ce pas ?
À l'entente de cette voix si froid, charismatique avec une pointe de moquerie. Noham ne mit pas beaucoup de temps à se retourner, au contraire il le fit presque aussitôt.
- Tais toi ..., lâcha le brun. Son visage fin s'étant contracté à cause de l'énervement et la surprise.
Devant lui se tenait un homme qu'il connaissait depuis bien longtemps, le brun avait pris l'habitude de le voir avec une cigarette à la bouche. Ces foutus pailles cancérigènes que Noham n'avait touché qu'une seule fois.
- Noham enfin tu peux m'appeler par mon nom tu le sais bien. Nous nous connaissons depuis bien longtemps, déclara avec un sourire narquois l'homme qui devait avoir quarante ans.
Le piercing à la lèvre de Noham ne cessait de bouger doucement, sa langue ne cessant de le triturer. Pas que cet homme ne l'impressionnait bien au contraire. Noham nourrissait pour lui une sorte de mépris mêlé à de la reconnaissance.
- Dégage. J'ai d'autres clients qui vont arriver alors laisse-moi seul. Et non ce n'est pas une question M. Sonnas., le jeune gigolo avait craché son nom comme un mollard désagréable en bouche.
- Tu pourrais au moins être plus aimable Noham., l'homme remonta grâce à son index ses lunettes sur le haut de l'arrête de son nez avant de reprendre la parole d'une voix moqueuse et ironique. Je me demande bien qui a fait ton éducation ...
Son éducation, c'était Jay qui l'avait faite. Était-elle bonne ou mauvaise, tout le monde pencherait la balance pour la seconde réponse pourtant, Noham lui ne se sentait pas mal éduqué ou quoi que ce soit.
Comme il le disais souvent, ce sont les choix les seuls désastres de nos vies. Les personnes ou les choses que l'on achète ne nous influences absolument pas au contraire. C'est la façon dont nous allons choisir de parler avec ces personnes, d'utiliser ces objets qui influencent le destin et le karma. Le seul bourreau de nôtre vie est celui que l'on voit dans le miroir.
La porte par laquelle tous les clients entraient, venait de s'ouvrir. Elle laissa entrer un client et par la même occasion un courant d'air désagréable pour le corps dénudé du brun percé.
Lorsque celui-ci planta son regard dans celui qui allait passer une courte nuit avec lui, Noham plissa les yeux tentant de chercher dans ses souvenirs de sa performance s'il avait vu sa tête parmi le public.
Ce genre d'attention plaisait souvent au client, qui fut d'ailleurs le premier à parler son regard brun oscillant entre l'homme et le gigolo près du lit.
- Oh. Je ne savais pas que cette chambre était prise je vais attendre dehors excusez-moi..., le jeune homme commença alors à baisser la poignée de la porte avant d'être interrompu.
- Je viens de terminer ne t'inquiètes pas. Je ne comptais pas importunez notre petit Noham. Amuse-toi bien jeune homme.
Toujours est-il que malgré le fait que Sonnas la traite comme un simple objet, il avait raison et devait rapidement partir pour ne pas le déranger plus longtemps.
Les chaussures toujours aussi classes de M. Sonnas, d'un brun très sombre claquait sur le parquet du couloir à l'extérieur. Celui-ci était constamment habillé d'un costume sombre et les chaussures ne faisait pas exception à son style très soigné.
Lorsque le silence pesant s'installa confortablement dans la chambre, Noham s'empressa de se tourner vers l'homme en répétant son éternel spitch profitant de ça pour le détailler.
Cela devait être sa première fois dans ce genre d'endroit vu le stress qui émanait de son corps. Il n'avait pas une carrure très impressionnante. Il devait faire dans les uns mètre quatre-vingts pas plus. Des cheveux assez courts, rasé sur les côtés et long sur le dessus. La couleur oscillait entre un blond et un châtain foncé. Pour ses yeux, un brun foncé, très sombre mais absolument pas effrayant. Ce jeune homme avait en fait l'allure d'un garçon tout à fait normal.
Le plus petit des deux remarqua alors son teint assez pâle, pas au tant que le sien mais assez pour se demander s'il n'était pas malade.
Il ne portait qu'une simple chemise blanche ouverte en haut, de deux boutons. Un jean troué aux genoux et une paire de Converse usées. Son cou était affublé d'une chaîne avec comme pendentif une plaque argenté légèrement abîmé.
Noham porta sur lui un regard presque agacé qu'il ne sorte pas un seul son de sa bouche. Allait-il rester comme ça tout le temps ? Ce genre de client l'agaçait au tant que ceux qui n'était pas poli. Il n'était pas un chien non plus. Un simple "bonjour" déjà.
- Va falloir choisir ce que tu prends, j'ai du travail., la voix de Noham monocorde et sans réelle ton différent malgré les situations sonnait agacer presque gêné par ce silence.
- Oh bordel ... il faut que je sorte.
Les pas saccadés et rapide de ce qui devait être un client le firent sursauter. Est ce qu'il venait vraiment de fuir la queue entre les jambes ? Ou bien est ce que le brun faisait peur ? Noham n'en croyait pas ces yeux, jusqu'à ce que la porte se ferme le laissant de nouveau seul dans la chambre.
Noham tenta de se rassurer intérieurement bien qu'il n'avait jamais dû avoir à faire à une réaction pareille jusqu'à aujourd'hui.
Exactement dix minutes plus tard la porte s'ouvrit de nouveau.
◤ Hop nouveau chapitre. Pour l'instant l'action n'est pas encore mise en place, c'est plutôt lent mais ne vous inquiétez pas c'est pour mieux mettre en place le décor et le personnage principal. L'action arrivera quand elle le devra ! N'hésitez pas à laisser des commentaires ou des votes, ou juste des avis ça serait cool! Thanks et bon week-end ! ◢
► Média: Noham◄
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Les seuls désastres de nos vies.
RomanceOn dit souvent que le destin est un connard, qu'il n'a de pitié pour personne. Qu'il s'amuse avec son ami le karma à détruire la vie de certaines personnes. Pourtant tout cela est faux. Je suis le premier à le savoir. Ce n'est pas le destin, le karm...